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Le Président tchadien à Paris : La stabilité du Sahel en question

« Le président du Conseil militaire de transition, président de la République, chef de l’État, le général de corps d’Armée Mahamat Idriss Déby Itno, a quitté N’Djamena ce matin, à destination de Paris pour une visite d’amitié et de travail », a rapporté dimanche un communiqué de la présidence.
Le service de communication de la présidence n’a livré aucun détail sur le programme de cette visite, la première de Mahamat Idriss Déby Itno en France en tant que président de de la République tchadienne. Ce dernier dirige le Conseil militaire de transition (CMT) depuis l’annonce, le 20 avril, de la mort de son père, Idriss Déby Itno, tué au front contre des rebelles. Le CMT a promis des élections « libres et transparentes » après une période de transition de 18 mois renouvelable une fois.
Il y a lieu de relever que ce déplacement intervient au lendemain de l’annoncé, par Paris, de la reprise de la coopération avec le Mali. Pour rappel, après un deuxième putsch en neuf mois qui a fait du colonel Assimi Goïta le chef de cet État crucial pour la stabilité au Sahel, la France avait déclaré le mois dernier suspendre les opérations conjointes avec les forces maliennes avec lesquelles elle coopère depuis des années contre les djihadistes. En août 2020, un groupe de colonels avait poussé à la démission le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et les putschistes s’étaient ensuite engagés sous la pression internationale à une période de transition limitée à 18 mois et conduite par des civils. Le 24 mai dernier, le colonel Goïta, resté le véritable homme fort de la transition, avait foulé aux pieds cet engagement en faisant arrêter le président et le Premier ministre et en se faisant proclamer président de la transition par la Cour constitutionnelle.
La France est présente au Sahel avec l’opération Barkhane pour lutter contre les groupes terroristes qui ont pour objectifs «l’établissement, sur l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, de l’islamisme radical ainsi que la régression des libertés et des droits humains», rappelle le communiqué du ministère des Armées. Le 10 juin, le président français Emmanuel Macron avait annoncé un désengagement progressif de la force anti-djihadiste française Barkhane (5 100 hommes actuellement) au profit d’un dispositif plus léger, focalisé sur la lutte antiterroriste et l’accompagnement au combat des armées locales. La France compte notamment sur la montée en puissance du groupement de forces spéciales européennes Takuba, créé à l’initiative de Paris pour accompagner les unités maliennes au combat. Takuba rassemble aujourd’hui 600 hommes : la moitié sont des Français, les autres des Estoniens, des Tchèques, des Suédois et des Italiens. La Roumanie s’est également engagée à y participer. «Nous avons collectivement, [nous] Européens, une responsabilité de sécuriser le flanc sud de l’Europe. Il est essentiel de ne pas permettre que le Sahel et plus largement l’Afrique deviennent une zone refuge et d’expansion pour ces groupes terroristes affiliés à Daesh et Al Qaïda», a précisé le 2 juillet la ministre française des Armées Florence Parly, rappelant également que la «transformation» de l’engagement militaire français ne signifiait «pas le départ du Sahel, ni que nous allons ralentir nos opérations de contre-terrorisme» dans la région.

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