Lors de sa visite à Tel-Aviv, Lloyd Austin, ministre de la défense américain, n’a pas louvoyé. « Je sais qu’Israël a profondément changé depuis le 6 octobre. Je suis donc ici avec un message clair : le soutien américain à la sécurité d’Israël est inébranlable. Israël n’est pas seul », a-t-il jugé bon de rappler.
L. Austin s’est exprimé dans le cadre d’une conférence de presse aux côtés de Yoav Gallant, son homologue israélien. Le ministre de la défense américain a dit lundi, au 73e jour de la guerre, ne pas vouloir imposer à Israël « un calendrier ou des conditions ». « Concernant un calendrier, il s’agit d’une opération israélienne, je ne suis pas là pour imposer un calendrier ou des conditions », a-t-il assuré.
« Nous continuerons à fournir à Israël l’équipement dont vous avez besoin pour défendre votre pays, monsieur le premier ministre, y compris des munitions critiques, des véhicules tactiques et des systèmes de défense aérienne », a ajouté L. Austin, cité dans un communiqué conjoint publié à l’issue d’un entretien avec Benyamin Nétanyahou, chef du gouvernement israélien,. « Nous devons fournir une aide humanitaire accrue aux près de deux millions de personnes déplacées à Gaza et nous devons mieux répartir cette aide », estime M. Austin dans ce même communiqué.
Par ailleurs, un haut responsable de l’administration Biden a déclaré qu’il est « prudent de dire » que les « jours de Yahya Sinwar, chef du Hamas, sont comptés », lors d’un point de presse tenu jeudi sur les réunions du conseiller à la Sécurité nationale américain, Jake Sullivan, en Israël.
Alors que les dirigeants israéliens ont déjà proféré de telles menaces à l’encontre du chef militaire du Hamas, le qualifiant « d’homme mort », il semble que ce soit la première fois qu’un haut fonctionnaire américain s’exprime publiquement sur Y. Sinwar dans ces termes. « Je pense qu’il est également prudent de dire que peu importe le temps que cela prendra, justice sera rendue », a affirmé le haut responsable de l’administration, en précisant que Y. Sinwar avait « du sang américain sur les mains ».
Trente-huit Américains ont été tués lors de l’opération Déluge d’al-Aqsa du 7 octobre, et huit citoyens américains et résidents permanents figurent parmi les 132 otages détenus à Gaza – dont certains ne sont plus en vie.
L’armée israélienne avait mis sa tête à prix en début de semaine, larguant des tracts dans la bande de Gaza offrant une prime en échange d’informations sur le lieu où il se trouve.
Des images ont en effet circulé jeudi sur les réseaux sociaux d’un tract qui proposait jusqu’à 400 000 dollars pour Y. Sinwar et des sommes plus modestes pour d’autres hauts responsables du Hamas. Le tract, dont l’authenticité n’a pas pu être confirmée, mentionne un numéro de téléphone et un contact sur l’application de messagerie Telegram, Tsahal promettant la confidentialité.
Y. Sinwar a été choisi pour remplacer Ismaïl Haniyeh à la tête du Hamas à l’intérieur de Gaza en 2017. I. Haniyeh réside au Qatar et préside le bureau politique du Hamas. Il a été condamné à quatre peines de prison à vie par Israël en 1989 pour avoir planifié l’enlèvement et le meurtre de deux soldats israéliens et de quatre Palestiniens, mais a été libéré 22 ans plus tard dans le cadre de l’accord conclu par Israël pour le retour du soldat de Tsahal capturé, Gilad Shalit.