« C’est une erreur pour l’Espagne de s’agenouiller devant la dictature marocaine et de trahir la dignité historique du peuple sahraoui », a estimé l’ancien vice-président du gouvernement espagnol, lors d’un meeting organisé, dimanche, par sa formation et ses alliés d’extrême gauche à Las Palmas. Rencontre marquée par une forte présence des partisans du Polisario, signalent les médias. Cette sortie rappelle les déclarations de Yolanda Diaz, ministre du Travail et ex-camarade de P.Iglesias avant de rompre les amarres avec Podemos en lançant sa propre enseigne politique Sumar. « J’ai une position très claire sur le Maroc et le Sahara occidental. Je suis consciente qu’il faut bien sûr prendre au sérieux notre voisin le Maroc, mais il faut aussi savoir que le Maroc est ce qu’il est : une dictature », avait-elle signalé& lors d’un entretien avec la chaîne La Sexta.
Il faut croire que le contexte électoral sert de chaudron d’où fusent les critiques à l’encontre du Maroc que les leaders de l’extrême gauche lancent à tout va pour satisfaire les électeurs pro-Polisario en Espagne.
Ione Belarra, secrétaire générale de Podemos et ministre des Affaires sociales, avait accusé, en avril lors d’un meeting politique organisé à Saragosse, P. Sánchez de « s’agenouiller devant le royaume du Maroc » et d’« abandonner [les] frères sahraouis ». Elle avait aussi déploré que la réunion de haut niveau Maroc–Espagne, tenue le 1er et 2 février à Rabat, ait consacré le soutien du chef du gouvernement au plan marocain d’autonomie au Sahara.
Plus, au lendemain de l’intervention des Forces armées royales (FAR), du 13 novembre 2020 à El Guerguerate, P. Iglesias, avait écrit sur Twitter que « le Conseil de sécurité dans sa résolution adoptée le 13 janvier 1995 réaffirme son engagement à organiser, sans plus tarder, un référendum libre, juste et impartial pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental…». Avant de se rétracter, sous la pression de ses anciens alliés socialistes, en assurant aux médias que « la politique étrangère est définie par le ministère des Affaires étrangères et le président du gouvernement. Je n’ai pas donné mon avis (…) Je n’ai pas pris position sur cette question car je dois être prudent et je dois être respectueux des compétences de chacun. »
Autant dire que la partie marocaine a encore du pain sur la planche pour convaincre les partisans de la gauche radicale espagnole de la pertinence des revendications historiques liées au parachèvement de son intégrité territoriale.