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Raid meurtrier contre le consulat iranien de Damas : Tel-Aviv face à la loi du talion…

Le numéro un iranien est décidé à venger le martyre des deux commandants du Corps des gardiens de la révolution islamique et de leurs 5 conseillers, tués lundi dans un raid israélien contre le consulat iranien la capitale syrienne.
Raid meurtrier contre le consulat iranien de Damas : Tel-Aviv face à la loi du talion…

Le chef de l’ONU a « condamné », mardi 2 avril, la frappe imputée à Israël contre le consulat iranien à Damas, en Syrie, appelant à « respecter le droit international ». Antonio Guterres a également appelé à « éviter toute escalade », prévenant que « toute erreur de calcul pourrait conduire à un conflit plus large dans une région déjà instable, avec des conséquences dévastatrices pour les civils », a fait savoir Stéphane Dujarric, porte-parole, dans un communiqué. Cette condamnation intervient à l’heure où le Conseil de sécurité de l’ONU, sur demande russe, tenait une réunion ouverte consacrée à l’examen de cette agression israélienne.

Depuis Téhéran, l’ayatollah Ali Khamenei a publié sur que « Par la volonté de Dieu, nous ferons que les sionistes regretteront le crime qu’ils ont commis en s’attaquant au consulat iranien en Syrie et d’autres crimes similaires ». Il avait auparavant rendu hommage aux martyrs dont le bilan a été revu à la hausse s’élevant à 13, d’après la télévision d’Etat iranienne, selon laquelle sept sont Iraniens et six Syriens. « Paix et miséricorde de Dieu et ses saints pour les martyrs Zahedi, Haj-Rahimi et les autres martyrs de cet incident. Malédiction et imprécation sur les dirigeants du régime oppresseur et agressif », a écrit aussi l’imam Khamenei. Qualifiant le général de division Mohamad-Reza Zahedi de « brave général dévoué » qui « attendait le martyre dans les fronts de danger et de lutte depuis les années 1980 », il a ajouté à l’endroit de ses compagnons qu’ils n’ont « rien perdu et ont reçu leur récompense. Mais le chagrin de leur perte est lourd pour la nation iranienne. En particulier pour ceux qui les ont connus ». Et de conclure que « le régime sioniste maléfique sera puni aux mains de nos combattants courageux ».

L’Iran et par la voix entre autres de son ambassadeur à Damas a accusé l’entité sioniste d’avoir tiré 6 missiles sur le bâtiment du consulat depuis ses F-35, dans le Golan syrien occupé.

Selon le média libanais al-Khanadeq, proche des Gardiens, le général Zahedi se trouvait au Liban quelques heures avant le raid meurtrier. Il figurait sur la liste israélienne des liquidations. Les médias israéliens avaient publié depuis quelques mois un rapport l’accusant de fournir l’aide logistique et militaire à l’axe de la résistance, notamment au Liban, en Syrie et en Palestine, celle surtout lié aux drones, aux systèmes anti aériens et aux missiles. Le site assure que les informations sur une infiltration israélienne au sein du consulat sont inexactes. Selon lui, les drones israéliens surveillaient le bâtiment du consulat depuis le Golan syrien occupé. Ils ont attendu de voir le responsable sortir pour tirer 6 missiles air-sol sur le consulat.

D’après al-Khanadeq, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a commandité ce crime dans le but d’entrainer l’Iran vers une confrontation directe avec les Etats-Unis. Le site proche des gardiens estime qu’il était inquiet de la récente visite des dirigeants du Hamas et du Jihad islamique en Iran au cours de laquelle ils ont été invités à une réunion de haut niveau avec les chefs de l’état-major iranien. Toujours selon al-Khanadeq, B. Netanyahu craignait qu’ils ne préparent ensemble une attaque similaire à l’opération réalisée par le Hamas le 7 octobre.

Le site américain Axios, citant un responsable américain sous le couvert de l’anonymat, rapporte que les Etats-Unis ont informé l’Iran qu’ils n’étaient pas au courant au préalable du raid israélien contre le consulat iranien à Damas. D’autres responsables américains et Israéliens rapportent quant à eux qu’Israël n’a informé Washington que quelques minutes avant l’exécution de la frappe aérienne de lundi. Israël « n’a pas demandé le feu vert américain pour la déclencher », ont-ils insisté. Selon Axios, « ce message rare » envoyé par Washington à Téhéran illustre que « l’administration Biden s’inquiète et appréhende que la frappe israélienne n’aboutisse à une escalade régionale ».

