Les attaques de jeudi ont fait au moins 64 morts, mais le Mali s’attend à un bilan définitif beaucoup plus lourd. « C’est une offensive générale », commente une source sécuritaire malienne. Le Jnim se livre déjà, depuis plus d’un mois, à un blocus de Tombouctou où le groupe jihadiste empêche l’arrivée des marchandises. D’autres routes, dans les régions de Tombouctou et de Gao, sont également devenues les cibles d’attaques récurrentes.
Dans la région de Ségou, dans le centre, le Jnim a revendiqué mercredi 6 septembre une opération contre le groupe Wagner, supplétif de l’armée malienne. Les attaques se sont aussi multipliées ces dernières semaines dans les régions de Mopti et de Bandiagara, dans le centre.
Le bilan officiel est provisoire. Une centaine de personnes auraient été tuées et des dizaines sont toujours portées disparues, signalent des sources indépendantes. Il y a eu également de nombreux blessés qui sont admis à l’hôpital régional de Gao. Des acteurs de la société civile de la région se sont mobilisés pour lancer une campagne de don de sang.
Les attaques successives d’ampleur de jeudi et vendredi signent ainsi le retour en force des jihadistes dans la région. Elles surviennent alors que la Minusma est en plein retrait. Les Casques bleus ont déjà quitté les camps d’Ogossagou, Ber, Goundam, Ménaka… Ils se seront totalement retirés du Mali d’ici la fin de l’année.
L’armée malienne se réorganise et investit progressivement les bases laissées libres par la Minusma, comme elle l’avait fait après le départ de la force française Barkhane. La semaine dernière, l’état-major des armées jugeait les groupes terroristes en situation de « fébrilité ». Les autorités de transition ont fait de la lutte contre le terrorisme l’une de leurs priorités.