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Les colons à l’assaut des Palestiniens en Cisjordanie : Les incursions punitives font tache d’huile

Le village palestinien de Burqa, près de Naplouse, a subi une violente attaque menée par les colons juifs. Ces derniers ont incendié fermes et maisons et blessé ainsi plusieurs Palestiniens. Fin février dernier, Huwara, autre village palestinien, avait subi le même sort. Une nouvelle fois, les organisations de défense des droits de l’homme israéliennes, dénoncent un « pogrom ».
Les colons à l’assaut des Palestiniens en Cisjordanie

Des colons juifs continuent à organiser des expéditions punitives contre les Palestiniens désarmés. A Burqa, petit hameau palestinien, les colons y ont mis le feu et dévasté tous les biens palestiniens. Les oliviers ont été léchés par les flammes et le feu a lentement dévoré, durant la nuit, la terre comme les cultures. Ils étaient une trentaine armés et protégés convoyés par trois fois plus de soldats israéliens.

Ces hordes de colons provenant de Homesh, un avant-poste israélien démantelé en 2005, cherchent à pousser les Palestiniens qui s’accrochent à leur terre au départ. Avec l’arrivée récente de l’extrême droite au pouvoir en Israël, les colons cherchent à instaurer leur loi dans cette région de Cisjordanie occupée. Leurs élus au Parlement font le nécessaire pour assurer leur retour. Un décret abrogé, une ordonnance signée, et les voilà de nouveau maîtres de cette terre confisquée à un Palestinien. « C’est le pays de la suprématie juive qui piétine la démocratie. Le pays où la violence contre les Palestiniens est légale, et même souhaitable », dénonce « La Paix maintenant », organisation israélienne anti-occupation. Les colons ont lancé leur attaque à la suite d’une visite dans la région d’une délégation de l’Union européenne, venue soutenir les Palestiniens. En Cisjordanie occupée, en même temps que les incursions meurtrières des soldats de l’occupation israélienne dans toutes les régions, les agressions des colons israéliens connaissent une forte recrudescence. Vendredi, les colons ont attaqué à coups de pierres les habitants du village d’Al-Mughayyir, au nord de Ramallah et ont brûlé leurs voitures.

Selon le ministère de la Santé palestinien cité par l’AFP, quatre palestiniens ont été blessés par les jets des pierres et ont été hospitalisés. Sur Twitter, rapporte l’AFP, la représentation de l’Union européenne auprès des Palestiniens a dit être « consternée par les attaques de colons dans les villages d’Al-Mughayyir et Burqa » (à l’est de Ramallah, où des incidents similaires ont été rapportés plus tôt cette semaine), appelant « Israël à prendre des mesures décisives pour s’assurer que des comptes soient rendus et pour protéger la population civile palestinienne, conformément à ses obligations selon la loi internationale ». De même dans le sud de la Cisjordanie occupée, un colon a tué par balle le jeune palestinien Alaa Qaisiyah, 28 ans, au sud d’al-Khalil. Dans un court communiqué, l’armée d’occupation israélienne a fait état d’une « infiltration » dans la colonie de Teneh Omarim, située à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Hébron.
Selon l’AFP, le texte israélien évoque « qu’un terroriste a tenté de poignarder un civil », un colon, sans le blesser, avant d’être « neutralisé ». Sollicitée par l’AFP, l’armée d’occupation israélienne a indiqué que l’auteur de l’opération avait été tué par un civil armé, sans préciser si ce dernier était celui qu’il aurait tenté de poignarder.

Dans la région d’al-Khalil, il y a 22 colonies israéliennes construites sur des territoires palestiniens et habitées par plus de 21 mille colons, ainsi que 15 colonies sauvages et 4 colonies industrielles. Pour sécuriser leurs déplacements, 21 barrages ont été érigés par l’armée d’occupation, rendant très difficiles la vie et le déplacement des Palestiniens.

Dans l’une de ces colonies, implantée sur les terres de Beit Ommar, les colons ont empoisonné les terres agricoles des Palestiniens pour les obliger à quitter leurs terres, a rapporté l’agence Quds qui a effectué une interview avec l’un de ses habitants.

Dans la journée de vendredi, d’autres incursions israéliennes ont été signalées dans le village Aynabus, au sud de Naplouse ainsi que dans le village Kafar Qaddoum, à l’est de Qalqiliyat. Des affrontements entre les jeunes palestiniens sans armes et les soldats israéliens armés jusqu’aux dents se sont déroulés à proximité de la prison d’Ofar à l’ouest de Ramallah

Dans la région de Naplouse, où l’artère principale menant au village palestinien Beit Dajen est fermée aux Palestiniens depuis plus de 10 ans, un rassemblement a été organisé le même jour réclamant son ouverture. Les Palestiniens de ce village doivent emprunter des chemins secondaires tortueux et surtout plus longs pour leurs déplacements.

La Cisjordanie est un territoire palestinien occupé par l’entité sioniste depuis 1967. Près de 500 mille colons vivent au milieu de trois millions de Palestiniens.
Au regard du droit international, les colonies israéliennes en Cisjordanie sont considérées par l’ONU comme illégales. Mais aucune mesure n’est prise pour dissuader Israël  de poursuivre leur élargissement ou l’édification de nouvelles et la confiscation des terres des Palestiniens.

Avec l’avènement du nouveau gouvernement de Benjamin Netanyahu, dominé par la droite extrémiste et les juifs ultra-orthodoxes, les autorités israéliennes ont intensifié leur politique de répression, opérant des incursions quotidiennes dans les villes et localités palestiniennes, menant des campagnes d’arrestation, et tuant les jeunes palestiniens qui les défendent.
Depuis le début de l’année, au moins 154 Palestiniens sont tombés en martyrs. Côté israélien, il y 20 tués ainsi qu’une Ukrainienne et un Italien. Selon un décompte de l’AFP établi à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.

Le cabinet Netanyahu est allé jusqu’à distribuer des primes aux extrémistes, comme le rappelle l’adoption par le Parlement israélien, mercredi 24 mai, pour les années 2023-2024. Il a fallu des semaines d’intenses tractations diplomatiques et un gros cadeau financier à la communauté ultra-orthodoxe pour que le budget soit voté. Des milliers de manifestants étaient rassemblés mardi soir autour du Parlement israélien avec des pancartes et des slogans accusant la coalition au pouvoir de « piller » les caisses de l’État au profit des extrémistes. Les Israéliens s’indignent des larges subventions allouées aux ultra-orthodoxes, alors que ces derniers se consacrent presque exclusivement aux études religieuses, ce qui les tient éloignés de la population active comme du service militaire.

Les partis politiques qui représentent les ultra-orthodoxes font partie de la coalition au pouvoir en Israël, dirigée par B. Netanyahu. Celui-ci a répondu à leurs demandes et annoncé une enveloppe de 250 millions de shekels (plus de 62 millions d’euros) en leur faveur, montant qui s’ajoute aux allocations déjà existantes. Une rallonge qui fait des vagues dans un pays touché par l’inflation et l’érosion de sa monnaie.

B. Netanyahu et plusieurs de ses ministres se sont félicités de l’adoption du budget. Le Premier ministre israélien assure qu’il peut désormais relancer sa réforme la plus contestée, celle de la justice, projet jugé illibéral et dangereux par ses détracteurs.

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