#Libération_Palestine

Logo Perspectives med

Les digues ukrainiennes cèdent graduellement à Donetsk : Après Novobakhmoutovka, l’armée russe récupère Semionovka

L'armée russe a chassé les troupes ukrainiennes du village de Semionovka, a indiqué le ministère de la Défense lundi 29 avril. Dans la région d'Avdeïevka, les lignes ukrainiennes sont mises à rude épreuve. La veille de dimanche, le contrôle de Novobakhmoutovka, en République populaire de Donetsk, a été également le lot de l’armée russe. Le général Syrsky, qui commande les forces ukrainiennes, reconnaît une détérioration de la situation pour les troupes de Kiev.
Les digues ukrainiennes cèdent graduellement à Donetsk : Après Novobakhmoutovka, l’armée russe récupère Semionovka

« Les unités du groupement de troupes Centre, à la suite d’actions intensives, ont libéré le village de Semionovka de la République populaire de Donetsk », indique le rapport du ministère russe de la Défense du 29 avril. Celui-ci précise que des contre-attaques ukrainiennes ont été repoussées. Cette annonce intervient 24 heures après la libération de Novobakhmoutovka.

La prise de Semionovka permet aux troupes russes de menacer d’encerclement les forces armées ukrainiennes présentes dans la localité voisine de Berdychi, estime RIA Novosti. Les troupes ukrainiennes ont tenté de stabiliser une ligne de défense sur l’axe Tonenkoïé-Orlovka-Semionovka-Berdychi, brisée ces derniers jours par la pression russe. L’armée ukrainienne tente de ralentir cette dernière, gagnant du temps pour bâtir des fortifications plus solides à l’ouest du Donbass, mais la situation continue de se dégrader pour cette dernière dans la région d’Avdeïevka. Selon le média russe Rybar, les unités russes ont encore progressé de plus d’1,5 kilomètre vers l’ouest à Otchérétino, juste au nord de Semionovka.
L’armée ukrainienne, manquant d’hommes et de munitions, est à la peine sur le front depuis l’échec de sa contre-offensive estivale. Moscou a repris l’initiative à l’automne, celle-ci s’accentuant depuis la fin de l’hiver, et annonce quasi-quotidiennement la libération de localités, notamment dans le Donbass.

Oleksandre Syrsky, commandant en chef de l’armée ukrainienne, a reconnu une nouvelle fois que la situation sur le front s’était « détériorée », les troupes russes remportant des « succès tactiques » dans plusieurs zones. La Russie « attaque activement tout le long de la ligne de front, elle remporte des succès tactiques dans certains secteurs », a déclaré dimanche le général ukrainien sur Facebook. L’armée russe a selon lui « concentré ses efforts dans plusieurs secteurs, créant ainsi un avantage significatif en termes de forces et de moyens », afin de «  tenter de prendre l’initiative stratégique et de percer la ligne de front». Aussi a-t-il rapporté de « violents combats » au cours de la semaine écoulée, évoquant une situation « dynamique » avec certaines positions capturées par l’un puis l’autre camp plusieurs fois au cours d’une seule journée. Il a toutefois tenté de se faire rassurant, revendiquant des améliorations de « positions tactiques » dans certaines zones.

Le porte-parole du Kremlin, dans un entretien diffusé dimanche, a quant à lui estimé que la panique se faisait sentir sur le front du côté ukrainien. Sergueï Choïgou, ministre russe de la Défense, a de son côté souligné la semaine dernière que les troupes russes avaient l’initiative sur toute la ligne de contact et continuaient de repousser les forces armées ukrainiennes.

Pékin s’en prend à l’OTAN

Sur ces entre-faits, la diplomatie chinoise a sèchement répondu aux accusations du secrétaire général de l’OTAN, en déclarant que le bloc militaire occidental portait une « responsabilité indiscutable » dans la crise ukrainienne. Le 25 avril, Jens Stoltenberg avait accusé la Chine d’« alimenter » le conflit ukrainien en entretenant des liens commerciaux avec la Russie.

Le commerce entre la Chine et la Russie « ne cible aucun tiers et ne doit pas être perturbé ni soumis à aucune contrainte de la part de qui que ce soit », a réitéré le 26 avril Wang Wenbin, porte-parole de la diplomatie chinoise, lors d’un point presse. Celui-ci était interrogé, par CCTV, sur les propos tenus la veille par le secrétaire général de l’Otan. Depuis Berlin, où il recevait le très atlantiste prix Eric Warburg, Je. Stoltenberg s’en est pris à la Chine, accusant cette dernière de « soutenir l’économie de guerre de la Russie », en partageant « des technologies haut de gamme comme les semi-conducteurs et autres articles à double usage avec la Russie ». « L’année dernière, la Russie a importé 90% de ses produits microélectroniques de Chine, utilisés pour produire des missiles, des chars et des avions », a-t-il encore affirmé, accusant également Pékin de s’« efforcer » de fournir « des capacités et des images satellitaires améliorées » à Moscou. « La Chine affirme vouloir entretenir de bonnes relations avec l’Occident. Dans le même temps, Pékin continue d’alimenter le plus grand conflit armé en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale », a-t-il poursuivi, martelant que Pékin ne pouvait pas « avoir le beurre et l’argent du beurre ».

« La Chine ne fournit pas d’armes aux parties aux conflits et contrôle strictement l’exportation d’articles à double usage » a balayé Wang Wenbin, assurant à son tour que « 60% des importations russes de composants d’armes et d’articles à double usage proviennent des États-Unis et d’autres pays occidentaux ». Le porte-parole de la diplomatie chinoise a alors enchaîné, déclarant que « l’OTAN porte une responsabilité incontestable » dans la crise ukrainienne. Selon lui, le bloc militaire occidental « devrait réfléchir au rôle qu’il a joué, cesser de rejeter la responsabilité et prendre des mesures concrètes pour le règlement politique de la crise. »

Cette charge du secrétaire général de l’OTAN a coïncidé avec une nouvelle tentative de la diplomatie US de pousser Pékin à revoir ses relations économiques avec la Russie. Le 26 avril, depuis Pékin, Antony Blinken, secrétaire d’État américain, a déclaré lors d’une conférence de presse que Washington était prêt à « prendre des mesures supplémentaires » si la Chine ne cessait pas son transfert présumé de composants à double usage vers la Russie. Début avril, Washington avait menacé Pékin de le tenir pour responsable de tout gain territorial russe en Ukraine.

Alors que les sanctions à l’encontre de la Russie montrent leurs limites et que l’armée russe progresse de nouveau en Ukraine malgré le soutien militaire des Occidentaux, la Chine est de plus en plus la cible des pressions de Bruxelles et de Washington pour s’aligner sur leur politique antirusse.

Début mars, Wang Yi, chef de la diplomatie chinoise, avait fustigé les tentatives US d’exercer une « pression » sur Pékin, refusant « résolument toute hégémonie et intimidation » et dénonçant « la volonté de blâmer la Chine sous n’importe quel prétexte », qui « a atteint un niveau inimaginable ». Dans son dernier paquet de sanctions antirusses, validé fin février, l’Union européenne a inclus plusieurs sociétés chinoises, ciblées pour leur rôle d’intermédiaire avec la Russie, une première. La diplomatie chinoise avait alors également dénoncé des « sanctions illégales » qui s’en prennent à « la coopération entre la Chine et la Russie ».

Recommandé pour vous