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Résistance en Palestine occupée : De Jénine à Naplouse, la lutte contre Israël se durcit

La ville de Jénine, en Cisjordanie, vit au rythme du blocus, ponctué d’assauts menés par les forces d’occupation israéliennes. Naplouse, en ébullition des mois, traduit le ras-le-bol des Palestiniens en Cisjordanie. L’Autorité palestinienne s’isole de plus en plus face au durcissement du front qui privilégie le combat contre l’occupant.

Les jeunes Palestiniens de la brigade de Jénine ont affronté, vendredi, les forces d’occupation aux jeunes palestiniens.  Des sources palestiniennes ont déclaré que « les forces d’occupation ont pris d’assaut le centre de Jénine et ont attaqué plusieurs bâtiments et déployé leurs tireurs d’élite sur les toits, ce qui a conduit à l’éclatement d’affrontements avec les jeunes palestiniens, au cours desquels les soldats de l’occupation ont tiré des balles réelles ».

« Un jeune Palestinien Salah Briki, 19 ans, est tombé en martyr et trois autres ont été blessés », a-t-on ajouté de mêmes sources. Le ministère palestinien de la Santé a précisé que le jeune S. Briki avait été touché par des balles réelles au cou. Les forces d’occupation ont en outre arrêté Baraa Alawneh de Jénine lors de cet assaut.

Depuis le début de cette année, 175 Palestiniens (124 en Cisjordanie et 51 dans la bande de Gaza), dont 41 enfants, ont été tués par l’occupation.

En parallèle, depuis le 20 octobre, Tel-Aviv impose une nouvelle réglementation pour l’entrée et le séjour des étrangers et des Palestiniens binationaux en Cisjordanie occupée. L’entrée en vigueur de ces nouvelles règles a été repoussée à deux reprises. Très critiqué, Israël a retiré les clauses les plus absurdes, mais la nouvelle législation reste toujours très contraignante. Les Palestiniens avaient baptisé cette nouvelle réglementation israélienne : « L’amour sous apartheid ». Car, dans la première mouture du texte voulu par les Israéliens, un étranger qui tombait amoureux d’un Palestinien ou d’une Palestinienne, devait obligatoirement faire part de ses sentiments à l’administration de l’État hébreu, dans un délai de trente jours. Puis quitter obligatoirement le territoire, pour « une période de réflexion » de plusieurs mois.

Face au tollé provoqué par cette clause, les Israéliens ont finalement reculé. Reste que les personnes nées en Jordanie, en Égypte, au Maroc, par exemple, et peu importe si elles ont une deuxième nationalité américaine ou française, n’ont plus le droit d’aller en Cisjordanie occupée. Pour les autres nationalités, la Cisjordanie est toujours accessible, mais interdiction de passer par l’aéroport de Tel-Aviv. Il faut désormais atterrir en Jordanie voisine, et traverser la frontière sous contrôle israélien, pour aller en territoire palestinien. Le tout, avec un visa demandé 45 jours à l’avance.

Face à cette barbarie israélienne, la Commission d’enquête des Nations unies sur les violations des droits de l’homme en Israël, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza dirigée par Navi Pillay, ancienne responsable des droits de l’homme de l’ONU, a publié son deuxième rapport.

Celui-ci appelle le Conseil de sécurité à mettre fin à « l’occupation permanente » des Territoires palestiniens et demande aux différents États membres de l’ONU de poursuivre les responsables israéliens en justice.

Le rapport de 28 pages, qui sera présenté à l’Assemblée générale des Nations Unies le 27 octobre, accuse Tel-Aviv de « violer le droit international en rendant permanent son contrôle sur la Cisjordanie » et en « annexant des terres revendiquées par les Palestiniens à Jérusalem (AlQuds) et en Cisjordanie, ainsi que des terres syriennes sur le plateau du Golan ».

« Les actions d’Israël constituant une annexion de facto comprennent l’expropriation de terres et de ressources naturelles, l’établissement de colonies et d’avant-postes, le maintien d’un régime de planification et de construction restrictif et discriminatoire pour les Palestiniens et l’extension extraterritoriale de la loi israélienne aux colons israéliens en Cisjordanie », lit-on dans le rapport cité par les médias israéliens.

Il accuse également Israël de mener des politiques « discriminatoires à l’encontre des citoyens arabes, de voler les ressources naturelles et de commettre des violences sexistes à l’encontre des femmes palestiniennes ».

Les auteurs demandent un avis consultatif urgent de la Cour internationale de justice « sur les conséquences juridiques du refus persistant d’Israël de mettre fin à son occupation », et une enquête du procureur de la Cour pénale internationale.

Les autorités d’occupation ont refusé de coopérer avec la commission et ne lui ont pas permis d’entrer en Israël ou d’accéder aux zones sous contrôle palestinien en Cisjordanie et à Gaza.

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