A. Pope était une candidate expérimentée, avec plus de 20 ans d’expérience dans le domaine des migrations et la gestion des catastrophes, en particulier sous Barack Obama. L’Américaine était aussi la « candidate du XXIe siècle», comme elle le disait : jeune – 49 ans « seulement» –, contre 66 ans pour A. Vitorino, directeur sortant.
Elle a été élue à la tête de l’OIM lundi à Genève, en Suisse. Après un premier tour de vote à bulletin secret largement favorable à sa rivale, A. Vitorino a retiré sa candidature. A. Pope est ainsi la première femme à prendre la tête de l’organisation, alors que les femmes sont principalement vulnérables dans les dossiers de migrations. « Les conséquences du changement climatique ont mis en lumière les effets différenciés selon le sexe sur les schémas migratoires : les femmes migrantes perdent leurs moyens de subsistance, sont contraintes de retourner dans leur pays d’origine, ou se trouvent prises au piège sans protection sur des routes dangereuses, tout en étant exposées à la violence sexiste et à l’exploitation », déclarait-elle avant son élection.
Désormais directrice générale, A. Pope n’a pas caché sa joie : « Je suis prête à travailler avec TOUS les États membres et partenaires mondiaux pour libérer les opportunités offertes par une migration efficace, ordonnée et humaine. C’est un honneur d’être élue pour diriger l’OIM. Je m’engage à rendre l’OIM plus représentative de ses États membres afin qu’en tant que communauté mondiale, nous puissions répondre de manière créative et proactive aux défis, tout en exploitant les avantages d’une migration bien gérée. »
La nouvelle dirigeante était la candidate du président américain. Pour Joe Biden, l’OIM a besoin « d’un leader tourné vers l’avenir ». Et l’Américaine répond parfaitement à la description, a-t-il claironné à quelques jours de l’élection. Les critiques craignent qu’avec A. Pope à sa tête, l’OIM adopte l’approche de Washington en matière de migration, et ce, alors que l’administration Biden vient d’adopter une politique aux frontières plus stricte, basée sur la dissuasion.