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La diplomatie chinoise en marche : De Moscou à Washington, Pékin s’active

La diplomatie chinoise s’active depuis lundi 18 septembre. Han Sheng, vice-président chinois, doit rencontrer Antony Blinken, secrétaire d’Etat US en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Tandis que Wang Yi, ministre chinois des Affaires étrangères, retourne à Moscou après avoir rencontré, ce week-end à Malte, Jake Sullivan, conseiller américain à la Sécurité.
La diplomatie chinoise en marche : De Moscou à Washington, Pékin s’active

Selon le ministère chinois des Affaires étrangères, ce voyage en Russie devrait durer quatre jours pour celui qui, depuis cet été, porte les deux casquettes, à la fois celle de directeur du bureau central des Affaires étrangères du Parti communiste chinois et celle de ministre des Affaires étrangères. Wang Yi, qui était à Moscou pour présenter le « plan de paix » de la Chine pour l’Ukraine en février 2023, est de nouveau en Russie pour parler sécurité.

Un voyage qui intervient au lendemain de la rencontre entre Kim Jong-un et les dirigeants russes. Une rencontre qui, pour de nombreux observateurs, n’aurait pas pu se faire sans l’aval de Pékin, qui pourrait utiliser le « joker » Pyongyang pour aider la Russie dans sa guerre en Ukraine. Ce que les autorités chinoises ont toujours démenti défendant une position neutre sur le conflit. Ce voyage en Russie intervient également au lendemain de la rencontre de Malte. Le conseiller d’état chinois et le conseiller américain à la sécurité nationale ont évoqué les relations sino-russes et la Corée du Nord, mais aussi Taïwan. Alors que la rencontre entre le vice-président chinois Han Zheng et le secrétaire d’État américain en marge de l’Assemblée générale de l’ONU pourrait préparer une visite de Xi Jinping aux États-Unis en marge du sommet de l’Apec à San Francisco en novembre, le retour de Wang Yi en Russie est censé ouvrir la voie à un nouveau voyage officiel de Vladimir Poutine en Chine. 

J. Sullivan et Wang Yi qui se sont rencontrés à Malte, ont eu des « discussions franches, substantielles et constructives », a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué. La rencontre a également été confirmée par les autorités maltaises. Une haute responsable de l’exécutif américain, qui a requis l’anonymat, a précisé que la réunion avait duré au total 12 heures sur deux jours. Elle a rappelé que la dernière rencontre de ce type, et à ce niveau, remontait au mois de mai dernier.

C’est à peu près à la même époque, au printemps, que le président américain avait prédit un « dégel » de la relation sino-américaine, qui s’était envenimée en février dans le sillage du survol des Etats-Unis par un ballon chinois. Pendant son échange avec le ministre chinois, J. Sullivan a « souligné que les Etats-Unis et la Chine étaient engagés dans une compétition, mais que les Etats-Unis ne cherchaient ni le conflit ni la confrontation », a-t-elle ajouté pendant un échange avec la presse, reprenant une formulation devenue rituelle de l’administration Biden. « Wang Yi a souligné que la question de Taïwan était la première ligne rouge à ne pas franchir dans les relations sino-américaines », a assuré Pékin de son côté. Les Etats-Unis assurent ne pas « soutenir » l’indépendance de Taïwan Le conseiller de la Maison Blanche à la sécurité nationale a, toujours selon la responsable US, répété que les Etats-Unis ne « soutenaient pas » l’indépendance de l’île – que la Chine revendique comme faisant partie intégrante de son territoire – mais qu’ils ne voulaient pas de « changement unilatéral du statu quo », que ce soit de la part des Taïwanais ou des Chinois.
Dans cette discussion à Malte, la Chine et les Etats-Unis se sont par ailleurs « engagés à mener des consultations » dans certains domaines, en particulier à propos des « évolutions en matière de politique et de sécurité en Asie-Pacifique », selon la source de la Maison Blanche.

Les communications entre responsables militaires des deux pays, que Pékin avait coupées en août 2022 à la suite d’une visite à Taïwan de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants américaine, n’ont pas encore repris. Les Américains ont toutefois « des indications faibles et limitées » montrant que les Chinois « pourraient être intéressés » par un éventuel rétablissement de ce type de contacts, a indiqué la haute responsable.

Les Etats-Unis et la Chine ont renoué le dialogue ces derniers mois avec une succession de visites de hauts responsables américains à Pékin, dont le chef de la diplomatie US, et d’autres rencontres de haut niveau sont en discussion, selon la haute responsable de la Maison Blanche. Elle n’a toutefois pas commenté les spéculations sur un tête-à-tête entre Joe Biden et le président chinois Xi Jinping lors du prochain sommet de l’Apec (Coopération économique pour l’Asie-Pacifique), à la mi-novembre à San Francisco (Californie).

En février, les tensions entre la Chine et les Etats-Unis étaient montées avec le survol du territoire américain par des ballons chinois, une opération d’espionnage selon Washington. Les relations bilatérales restent encore tendues, les différends commerciaux, l’expansion chinoise en mer de Chine méridionale et la question de Taïwan restant des pierres d’achoppement. Pékin ne voit pas d’un très bon œil la diplomatie très active des Etats-Unis en Asie, illustrée par un récent renforcement de la relation américano-vietnamienne par exemple, ni les commentaires à répétition de J. Biden à l’encontre de Xi Jinping ou sur l’économie et la démographie du géant asiatique.

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