Alger a accueilli samedi, la « première réunion du Parti national du Rif en dehors de l’Europe » sous le titre « République du Rif et le droit de restaurer l’indépendance », rapporte le site de la Radio publique algérienne. Yuba El Ghadioui qui pilote le PNR a salué, à cette occasion, « les positions fermes et les principes de l’Algérie, qui a été et reste un bastion pour les révolutionnaires ». Mais là ne s’arrête pas la quête déstabilisatrice de l’Algérie. En effet, sa machine diplomatique a été mise à contribution pour « internationaliser » la quête des séparatistes du groupuscule rifain en invitant à la réunion des représentants de pays connus pour leur soutien au Polisario, en particulier le Mozambique et l’Afrique du Sud. D’ailleurs, une délégation du PNR a déjà approché en novembre 2023, à Pretoria, les apparatchiks de l’African National Congress (ANC), pour jouir de l’onction « révolutionnaire ». Les images immortalisant l’événement orchestré par le voisin de l’Est montrent des dirigeants de partis politiques et de parlementaires algériens côtoyant des cadre du Front Polisario. Le PNR s’est très tôt associé au Polisario en lançant un appel en mars 2024 pour coordonner leurs actions « afin de faire face à l’occupation marocaine ». Y. El Ghadioui a choisi de recycler la propagande du Polisario concernant le Sahara occidental, en assurant que « la République du Rif n’a jamais fait partie du Maroc, et le Maroc n’a jamais été aux côtés des Rifains qui défendent leur terre ». Il a également appelé à rectifier le discours algérien selon lequel le Sahara est la « dernière colonie en Afrique » en faisant valoir « les deux dernières colonies en Afrique ». Pour le Rifain de Belgique, le Sahara occidental et le Rif « sont des blessures dans le corps du continent qui ne guériront qu’avec leur indépendance ». Usant de la rhétorique du Polisario, il a appelé à « se tenir aux côtés du peuple rifain qui souffre d’un génocide systématique par le régime marocain ». Bien que son mouvement n’a aucun prolongement sur le sol rifain, il a affirmé que les revendications du « parti possèdent toute la légitimité historique et la légitimité légale sur lesquelles repose la demande rifaine de récupérer ce qui leur a été pris ».
Comment lire cette démarche algérienne si ce n’est à l’aune des échecs cumulés sur les pistes du Polisario, nombreux sont les pays à avoir décidé de renier leur reconnaissance de la fantomatique République arabe sahraouie démocratique (RASD) ? Mais là ne se limite pas le dénigrement du Maroc, érigé en « ennemi » pour la circonstance, le système algérien s’évertuant à alimenter sa chronique en diabolisant à outrance les Marocains. Un tribunal de la ville d’Annaba a récemment condamné un artisan marocain à 15 ans de prison pour avoir rejoint un réseau international spécialisé dans le trafic de migrants.
Les médias algériens rapportent que l’homme de 31 ans a été arrêté à la mi-mars 2024 à Annaba dans un atelier de construction, et ne possédait pas de papiers de résidence. Après enquête, il a été accusé de « trafic de migrants marocains vers l’Algérie ». Les mêmes sources ont indiqué que le citoyen marocain « a avoué avoir communiqué avec les organisateurs d’opérations de migration clandestine vers l’Algérie », ajoutant « qu’il s’est contenté de conseiller les Marocains de migrer vers l’Algérie et n’a pas reçu d’argent pour cela ».
Les autorités algériennes ont intensifié leur surveillance des artisans marocains travaillant dans les professions liées à la construction, les accusant souvent d’espionnage ou de rejoindre des réseaux de trafic humain et d’immigration clandestine. Tous les subterfuges sont utilisés, en somme, pour diaboliser les Marocains. En terme de fabrique d’ennemi, le système algérien ne saurait faire mieux !