Selon l’armée de l’air ukrainienne, la Russie a tiré « six missiles de croisière Kalibr », « jusqu’à 35 missiles guidés anti-aériens S-300 sur les régions de Kharkiv et Zaporijjia », et utilisé « sept drones Shahed », rapporte l’AFP. Aucune victime n’a été rapportée à ce stade par les autorités ukrainiennes.
En outre, la société Ukrenergo a fait part du pilonnage de plusieurs installations de l’infrastructure à haute tension dans des zones de l’est, de l’ouest et du sud. Plus tard, les médias ont également fait part de nouvelles explosions dans la région de Vinnitsa. « Cela a provoqué des pannes de courant dans certaines régions », est-il précisé, selon Sputnik. La société a ajouté qu’afin de minimiser les conséquences possibles des accidents et de sauver le système énergétique, des coupures localisées étaient mises en place à titre préventif.
Les autorités de Kharkov ont à leur tour déclaré qu’une installation d’infrastructure critique avait été touchée par une frappe. Elles ont mis en garde contre les pannes de courant. Auparavant, l’alerte aérienne a été déclenchée sur l’ensemble du territoire ukrainien.
Cette nouvelle attaque d’ampleur russe sur les installations énergétiques ukrainiennes intervient au lendemain de visites de V. Zelensky à Londres, Paris et Bruxelles pour exhorter ses alliés européens à lui fournir des missiles de longue portée et des avions de chasse, essentiels selon lui pour pouvoir mener des contre-offensives face à la Russie.
A signaler aussi que la Roumanie a démenti les affirmations du chef de l’armée ukrainienne, selon lesquelles deux missiles de croisières russes auraient traversé l’espace aérien de ce pays membre de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). « Le système de surveillance aérienne a détecté un projectile tiré depuis un bateau russe situé en mer Noire, près de la Crimée », a indiqué le ministère de la Défense roumain.
Un engin russe a survolé le sud de l’Ukraine avant de pénétrer en Moldavie et d’entrer de nouveau dans l’espace aérien ukrainien, d’après la même source, «mais à aucun moment, il n’est entré dans l’espace aérien roumain». La Défense ajoute que le projectile s’est approché au plus près à « environ 35 km » de la frontière roumaine. Deux avions de chasse MiG-21 de l’armée roumaine, mais évoluant sous commandement de l’Alliance atlantique, ont été dirigés vers le nord de la Roumanie, ce qui a permis de « clarifier rapidement la situation », a expliqué le ministère.
Dans la matinée, le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Valeri Zaloujny, avait affirmé que « deux missiles de croisière russes Kalibr », tirés « depuis la mer Noire » auraient « traversé l’espace aérien roumain à approximativement 08H33 GMT » avant d’entrer dans l’espace aérien ukrainien. Il se serait alors agi de la première violation de l’espace aérien d’un pays membre de l’OTAN par des missiles russes depuis le début de l’opération militaire russe en Ukraine. « Une action potentiellement incendiaire qui aurait pu mettre la pression sur l’OTAN pour qu’elle réponde », souligne notamment The Washington Post.
De son côté, malgré le démenti roumain, V. Zelensky a affirmé dans une allocution que « plusieurs missiles russes ont parcouru l’espace aérien moldave et roumain ». Mi-novembre, le président ukrainien avait accusé précipitamment la Russie d’être à l’origine du tir d’un missile dont la chute avait tué deux personnes dans le village frontalier polonais de Przewodow. « Le tir de missiles sur le territoire de l’OTAN est une attaque russe contre la sécurité collective » avait alors déclaré V. Zelensky, appelant à « agir ». Face à la prudence de ses alliés, qui doutent de l’origine russe du tir, le président ukrainien avait persisté dans ses accusations.
L’Occident continue sa surenchère dans la livraison d’armes à l’Ukraine. Après les chars et en attendant peut-être les chasseurs, voici que le Royaume-Uni va livrer des missiles longue portée à Kiev, rapporte le Times.
Des missiles antinavires Harpoon et antiaériens Storm Shadows sont en effet sur les tablettes de Kiev. Rishi Sunak, Premier ministre britannique, a discuté de possibles livraisons avec le Président ukrainien.
Kiev compte bien utiliser ces armements en Crimée, affirme le Times, citant des sources au sein du ministère ukrainien de la Défense. Crédible, puisque les Hapoon disposent d’une portée de 240 kilomètres, alors que les Storm Shadows peuvent frapper des cibles jusqu’à 560 kilomètres. Les versions modifiées pour l’exportation ont cependant des portées plus courtes.
Des frappes sur la Crimée avec un armement britannique pourraient mettre Londres dans la panade, estiment cependant certains, côté russe. Cela signerait la participation directe du Royaume-Uni et de l’Otan au conflit, a ainsi déclaré à Sputnik Sergueï Tsékov, sénateur de Crimée. « Une tentative de frappe avec des missiles britanniques en Crimée sera considérée comme une agression de la part du Royaume-Uni contre la Russie, cela s’assimilera à une escalade du conflit avec la participation directe des pays de l’Otan. Pour l’Otan et particulièrement le Royaume-Uni, cela pourrait mal finir », a-t-il ainsi expliqué.
Le responsable ajoute que Moscou a de quoi contrecarrer et contrer une offensive en Crimée.
La Russie a plusieurs fois affirmé que tous les armements fournis par l’Occident à l’Ukraine deviendraient des cibles pour les forces russes. La même logique sera appliquée aux équipements visant la Crimée, a récemment déclaré Alexeï Polichtchouk, directeur d’un département au ministère russe des Affaires étrangères. « Nous ne relâchons pas la vigilance car nous comprenons que si le régime de Kiev reçoit les types d’armements qu’il demande, il multipliera les frappes et tentera d’atteindre la Crimée », a-t-il affirmé à Sputnik.