Quelque 30 000 migrants éthiopiens seraient actuellement retenus dans des centres de détention en Arabie saoudite dans des conditions « inhumaines ». D’anciens détenus cités par l’ONG affirment avoir été « battus et torturés » dans ces centres, parfois à l’aide de « câbles » et de « bâtons métalliques », fustige Amnesty International.
L’un des témoins rapporte avoir dû partager avec 200 détenus une cellule contenant 64 lits seulement, les obligeant à dormir par terre à tour de rôle. D’autres témoins cités par l’ONG racontent avoir été privés d’eau, d’alimentation, et de soins médicaux : plusieurs cas de décès ont été rapportés, une conséquence de passages à tabac ou de refus d’accès aux soins.
À leur retour en Éthiopie, « un nombre importants » d’anciens détenus souffrent de maladies respiratoires et ou infectieuses, comme la tuberculose, précise Amnesty International en citant des sources humanitaires.
Riyad poursuit une vaste campagne de rapatriement de ces réfugiés dans leur pays en proie à l’instabilité. Même si certains de ces migrants « acceptent » d’être rapatriés, pour Amnesty International, il s’agit bien de « retours forcés », car guidés par la nécessité d’échapper aux conditions de détention qui leur sont imposées. L’ONG affirme enfin que « des mineurs non accompagnés et des femmes enceintes » figurent aussi parmi ces déplacés « de force » en Éthiopie, ainsi que de nombreux Tigréens. En janvier 2022, Human Rights Watch, autre ONG, avait alerté en janvier dernier sur le sort réservé aux Tigréens à leur retour dans leur pays, et demandé à Riyad de leur ouvrir l’accès aux procédures d’asile au titre de son devoir de protection.