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Les Taliban dévoilent leur « feuille de route » : Et fixent le départ des soldats US au… 11 septembre !

Les Talibans ont pris dimanche le pouvoir en Afghanistan après une offensive fulgurante déclenchée en mai à la faveur du début du retrait des troupes étrangères. Après l’ivresse de la victoire, place au programme. Si les Taliban assurent qu’ils n’entendent avoir « ni ennemi intérieur, ni ennemi extérieur », ils fixent aux Américains le dernier délai pour leur départ définitif d’Afghanistan : le 11 septembre prochain.

Le mollah Abdul Ghani Baradar, co-fondateur et numéro deux des talibans, est rentré mardi en Afghanistan, en provenance du Qatar où il dirigeait le bureau politique du mouvement, deux jours après leur prise du pouvoir.
C’est la première fois qu’un haut dirigeant en activité des Taliban rentre publiquement en Afghanistan depuis qu’ils ont été chassés du pouvoir par une coalition menée par les États-Unis dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.
Kandahar a été la capitale des Taliban quand ils étaient au pouvoir entre 1996 et 2001. C’est dans la province du même nom qu’était né le mouvement au début des années 1990.
A. Baradar, né dans la province d’Uruzgan (sud) et qui a grandi à Kandahar, est le co-fondateur des talibans avec le mollah Omar, décédé en 2013 mais dont la mort avait été cachée deux années durant. Comme pour nombre d’Afghans, sa vie a été marquée par l’invasion soviétique en 1979 qui en a fait un moujahid, et on pense qu’il a combattu aux côtés du mollah Omar.
En 2001, après l’intervention US et la chute du régime taliban, il aurait fait partie d’un petit groupe d’insurgés prêts à un accord dans lequel ils reconnaissaient l’administration de Kaboul. Mais cette initiative s’est révélée infructueuse. Il était le chef militaire des talibans quand il a été arrêté en 2010 à Karachi, au Pakistan. Il a été libéré en 2018, sous la pression de Washington. Écouté et respecté des différentes factions talibanes, il a ensuite été nommé chef de leur bureau politique, situé au Qatar. De là, il a conduit les négociations avec les Américains menant au retrait des forces étrangères d’Afghanistan, puis aux pourparlers de paix avec le gouvernement afghan, qui n’ont rien donné.
Le retour du Mollah intervient alors que lors de leur première conférence de presse depuis la reconquête de l’Afghanistan, les Taliban ont notamment assuré qu’ils souhaitaient entretenir des relations pacifiques avec les autres pays. «Nous ne voulons aucun ennemi intérieur ou extérieur», a déclaré mardi 17 août Zabihullah Mujahid, principal porte-parole des Taliban rapporte Reuters.
La prise de pouvoir des Taliban, parallèlement au départ des dernières troupes américaines, engendre de vives craintes quant au respect des droits de l’Homme – et en particulier des femmes – à la sécurité des Afghans ayant collaboré avec l’OTAN, ou encore aux potentielles velléités belliqueuses des nouveaux maîtres du pays sur la scène internationale. Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a d’ailleurs particulièrement exprimé sa préoccupation par la situation en Afghanistan, «les signalements récents font état d’une escalade de la violence dans le pays» dont «des crimes qui pourraient relever de violations du droit international humanitaire».
Face aux médias, le porte-parole du mouvement islamiste a assuré que les Taliban s’engageaient à «laisser les femmes travailler dans le respect des principes de l’islam». Le jour même, Suhail Shaheen, porte-parole du bureau politique du groupe à Doha (Qatar), a précisé dans un entretien à la chaîne britannique Sky News que le port du voile sera obligatoire en Afghanistan, mais pas uniquement la burqa (un voile intégral) : «La burqa n’est pas le seul hijab [voile islamique] qui peut être porté, il existe différents types de hijab qui ne se limite pas à la burqa.», a-t-il ainsi précisé.
Plus tôt dans la journée, les Taliban avaient annoncé une « amnistie générale » pour tous les fonctionnaires d’État, les appelants à retourner au travail, deux jours après leur prise de pouvoir. «Une amnistie générale a été déclarée pour tous […], donc vous devriez reprendre vos habitudes de vie, en vie», avait indiqué le mouvement armé islamiste dans un communiqué. «La guerre est terminée [… le leader des Taliban] a pardonné tout le monde», a tenu à préciser Z. Mujahid. Le porte-parole a aussi promis que les Taliban lutteraient contre le narcotrafic, alors que l’Afghanistan est le premier producteur mondial d’opium et d’héroïne.

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