#Libération_Palestine

Logo Perspectives med

Raids israéliens indiscriminés sur la bande de Gaza : Pas de trêve en vue en dépit de l’appel de J. Biden

Les opérations menées par l’armée israélienne se focalisent, samedi, sur Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, territoire en proie à une grave crise humanitaire, sur fond de dissensions avec son allié américain quant à la création d'un éventuel État palestinien. Même les camps de Rafah n’ont pas échappé aux attaques israéliennes. En Cisjordanie occupée, les raids israéliens se multiplient et la tension s'accroît. Le nouveau bilan établi par le ministère de la Santé fait état de 24 927 martyrs à Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Les morts sont en majorité des femmes, des adolescents et des enfants. On dénombre plus de 62 350 blessés.
Raids israéliens indiscriminés sur la bande de Gaza : Pas de trêve en vue en dépit de l’appel de J. Biden

Al Jazeera, média qatari qui dispose d’un bureau toujours actifs à Gaza rapporte qu’au moins 18 Palestiniens ont été tués dans des bombardements israéliens depuis l’aube. Dans la nuit de vendredi à samedi, les forces israéliennes ont bombardé selon des témoins le sud de Gaza et notamment le secteur de Khan Younès (sud), où se cache selon l’armée le commandement local du Hamas. Le mouvement palestinien fait état d’au moins 90 morts dans la nuit. Le ministère de la Santé à Gaza assure de son côté que l’occupation a commis 14 massacres contre des familles dans la bande de Gaza, faisant 165 martyrs au cours des dernières 24 heures. Plus, lors d’un raid nocturne sur trois écoles à Douar Abou Mazen où s’étaient réfugiés plusieurs familles palestiniennes qui fuyaient les combats, l’armée israélienne a forcé les réfugiés à les convoyer vers le centre de la bande où des combats font rage. En milieu de journée, le Croissant rouge palestinien a signalé des bombardements aériens, outre un pilonnage à l’artillerie des alentours de l’hôpital Al Amal, à Khna Younès.

L’armée d’occupation a annoncé la mort d’un soldat et la blessure de 3 autres lors des combats dans la bande de Gaza. Alors que la résistance palestinienne assure tenir tête à l’occupant qui tente de réinvestir la ville de Gaza. Des combats acharnés se déroulaient aussi entre les Brigades d’Al Qods et les forces israéliennes au niveau du camp Al Bureij ciblé aussi par l’aviation israélienne.

J. Biden appelle B. Netanyahu

Alors que la tension reste vive aussi bien en Palestine occupée que dans la région, le président américain et le Premier ministre israélien ont parlé au téléphone, vendredi, au lendemain des propos de Benyamin Netanyahu quant à son opposition à la création d’un État palestinien après la guerre. Une solution à deux États pourrait encore avancer avec B. Netanyahu au pouvoir, selon le Joe Biden. Le chef du gouvernement sioniste a laissé entendre que tout état envisageable ne serait toléré par Tel-Aviv que s’il est désarmé.

A Londres, on signale que les conseillers juridiques du gouvernement britannique n’ont pas été en mesure de conclure qu’Israël avait respecté le droit humanitaire international lors de sa guerre à Gaza, rapporte le Guardian, citant des documents judiciaires. En novembre, le ministère britannique des Affaires étrangères a exprimé de « sérieuses inquiétudes » quant à d’éventuelles violations du droit humanitaire international dans le cadre de plusieurs examens internes portant sur les exportations d’armes vers Israël à la lumière de la guerre à Gaza, selon le Guardian.

Le média israélien Kan rapporte qu’un certain nombre de membres des familles des prisonniers de Gaza se sont entretenus la semaine dernière avec des responsables égyptiens en vue de leur libération. « Nous n’avons plus confiance dans le gouvernement pour parvenir à un accord. Nous essayons d’agir de notre côté », aurait déclaré un membre de la famille. Vendredi soir, des dizaines de parents se sont rassemblés devant la résidence du Premier ministre Netanyahu, exigeant de conclure un accord avec le Hamas pour la libération de leurs proches.

