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Les avocats broient du noir : A Dakhla, M. Abdennabaoui hué…

Au Maroc, la grève des avocats paralyse les tribunaux où les justiciables sont livrés à eux-mêmes. L’ampleur de cette onde de choc qui porte un coup à l’Etat de droit a été ressentie à Dakhla où Mohamed ABdennabaoui, président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), a été hué par des avocats lors de la 31ème congrès de l'association des barreaux du Maroc.
A Dakhla, M. Abdennabaoui hué

Le corps de l’avocature est vent debout contre les nouvelles exigences fiscales introduites dans le projet de loi de finances 2023 les concernant. Mais le malaise est profond parmi les toges noires qui estiment avoir été dénigrés par l’actuel ministre de la Justice. Abdellatif Ouahbi, avocat de son état avant de faire partie de l’actuel Exécutif, a laissé entendre que la majorité de ses « confrères » ne paient pas d’impôts… Une déclaration qui a mis à mal un corps de métier qui, par ailleurs, rejette l’offre de réorganisation de la profession voulue par le ministre.

L’affaire est donc grave et risque de paralyser le système judiciaire. Interpellé à ce sujet jeudi, à l’issue du Conseil du gouvernement, Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, a indiqué qu’il y a eu un dialogue, parrainé par des groupes parlementaires de la chambre des représentants, en présence de représentants du gouvernement, puis un deuxième round de dialogue, présidé cette fois-ci par le chef de l’Exécutif, Aziz Akhannouch, avec les syndicats, les Ordres et l’Association nationale des avocats.  « Les recommandations et les conclusions de ces deux dialogues seront mises en œuvre au niveau du PLF 2023 lors de la discussion en cours au niveau de la Chambre des conseillers », a fait savoir M. Baitas, avant de préciser que « le gouvernement n’a jamais fermé la porte du dialogue».

« L’Exécutif a toujours été ouvert aux discussions, et j’estime que ce qui a été proposé jusqu’à présent est important et doit être valorisé », a encore dit le ministre, notant que « le gouvernement a laissé place à un autre mécanisme, celui des commissions paritaires qui vont poursuivre le travail ». M.  Baitas a affirmé, enfin, que « s’il y a des points qui ont besoin de plus de précisions et de plus de dialogue, le gouvernement est ouvert à ce niveau-là ».

De ce qui précède, pas besoin d’être clerc pour convenir que la réforme de l’avocature, comme la révision de la tarification fiscale, n’ont pas bénéficié de la dynamique du dialogue inclusif. Sans quoi, les avocats auraient fait l’économie de leurs mouvements de protestations qui ont fait tâche d’huile.

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