Ce jeudi soir, les États-Unis et l’Arabie saoudite annoncent la suspension des pourparlers de Djeddah, notamment à cause de « graves violations répétées du cessez-le-feu ». Les premières cibles des sanctions de Washington sont des sociétés bien connues pour leurs liens avec les belligérants soudanais. D’un côté, il s’agit d’Al-Junaid, holding exportatrice d’or contrôlée par le chef des Forces de soutien rapide, le général Hemedti et son frère, ainsi que Tradive General Trading, société écran basée aux Émirats arabes unis et contrôlée par un autre frère. De l’autre, deux importantes sociétés d’armement, dont Defence Industry System, la plus grande entreprise de défense du pays, contrôlée par l’armée régulière.
Les sanctions américaines gèlent les avoir de ces sociétés, des dirigeants et des actionnaires majoritaires aux États-Unis. « Avec ces sanctions, a expliqué Janet Yellen, secrétaire au Trésor, nous coupons les principaux flux financiers en direction des Forces de soutien rapide et des Forces armées soudanaises, les privant des ressources nécessaires pour payer les soldats, se réarmer, se réapprovisionner et faire la guerre. »
Enfin, des restrictions de visa ont également été imposées à des officiers de l’armée régulière et des commandants des Forces de soutien rapide, ainsi que des responsables de l’ancien régime du président Omar el-Béchir.
« En leur qualité de facilitateurs, le royaume d’Arabie saoudite et les États-Unis d’Amérique annoncent la suspension des pourparlers de Djeddah. Cette décision fait suite à de graves violations répétées du cessez-le-feu à court terme », précise la déclaration. « Ces violations ont entravé l’acheminement de l’aide humanitaire et la restauration des services essentiels qui sont l’objectif du cessez-le-feu à court terme. Alors que les discussions sont interrompues, les facilitateurs rappellent aux parties qu’elles restent liées à leurs obligations en vertu de la Déclaration d’engagement de Djeddah du 11 mai pour protéger les civils du Soudan et de la prolongation de cinq jours du cessez-le-feu du 29 mai », indique la déclaration publiée sur le site de l’ambassade des États-Unis à Khartoum.
Une source gouvernementale soudanaise avait fait le tour des médias internationaux mercredi pour annoncer que l’armée « suspend » sa participation aux pourparlers de Jeddah, en Arabie saoudite. Selon l’AFP, c’est parce que leurs adversaires des Forces de soutien rapide « n’ont jamais appliqué une seule des dispositions du cessez-le-feu à court terme, qui exigeait leur retrait des hôpitaux et des bâtiments résidentiels, et ont violé la trêve à plusieurs reprises ». Cette extension de la trêve, signée in extremis lundi 29 avril au soir, juste avant son expiration -, et la trêve initiale elle-même – signée une semaine plus tôt -, n’ont pas été respectées.