Des affrontements ont éclaté dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 novembre dans le centre d’Amsterdam, à la suite du match de football opposant l’Ajax et le Maccabi Tel-Aviv et remporté par le club néerlandais (5-0). Un rassemblement propalestinien condamnant la venue du club israélien était initialement prévu aux abords du stade, mais avait été déplacé un peu plus loin dans le quartier par la mairie d’Amsterdam pour des raisons de sécurité. Une fois dans l’enceinte du stade, les supporters israéliens ont refusé de respecter une minute de silence en hommage aux victimes des inondations en Espagne. Ils auraient ensuite été attaqués à la sortie du stade dans des heurts qui ont conduit à des dizaines d’interpellations. Selon la chaine israélienne 12, les supporters du Maccabi Tel Aviv, parmi lesquels figurent des soldats sionistes et des agents du Mossad, avaient arraché les drapeaux palestiniens des maisons dans les rues néerlandaises avant d’être attaqués par des centaines de partisans de la cause palestinienne.
Le Premier ministre israélien qui considérait « l’effroyable incident avec la plus grande gravité » a annoncé l’envoi de deux avions de secours. Le ministère israélien de la Sécurité nationale a appelé les ressortissants israéliens se trouvant à Amsterdam à rester dans leurs chambres d’hôtel après les attaques, a déclaré le cabinet de B. Netanyahu dans un communiqué distinct. « Des fans qui étaient allés assister à un match de football ont été confrontés à l’antisémitisme et ont été attaqués avec une cruauté inimaginable simplement parce qu’ils étaient juifs et Israéliens », a dit Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale d’extrême droite. Sur X, Danny Danon, ambassadeur d’Israël à l’ONU, a lui dénoncé « un pogrom en plein cœur de l’Europe en 2024 ».
Dick Schoof, Premier ministre néerlandais, s’est empressé de dénoncer vendredi des « attaques antisémites contre des Israéliens » à Amsterdam, en les qualifiant d’ « inacceptables » sur son compte X. « Je suis en contact étroit avec toutes les personnes concernées. Benyamin Netanyahu a insisté sur le fait que les auteurs de ces actes doivent être recherchés et poursuivis », a§-t-il encore précisé.
Après le matche, la police a protégé et escorté des supporters israéliens jusqu’à leur hôtel, d’après des images partagées par le même média. « Un grand nombre de véhicules de l’unité mobile sont présents et des renforts ont également été appelés. Des jeunes auraient également provoqué la police », a décrit le média local AT5. La police d’Amsterdam, citée par l’agence ANP, a indiqué avoir procédé à 62 arrestations en tout dans la journée et cinq personnes ont été hospitalisées. Elle avait indiqué jeudi être « particulièrement vigilante » sur son compte X, après avoir rapporté plusieurs incidents, dont un drapeau palestinien arraché d’une façade par un groupe de plusieurs dizaines « d’inconnus » vêtus de noir. Dans l’après-midi, la tension était déjà montée d’un cran lorsqu’une centaine de supporters israéliens s’étaient rassemblés sur la place du Dam – entourés d’un grand dispositif policier – avant de se rendre au stade Johan Cruyff, au sud-ouest de la capitale néerlandaise.
Dans la ville d’Al-Qods occupée, on assistait le même jour à la matérialisation de la crispation des relations franco-israéliennes depuis que Paris s’est déclaré en faveur d’un cessez-le-feu et multiplié les critiques à l’égard de B. Netanyahou. En effey, deux gendarmes français ont été arrêtés et molestés dans la ville sainte créant un incident diplomatique à l’occasion de la visite à Al-Qods de Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères. Les policiers israéliens sont entrés « armés » et « sans autorisation », selon lui, sur un site religieux appartenant à la France. « Cette atteinte à l’intégrité d’un domaine placé sous la responsabilité de la France est de nature à fragiliser les liens que j’étais pourtant venu cultiver avec Israël, dans un moment où nous avons tous besoin de faire progresser la région sur le chemin de la paix », a dénoncé J-N. Barrot devant la presse. Critiquant une « situation inacceptable », le ministre a finalement décidé de ne pas entrer sur ce site de pèlerinage. « Le domaine de l’Eléona […] est un domaine qui non seulement appartient à la France depuis plus de 150 ans, mais dont la France assure la sécurité », a souligné le ministre. L’ambassadeur d’Israël à Paris sera convoqué « dans les prochains jours » pour évoquer cet incident, a annoncé le chef de la diplomatie française.
Juste après le départ du ministre, un nouvel incident a impliqué des policiers israéliens en uniforme et deux gendarmes français en civil. Lors d’un échange très tendu, les policiers israéliens ont empoigné l’un des gendarmes en le jetant au sol avant de l’emmener dans une voiture de police. Le gendarme, qui s’était identifié, a hurlé plusieurs fois « Ne me touche pas ! », voit-on dans une vidéo devenue virale. Les deux gendarmes ont été ensuite relâchés, un responsable de la police expliquant qu’ils n’étaient pas en uniforme et qu’ils n’avaient pas montré leur carte diplomatique. « Ils savent que nous travaillons au consulat général de France », lui a répondu l’un des deux agents du consulat en désignant les policiers qui l’avaient interpellé. Les policiers israéliens sont en effet entrés dans l’enceinte du domaine national de l’Eléona, propriété de la France depuis le XIXe siècle située sur le mont des Oliviers à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël depuis 1967.