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Création de l’Etat palestinien : Washington a torpillé le projet, martèle S. Lavrov

Le ministre russe des Affaires étrangères a réaffirmé la position russe sur la création d’un État palestinien, conformément aux accords de l’ONU. Accords qui, aux yeux de Sergueï Lavrov, ont été minés par Washington.
Création de l’Etat palestinien : Washington a torpillé le projet, martèle S. Lavrov

En déplacement à Bichkek, capitale du Kirghizstan, dans le cadre du Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays de la Communauté des États indépendants (CEI), le chef de la diplomatie russe a été interpelé par la presse jeudi sur la flambée de violence au Proche-Orient après les attaques lancées par le Hamas contre l’entité sioniste.

Déclarant que ses homologues de la CEI étaient favorables à des négociations entre l’entité sioniste et la Palestine et à un cessez-le-feu, S. Lavrov a également estimé qu’il était « important d’attirer l’attention sur le sens même du problème ».

« Pendant des décennies, la décision de l’ONU sur la création de l’État palestinien a été sabotée, avant tout par les Etats-Unis qui veulent monopoliser – voire même usurper – les efforts de médiation en s’efforçant de mettre de côté la Russie, l’ONU et l’UE », a déclaré aux journalistes le chef de la diplomatie russe.

« Ainsi, ils sapent le travail des médiateurs internationaux » a poursuivi le haut diplomate russe, renvoyant aux déclarations de la veille du président russe. Le 11 octobre, lors de son intervention au Forum international de la Semaine de l’énergie, Vladimir Poutine avait critiqué l’approche de Washington du dossier israélo-palestinien, purement humanitaire, « au lieu de résoudre les problèmes politiques ».

La souveraineté politique de la Palestine est une « question essentielle », estime le maitre du Kremlin. « Évidemment, il faut résoudre les questions sociales et économiques, mais nous avons toujours dit que cela ne serait pas suffisant parce qu’il y a des questions politiques qui se posent. La question essentielle parmi elles est celle de la souveraineté politique de la Palestine », avait déclaré le dirigeant russe. « On ne peut pas résoudre l’ensemble du problème sans cela », avait-il insisté.

« Nous espérons que dès que le conflit sera terminé – le plus rapidement possible – tout le monde prendra au sérieux les engagements à respecter la décision de l’ONU, à savoir la création de l’Etat palestinien, en respect complet de la charte de l’ONU », a conclu S. Lavrov.

Le 9 octobre, recevant le secrétaire général de la Ligue arabe, le ministre russe avait estimé que « le problème palestinien ne peut plus être laissé de côté » et appelé à la création d’un Etat palestinien, en conformité avec les accords d’Oslo de 1991 et 1995, qui prévoyaient une période de transition et la création de cet Etat au bout de cinq ans.

Vendredi, V. Poutine qui évoquait, lors du sommet de la CEI à Bichkek, le probable assaut terrestre israélien dans la bande de Gaza a assuré que « les pertes civiles seront absolument inacceptables ». « Maintenant, l’essentiel est d’arrêter l’effusion de sang », a-t-il ajouté, rapporte l’agence RIA Novosti. La Russie est « prête à travailler avec les partenaires constructifs » en vue d’une résolution pacifique du conflit, a-t-il poursuivi, jugeant qu’il n’existait pas d’alternative à cela.

Le président russe avait déjà fait part à Recep Tayyip Erdogan, lors d’une conversation téléphonique le 10 octobre, de ses inquiétudes au sujet du « nombre catastrophique » de victimes civiles. Si le Kremlin a regretté l’attaque du Hamas, celui-ci prône une « approche équilibrée » en vue de la résolution du conflit, selon les termes utilisés le 11 octobre par Dmitri Peskov, son porte-parole.  Au cours d’un entretien le 10 octobre avec le Premier ministre irakien, Vladimir Poutine a par ailleurs exprimé une critique sans appel de la politique américaine sur le dossier palestinien, reprochant à Washington de « vouloir monopoliser l’actualité politique ». « Malheureusement », a-t-il regretté, les Etats-Unis « ont refusé de chercher un compromis qui puisse satisfaire les deux parties […] Les intérêts du peuple palestinien n’ont pas été respectés ». Il a également insisté sur la « nécessité de mettre en œuvre les décisions du Conseil de l’ONU et l’établissement d’un Etat palestinien indépendant ». Dès le 7 octobre, la Russie avait appelé « toutes les parties à cesser les combats ».

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