En Cisjordanie, de sérieux affrontements ont éclaté lors d’un raid militaire israélien sur le camp de réfugiés de Balata, à l’est de Naplouse en Cisjordanie occupée. Des maisons ont été fouillées et un bulldozer militaire israélien a détruit des infrastructures civiles, rapportent les médias locaux à Al Jazeera. Depuis le 7 octobre, et alors que les raids israéliens se poursuivent en Cisjordanie occupée, 369 personnes ont été tuées, dont 98 enfants, trois femmes et sept prisonniers palestiniens morts en détention israélienne, plus de 4 212 personnes ont été blessées et au moins 6 108 personnes sont en détention.

Israël se fissure

Par ailleurs, le Financial Times s’est arrêté sur les récentes déclarations de Gadi Eisenkot, membre du cabinet de guerre israélien, et sur l’ampleur de leur contradiction avec les propos du Premier ministre d’occupation. « Nous devons dire qu’il est impossible de rendre les prisonniers vivants dans un avenir proche sans un accord (avec le Hamas) », avait déclaré G. Eisenkot tout en ajoutant « qu’ Israël doit envisager d’arrêter les combats pour une longue période dans le cadre d’un tel accord ».

Ces déclarations interviennent alors que B. Netanyahu s’est engagé, lors d’une conférence de presse jeudi, à « continuer à se battre avec toutes les forces jusqu’à la victoire complète sur le Hamas ».

Le journal britannique a cité trois personnes proches des relations entre B. Netanyahu et Yoav Galant, ministre de la Sécurité de son gouvernement, qui ont déclaré que les deux hommes « se sont à peine parlé », soulignant que « les conférences de presse conjointes entre eux et le troisième membre du cabinet, Benny Gantz, qui ont eu lieu au premiers mois de la guerre, avaient cessés ».

Le journal a souligné que « la détérioration des relations a été exacerbée par l’appel d’un certain nombre d’Israéliens à parvenir à un accord sur la libération des prisonniers israéliens, au prix de l’arrêt de la guerre, appels que Netanyahu et Gallant ont catégoriquement rejetés ».

Responsables et analystes, israéliens et américains, affirment pour leur part que « des préoccupations politiques internes ont empêché Netanyahu de discuter de cette question », rappelant que « Gallant a critiqué indirectement Netanyahu pour son hésitation politique ».

L’humeur du public israélien a joué un rôle dans cette division croissante, alors que les proches des prisonniers continuent de critiquer publiquement la guerre en cours dans la bande de Gaza, qui ne fait qu’exposer leurs enfants à davantage de dangers.

Dans le même contexte, le Jerusalem Post a cité un haut responsable d’un des partis d’opposition israéliens qui a déclaré que les Américains se rendaient compte que « Netanyahu est impuissant en raison de la situation politique dans laquelle il se trouve ». Le journal israélien a ajouté que « Netanyahu, craignant la réaction des électeurs israéliens, est allé jusqu’à cacher sa troisième phase de la guerre, non seulement à son cabinet de guerre, mais aussi au public ». Et le Jerusalem Post a constaté que « les voix d’inquiétude croissantes émanant de Washington affectent la scène politique israélienne ».

Selon le journal, la question n’était plus de savoir si les élections auraient lieu en 2024, mais plutôt. « Quand auront-elles lieu en 2024 ? », s’est-il interrogé tout en notant que « la majorité des membres de la coalition gouvernementale ne veut pas organiser des élections dans un avenir proche et qu’ils ne sont pas pressés ».

En revanche, Itamar Ben Gvir, ministre israélien de la Sécurité nationale, continue de progresser dans les sondages d’opinion internes, malgré son échec massif à réduire la criminalité au sein de la société israélienne, selon le journal, qui suggère que « la guerre en cours et les distributions d’armes aux équipes d’urgence de réserve jouent à son avantage ». Le journal a affirmé que « la libération des prisonniers exige que Netanyahu s’engage dans ce qu’il déteste le plus, à savoir prendre des décisions décisives et difficiles, car il préfère tenir de longues discussions, prendre beaucoup de temps pour réfléchir à tous les scénarios et s’abstenir de prendre des mesures décisives ».

Recommandé pour vous