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Rafah dans la ligne de mire de l’armée sioniste : Insupportable catastrophe dans la bande de Gaza

Au moment où des pourparlers débutent au Caire pour une trêve à Gaza, Israël a lancé dans la nuit de mercredi à jeudi de nouvelles frappes aérienne sur Rafah faisant près de 100 morts, selon le Hamas. Pour faire monter les enchères, le parlement israélien a voté massivement contre la reconnaissance unilatérale d’un Etat palestinien. « La situation ne fait que s’aggraver » dans la bande, alerte Médecins sans frontières.
Rafah dans la ligne de mire de l’armée sioniste : Insupportable catastrophe dans la bande de Gaza

De nouvelles frappes israéliennes contre Rafah ont été signalées dans la matinée de jeudi et des  sources palestiniennes ont rapporté de fortes explosions dans la ville dues au bombardement d’un quartier résidentiel. Pas moins de 22 martyrs dus aux violents bombardements israéliens sur Rafah, le camp de Nuseirat et le quartier de Zaytoun, ont été signalés. Des martyrs et des blessés ont également été notifiés suite à un bombardement israélien visant un centre de l’UNRWA pour les réfugiés, dans le camp de Jabaliya, au nord de Gaza.

A signaler que le ministère de la Santé a annoncé un nouveau bilan de 29 410 martyrs depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas. Dans un communiqué repris par l’AFP, il a également fait état d’un total de 97 morts au cours des dernières 24 heures, et de 69 465 blessés depuis le 7 octobre.

C’est dans ce climats sanglant qu’un envoyé spécial américain était attendu à Tel-Aviv pour tenter de relancer des discussions entre les différentes protagonistes sur la trêve dans la bande de Gaza.

Depuis le 7 octobre et l’attaque du Hamas contre Israël, la riposte israélienne, aérienne comme terrestre, a provoqué une crise humanitaire catastrophique sans précédent. Au moins 30 000 personnes ont été tuées et les Nations Unies ont prévenu que 2,2 millions de personnes sont menacées par la famine.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, de nombreuses frappes avaient touché la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. L’aviation israélienne y a conduit une dizaine de frappes, selon l’AFP. Et selon le ministère de la Santé, 99 personnes ont été tuées durant cette nuit.

Malgré l’urgence de la situation pour la population civile de l’enclave palestinienne, les négociations peinent à aboutir. « Nous voulons qu’un accord soit trouvé (…) le plus rapidement possible », a dit à la presse Matthew Miller, porte-parole du département d’Etat US. Actuellement sur la table, le projet d’accord porte sur une trêve de six semaines, associée à un échange d’otages contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël et à l’entrée à Gaza d’une importante quantité d’aide humanitaire.

Mais certains alertent sur la lenteur des discussions par rapport à la gravité de la situation. « La temporalité des négociations, des discussions au niveau de l’ONU entre les gouvernements n’est pas du tout celle du terrain », tance Guillemette Thomas, coordinatrice médicale pour la mission Palestine de Médecins sans frontières (MSF) France. « Je pense que les gouvernements ne prennent pas la mesure de la catastrophe qui se déroule aujourd’hui à Gaza. Il y a une urgence à faire quelque chose, une urgence à arrêter cette guerre, une urgence à arrêter ces massacres dans la bande de Gaza », urge-t-elle.  Et d’ajouter : « Tant qu’il n’y aura pas un cessez-le-feu immédiat et une entrée massive de l’aide humanitaire, ce ne sont que des paroles et la réalité du terrain fait qu’on a du mal à croire à tout ça ». Selon le dernier bilan du Hamas, 29 410 personnes sont mortes dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre.

Pour sa part, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait affirmé la veille mercredi que la situation « sanitaire et humanitaire » dans la bande de Gaza était « inhumaine » après plus de quatre mois de guerre. « Dans quel monde vivons-nous lorsque les gens ne peuvent pas se procurer de la nourriture et de l’eau, ou lorsque des personnes qui ne peuvent même pas marcher ne peuvent pas recevoir de soins ? », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d’une conférence de presse régulière à Genève. « Dans quel monde vivons-nous lorsque le personnel de santé risque d’être bombardé lorsqu’il effectue son travail ? Dans quel monde vivons-nous lorsque les hôpitaux doivent fermer parce qu’il n’y a plus d’électricité ou de médicament pour sauver les patients, et qu’ils sont la cible des militaires ? », a-t-il poursuivi. À ses yeux, « la situation sanitaire et humanitaire à Gaza est inhumaine et continue de se détériorer ».

Plus généralement, « Gaza est devenue une zone de mort », a assuré le chef de l’OMS. « Une grande partie du territoire a été détruite, plus de 29 000 personnes sont mortes, beaucoup d’autres sont portées disparues, présumées mortes, et beaucoup, beaucoup d’autres sont blessées », a-t-il ajouté.

A. Ghebreyesus a par ailleurs relevé que les niveaux de malnutrition sévère dans la bande de Gaza avaient augmenté de façon spectaculaire depuis le début de la guerre, passant de moins de 1 % à plus de 15 % à certains endroits. « Nous avons besoin d’un cessez-le-feu maintenant ! Les otages doivent être libérés, les bombes doivent cesser de tomber et l’accès à l’aide humanitaire doit être libre. L’humanité doit prévaloir », a lancé le patron de l’OMS.

Selon l’ONU, 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population, sont menacées de famine dans la bande de Gaza, assiégée par Israël depuis le début de la guerre. La situation est particulièrement alarmante dans le nord, en proie « au chaos et à la violence », selon le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies qui a suspendu mardi la distribution de son aide dans ce secteur.

L’aide humanitaire, soumise au feu vert d’Israël, entre à Gaza essentiellement par Rafah via l’Egypte, mais son acheminement vers le nord est rendu presque impossible par les destructions et les combats qui isolent cette région du reste du territoire.

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