Le ministère de la Défense de la junte annonce un bilan provisoire de 17 soldats tués et 20 blessés, hier, près de la frontière avec le Burkina Faso. Un détachement des Forces armées nigériennes (FAN) est tombé dans une embuscade mardi après-midi, alors qu’il se déplaçait entre Boni et Torodi, près de la localité de Koutougou. Les blessés ont été évacués vers Niamey, en début de soirée, par hélicoptères. Le communiqué précise qu’une opération de ratissage a été lancée. Une autre attaque s’est produite dans cette même région mardi soir.
C’est la huitième, au total, depuis que le président Mohamed Bazoum a été renversé par des militaires, le 26 juillet dernier. Des dizaines d’hommes armés sont entrés dans le village de Sara Koara, sur une centaine de motos. Il n’y a pas de bilan officiel pour le moment.
Ces attaques se sont produites dans une région située dans la zone des trois frontières, entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, qui est régulièrement le théâtre de violences depuis plusieurs années.
Depuis fin juillet, plusieurs positions militaires ont été déplacées et ont rejoint la capitale Niamey, en prévision d’une éventuelle intervention de la force en attente de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Alors que l’option d’une intervention militaire est toujours sur la table de la Cédéao, l’Union africaine aurait opté pour un rejet catégorique de l’usage de la force pour rétablir la situation au Niger.
Selon Africa Intelligence, au cours d’une réunion d’urgence le 14 août pour statuer sur le règlement du conflit interne au Niger, l’Organisation panafricaine se serait désolidarisée du bellicisme ambiant prôné par la Cédéao. Information aussi rapportée par Le Monde qui décrit une réunion « tendue », « interminable », « de plus de dix heures », citant des diplomates. L’organisation doit officialiser sa position ce 16 août.
Depuis le coup d’Etat du 26 juillet dernier à Niamey, la Cédéao songe à une action militaire, affirmant privilégier la voie diplomatique, mais ayant annoncé le 10 août le déploiement de sa « force en attente », sans davantage de précisions. Or, au sein même des Etats membres, les positions divergent. Le bloc a déjà été amputé de plusieurs de ses membres après la suspension du Burkina Faso, du Mali et de la Guinée aux mains des militaires insurgés. Hormis le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Nigeria, les autres pays évitent de se prononcer, relate le quotidien français.
Depuis Moscou, Vladimir Poutine et Assimi Goïta, président de transition du Mali, ont « souligné l’importance de régler la situation autour de la République du Niger uniquement par des moyens pacifiques politico-diplomatiques », a précisé la présidence russe dans un communiqué, le 15 août.