« Nous ne voterons pas le jour de l’élection », ont scandé les manifestants, soulignant les inquiétudes des Démocrates quant à la manière dont la position de l’administration pourrait affecter les chances de J. Biden de remporter cet État clé en novembre, où se trouve la plus grande concentration d’Arabes américains aux États-Unis.
Les pancartes accusent Israël de crimes de guerre et répètent le mantra « du fleuve à la mer » pour restituer la Palestine à ses ayant-droit historiques.
Les activistes du mouvement « Abandon Biden » ont déclaré plus tôt que des protestations seraient organisées lors des événements du président une fois que les lieux auront été déterminés. « Nous finirons par le savoir et nous ferons en sorte de l’accueillir comme il se doit », a déclaré Khalid Turaani, co-président de la campagne « Abandon Biden » dans le Michigan.
Karine Jean-Pierre, secrétaire de presse de la Maison Blanche, a déclaré aux journalistes que de hauts responsables de l’administration se rendraient dans le Michigan courant février afin d’entendre les responsables locaux sur le conflit à Gaza.
A signaler aussi qu’un tribunal fédéral des États-Unis a déclaré mercredi, en réponse à une plainte, que la guerre menée par Israël contre le Hamas à Gaza visait à anéantir la population locale et pouvait donc constituer un génocide.
Le tribunal américain du district nord de la Californie a estimé que l’opération militaire d’Israël « vise à éradiquer un peuple entier et relève donc de manière plausible de l’interdiction internationale du génocide ».
La plainte déposée par Defense for Children International-Palestine accuse le gouvernement américain, au nom des groupes de défense des droits des Palestiniens et des Palestiniens de Gaza et des États-Unis, de « ne pas avoir empêché le gouvernement israélien de commettre un génocide contre eux, leurs familles et les 2,2 millions de Palestiniens de Gaza, et de s’en être rendu complice ». Elle demande au gouvernement de bloquer l’aide à Israël.
Tout en rejetant la plainte pour des raisons juridictionnelles, la Cour a exhorté l’administration du président américain à « examiner les résultats de son soutien indéfectible au siège militaire contre les Palestiniens de Gaza ». Le juge Jeffrey White a basé sa décision sur les témoignages « incontestables » de sept parents palestiniens de personnes tuées pendant la guerre, ainsi que sur « les avis d’experts présentés lors de l’audience sur ces recours et sur les déclarations de divers fonctionnaires du gouvernement israélien ».
Il s’est également appuyé sur la récente décision de la Cour internationale de justice (CIJ), basée à La Haye, de ne pas rejeter d’emblée la plainte déposée par l’Afrique du Sud, qui accuse Israël de « génocide ». La CIJ n’a pas ordonné de cessez-le-feu, comme le réclamait Prétoria. « Il est du devoir de chacun de s’opposer au siège actuel de Gaza », a écrit J. White, tout en précisant qu’il n’était pas compétent en la matière.
Vendredi dernier, le juge a entendu un témoignage devant le tribunal fédéral d’Oakland dans le cadre de l’action inhabituelle intentée en novembre au nom d’organisations palestiniennes de défense des droits de l’Homme et de personnes dont des membres de la famille ont été tués par l’armée israélienne. La plainte visait à obtenir que J. Biden, le secrétaire d’État Antony Blinken et le secrétaire à la Défense Lloyd Austin « s’acquittent de leur devoir d’empêcher, et non de favoriser, le génocide en cours du peuple palestinien à Gaza ».
J. White a refusé d’émettre une injonction provisoire et a rejeté l’affaire. Il a toutefois critiqué l’administration en écrivant : « Il y a de rares cas où l’issue souhaitée n’est pas accessible par la Cour. C’est l’un de ces cas. » Il a admis le point de vue des plaignants selon lequel « il est plausible que la conduite d’Israël s’apparente à un génocide » et a exhorté la Maison Blanche « à examiner les résultats de son soutien indéfectible au siège militaire contre les Palestiniens de Gaza ».