L’ancien président américain a déploré un « jour très triste » pour les Etats-Unis après sa comparution devant un tribunal fédéral de Washington, le 3 août. Poursuivi par la justice fédérale pour avoir tenté d’inverser le résultat de la présidentielle de 2020, D. Trump s’est dit persécuté en tant qu’« opposant politique ».
Lors de cette comparution pénale historique devant un tribunal fédéral de Washington, le milliardaire républicain a lui-même répondu debout « non coupable » à la lecture par la juge Moxila Upadhyaya des chefs d’accusation et des peines de prison encourues.
L’acte d’accusation de 45 pages publié le 1er août, qui fait notamment état d’un « projet criminel », reproche à D. Trump d’avoir sapé les fondements de la démocratie US en tentant d’altérer le processus de comptabilisation des suffrages de plus de 150 millions d’Américains, alors qu’il était président en exercice. A contrario, les deux précédentes poursuites pénales engagées contre lui cette année, l’une pour fraudes comptables liées à l’achat du silence d’une actrice de films X, l’autre pour avoir compromis la sécurité nationale par sa désinvolture dans le traitement de documents classifiés, portent respectivement sur les périodes précédant et suivant son mandat.
Auparavant, Donald Trump avait accusé son successeur et rival démocrate Joe Biden d’être à l’origine de ces nouvelles poursuites judiciaires pour l’écarter de la course à l’élection présidentielle de 2024. Son tort est d’« avoir contesté une élection truquée. Juridiction injuste, juge injuste », a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social. « Les démocrates ne veulent pas faire campagne face à moi, sinon ils n’auraient pas recours à cette instrumentalisation sans précédent de la justice », avait-il auparavant écrit. Le procureur spécial Jack Smith, qui a supervisé l’enquête, a déclaré le 1er août vouloir « un procès sans délai », qui pourrait donc se tenir en pleine campagne présidentielle.
Les conséquences de cette inculpation sur sa candidature restent à déterminer. Car malgré les poursuites, D. Trump reste l’immense favori à l’investiture républicaine et creuse même l’écart avec le numéro 2, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, qui enchaîne les faux pas depuis le début de sa campagne. Selon un sondage New York Times/Siena College publié le 31 juillet, l’ex-président le devance désormais de 37 points.