L’attaque contre l’ambassade iranienne qui a fait sept morts parmi les Gardiens de la révolution lundi 1er avril a été condamnée par plusieurs pays et les organisations affiliées à Téhéran, faisant peser la crainte d’une escalade. Nasser Kanaani, porte-parole du gouvernement iranien, a dénoncé « l’attaque du régime sioniste contre le bâtiment consulaire de l’ambassade d’Iran à Damas », la qualifiant de « violation flagrante de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961», selon des propos rapportés par Tasnim News. Téhéran « se réserve le droit de prendre des contre-mesures contre l’attaque et prendra une décision sur la manière de punir l’agresseur », indique la même source. « Ce crime lâche ne restera pas sans réponse », a prévenu Ebrahim Raïssi, président iranien. Il n’a pas donné de précision sur la nature de cette riposte, mais des « décisions nécessaires » ont été prises dans la nuit au cours d’une réunion d’urgence du Conseil suprême de sécurité nationale iranien en sa présence. Israël « sera puni » par l’Iran, a quant à lui menacé l’ayatollah Khamenei. Dans un post publié sur la plateforme X, le chef de la diplomatie iranienne a tenu à préciser qu’un message avait été passé aux États-Unis via l’ambassade suisse pour avertir que Téhéran tenait également pour « responsable » Washington dans cette attaque. Pour leur part, les Etats-Unis ont indiqué à l’Iran qu’ils n’étaient pas impliqués, selon un responsable américain cité par le site Axios. Pour l’heure, l’Iran peut compter sur le soutien de ses alliés régionaux. Peu de temps après l’attaque du bâtiment adjacent à celui de l’ambassade iranienne à Damas, dans un communiqué publié sur Al-Manar, le Hezbollah a pleuré la mort des différents défunts. Cela « se traduira par une plus grande détermination à résister et à affronter cet ennemi arrogant et assoiffé de sang », a-t-il affirmé. Le parti chiite rend notamment hommage à Mohammad Reza Zahedi, qui était l’un des architectes de la politique iranienne en Syrie depuis le début de la guerre en 2011. La Brigade des Kataeb Hezbollah en Irak, par l’intermédiaire de son porte-parole Abu Ali Al-Askari, a martelé dans un communiqué publié sur Telegram qu’elle était « prête à équiper 12 000 combattants de la Résistance islamique en Jordanie d’armes légères et moyennes, de lanceurs antichars, de missiles, de millions de balles et de tonnes d’explosifs, afin de couper les routes terrestres menant à Israël ». Du côté Yémen, Muhammad Abdel Salam, porte-parole des Houthis, a vivement condamné dans un message sur la plateforme X « une violation de la souveraineté syrienne et une agression flagrante contre deux pays frères pour leurs positions en faveur de la Palestine ».

Les mouvements palestiniens, à l’instar du Hamas, du Jihad islamique, du Front populaire de libération de la Palestine et le Fatah, ont eux aussi dénoncé l’attaque israélienne contre le consulat iranien. L’Iran a reçu le soutien de la Syrie. Par l’intermédiaire de Fayçal Al-Miqdad, ministre syrien des Affaires étrangères, Damas rappelle que l’État hébreu « ne peut pas affecter les relations entre la République arabe syrienne et la République islamique d’Iran », tout en critiquant Israël comme étant « le symbole du terrorisme dans le monde ». D’autres capitales ont également condamné l’attaque de l’ambassade iranienne à Damas. Riyad, qui a enterré la hache de guerre avec Téhéran en mars dernier, a indiqué dans un communiqué le rejet catégorique de « prendre pour cible les installations diplomatiques pour quelque raison que ce soit et sous quelque prétexte que ce soit », avant de qualifier cet acte de « violation des lois diplomatiques internationales et des règles de l’immunité diplomatique ». Les Émirats arabes unis, le Pakistan, Oman, le Qatar ou encore la Russie et la Chine ont ouvertement condamné le bombardement de l’annexe consulaire de l’ambassade iranienne à Damas.

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