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La Tunisie renoue avec la chape de plomb : Les jasmins se fanent sous K. Saïed

La tension reste vive en Tunisie où l’évolution de la situation politique a tendance à s’envenimer. En effet, aux procès intentés par le pouvoir contre nombre d’acteurs politiques pour « complot » contre la sécurité nationale, le bras de fer engagé avec la puissante centrale syndicale UGTT a tendance à se durcir. Tunis a refusé à une délégation étrangère de syndicalistes venus exprimer leur solidarité avec les partisans de Noureddine Tabboubi de fouler le sol tunisien.
La Tunisie renoue avec la chape de plomb

Auparavant, « sur ordre du président Kaïs Saïed, les autorités tunisiennes ont ordonné le départ d’Esther Lynch », secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats. On reproche à E. Lynch d’avoir « pris part à une manifestation organisée par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) » et d’y avoir « tenu des propos qui constituent une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Tunisie », selon un communiqué de la présidence.

La tension entre la centrale syndicale tunisienne et le pouvoir de Kais Saïed a tendance à s’envenimer avec cette nouvelle interdiction opposée à une délégation de syndicalistes étrangers qui s’ajoute aux campagnes de répression ciblant les membres de l’UGTT. Mais il faut dire que la machine répressive déployée par le pouvoir a tendance à ratisser large.  Ainsi, dans le cadre de l’affaire Instalingo, portant sur un « complot contre la sûreté de l’Etat » en Tunisie, Said Ferjani, un des dirigeants du parti islamiste tunisien Ennahda, se retrouve sous le coup d’un mandat de dépôt.

Les médias tunisiens révèlent à ce propos que « le juge d’instruction près le Tribunal de première instance de Sousse 2 a émis, mercredi soir, un mandat de dépôt à l’encontre du dirigeant au mouvement Ennahdha, Saïd Ferjani, dans le cadre de l’affaire dite Instalingo ». Ils ont ajouté que S. Ferjani a comparu dans la même journée, devant le juge d’instruction, après avoir été placé en garde à vue par la Direction des affaires criminelles d’El Gorjani, pour son implication présumée dans l’affaire Instalingo, firme spécialisée dans la production et le développement de contenus numériques.

L’affaire remonte à octobre 2021 lorsque les autorités ont arrêté des employés de l’entreprise pour « offense au président » et « complot contre la sûreté de l’Etat ». Le nombre de personnes concernées par l’enquête s’élève aujourd’hui à environ 36 suspects, dont 11 en détention et d’autres en cavale ou en liberté. Ils sont accusés d’atteinte au président de la République, de complot contre la sûreté de l’Etat et d’espionnage.

La Tunisie connaît, dernièrement, une série d’arrestations d’hommes politiques, de figures de l’opposition, d’activistes de la société civile, de responsables de médias et de syndicalistes, suscitant une vague d’indignation de plusieurs ONG de défense des droits de l’Homme.

Depuis le coup de force du président Kais Saied qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, plusieurs figures politiques font l’objet de poursuites judiciaires dénoncées par l’opposition comme des règlements de comptes politiques.

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