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Dérives inflationnistes en Europe : Les effets seront durables

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En Europe, l'inflation ne faiblit pas. La hausse des prix n'épargne aucun pays, de l'Espagne à la Suède en passant par la Hongrie. En France par exemple, elle a accéléré à 7,2% sur un an au mois de février. Un climat économique mauvais pour les affaires, qui laisse craindre une nouvelle intervention de la Banque centrale européenne.
Dérives inflationnistes en Europe

Depuis sa création il y a vingt ans, la zone euro n’a jamais connu une telle inflation. Portée par les secteurs de l’alimentation et de l’énergie, la hausse des prix s’est installée durablement sur tout le continent européen.

Les économies fortes sont touchées, c’est le cas de la France, mais aussi de l’Allemagne (9,2% en janvier), de l’Italie (10,7% le mois dernier) ou encore, hors UE, du Royaume-Uni où les prix alimentaires ont flambé de 17%. Mais ce sont les pays du Nord et de l’Est qui souffrent le plus. Au mois de janvier, l’inflation a atteint 18,6% en Estonie, 21,4% en Lettonie, et même 26,2% en Hongrie.

Certains pays entrent maintenant en récession. Le produit intérieur brut de la Finlande s’est contracté de 0,1%, puis de 0,6%, au dernier trimestre. La Suède aussi est dans le rouge avec un recul du PIB de 0,9% et une baisse prévue de 0,7% pour le prochain trimestre.

Certes, les deux pays nordiques dépendent de leurs exportations, et sont donc sensibles à la conjoncture économique mondiale. Mais c’est essentiellement la consommation des ménages qui baisse. Non seulement les prix de l’alimentation ont flambé, mais le remboursement des crédits aussi. Car les Finlandais et les Suédois, à titre privé, sont parmi les peuples les plus endettés du continent, et ils ont pour beaucoup contracté des prêts à taux variable, donc la moindre hausse des taux d’intérêt se fait immédiatement ressentir. En Finlande, ils ont augmenté, comme dans toute la zone euro. Mais en Suède, la Banque centrale est sous le feu des critiques pour avoir agi trop tard et trop fort. Aujourd’hui, son taux directeur est au niveau européen, autour des 3%, mais il était encore à zéro en mai dernier, et depuis, la couronne a perdu 10% de sa valeur.

Financièrement, les consommateurs finlandais et suédois se serrent donc davantage la ceinture, et sont globalement beaucoup moins confiants en l’avenir depuis que le grand voisin russe a attaqué l’Ukraine. Les deux pays se veulent toutefois optimistes : non seulement ils espèrent entrer dans l’Otan avant l’été, mais ils tablent sur le retour de la croissance en 2023.

Résultat de ce contexte européen, les investisseurs s’inquiètent puisque la Banque centrale européenne (BCE) pourrait encore augmenter ses taux directeurs pour tenter de juguler cette inflation. Une crainte ressentie sur les marchés financiers, et même sur le cours de l’or.

Pour Denis Ferrand, directeur du cabinet Coe Rexecode, on est à la fin de la première vague d’inflation liée aux conséquences du Covid et ses phénomènes de pénurie qui ont fait grimper les produits de base et les produits industriels. Vague qui s’est amplifiée avec le conflit en Ukraine. Dans le même temps se profile la deuxième phase qui relève d’un effet de propagation.

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