Afrique de l’Est

Au moins cent personnes, dont des enfants, ont été tuées dans un double attentat à la voiture piégée, samedi, sur une artère très fréquentée du centre de la capitale Mogadiscio. Il y a également plusieurs centaines de blessés

Le premier anniversaire du coup d’État qui a interrompu, le 25 octobre, la transition démocratique amorcée au Soudan s’est déroulé dans la violence. On déplore au moins un mort à Oum Darman alors que les manifestants ont essuyé, à Khartoum, la répression policière. Les Soudanais appellent les militaires à regagner les casernes.

Ahmed Ogwell, directeur kenyan par intérim des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), qui était en route pour assister à l’ouverture du Sommet mondial de la santé dimanche à Berlin, a fait savoir que sa participation à l’événement avait été remise en question après une rencontre avec des agents de l’immigration à l’aéroport de Francfort. Une restriction qui fait tache d’huile.

Mardi 21 juin, l’ambassadeur de l’Union africaine et le gouverneur du Darfour, allié de la junte au pouvoir depuis le coup d’État du 25 octobre, ont violemment dénoncé les discussions parallèles visant à faire dialoguer les militaires et l’opposition civile, qui continue de refuser tout partage du pouvoir et toute négociation avec les putschistes.

Le dialogue inter-soudanais, organisé par le Mécanisme trilatéral constitué par l’ONU, l’Union africaine et l’organisation régionale Igad, suscite des inquiétudes. Une « réunion technique » entre les acteurs politiques et les militaires putschistes, prévue mercredi 8 juin à Khartoum a été boudée par l’opposition civile et les principaux groupes armés.

A Khartoum, la junte au pouvoir a décrété dimanche 29 mai la levée de l’état d’urgence imposé le 25 octobre lors du coup d’État qui avait mis fin à la transition démocratique amorcée à la chute d’Omar el-Béchir. L’homme fort du Soudan a même promis la relaxe pour tous les opposants ayant bravé les consignes en multipliant les manifestations exigeant le rétablissement d’un pouvoir civil. Pour l’heure, l’ouverture du Conseil militaire suscite la suspicion parmi les défenseurs des droits humains.

Au Soudan, la junte au pouvoir cherche à juguler la colère populaire en exprimant sa volonté de relaxer tous les détenus et de générer ainsi un climat propice à la transition politique. En attendant, deux manifestants sont morts samedi lors de nouvelles marches contre le pouvoir militaire. Ces nouveaux décès portent à 98 le nombre de morts dans la répression des manifestations contre le coup d’État du 25 octobre 2021.