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Racisme aux portes de l’Europe : Silence, on refoule !

Ahmed Ogwell, directeur kenyan par intérim des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), qui était en route pour assister à l’ouverture du Sommet mondial de la santé dimanche à Berlin, a fait savoir que sa participation à l’événement avait été remise en question après une rencontre avec des agents de l’immigration à l’aéroport de Francfort. Une restriction qui fait tache d’huile.

« J’ai été maltraité à l’aéroport de Francfort par le personnel de l’immigration qui s’imagine que je veux rester illégalement. Ma présence au Sommet mondial de la santé est désormais mise en doute. Je suis plus heureux et plus en sécurité chez moi en Afrique. Ils vous invitent puis vous maltraitent », a-t-il annoncé sur Twitter.

Le comportement des autorités migratoires allemandes que dénonce le responsable kenyan a fait réagir.

Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur de l’Organisation mondiale de la santé, a demandé un respect égal pour tous les participants au sommet. « Il est absolument essentiel que tous les participants au Sommet mondial de la santé d’Afrique et de tous les autres pays soient traités avec respect », a-t-il tweeté.

Le Rwandais Jean-Philbert Nsengimana, conseiller en chef des CDC d’Afrique pour le numérique, a qualifié la situation d’inacceptable.
« Ce racisme déguisé en protection des frontières ou en maintien de l’ordre doit cesser. Il est grand temps que la question des mauvais traitements subis par les Africains dans les aéroports d’outre-mer soit abordée par la voie diplomatique », a-t-il affirmé à Africa Times.

Alimatu Dimonekene, autre militante des droits des femmes de la Sierra Leone, a noté qu’un incident similaire s’était produit avec l’Ougandaise Winnie Byanyima, directrice du Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), lors d’un déplacement à Genève en juillet.

Les autorités françaises ont fait parvenir à l’activiste suisso-camerounaise Nathalie Yamb une lettre qui lui interdit d’entrer en France et de séjourner sur son territoire. Paris accuse la militante de tenir « des propos virulents à l’égard des positions françaises sur le continent africain ».

Vendredi 14 octobre, l’activiste suisso-camerounaise N. Yamb a reçu l’arrêté du ministre français de l’Intérieur, pris le 12 janvier 2022. Le document, envoyé par lettre recommandée, informe formellement la militante, très présente sur les réseaux sociaux, d’une interdiction d’entrée et de séjour sur le territoire français à son encontre, rapporte RFI. « Nous voulons nous assurer qu’elle est bien informée qu’elle est sous le coup de cette mesure pour incitation à la haine et à la violence », a expliqué une source proche du dossier au média français.

Le texte d’arrêté évoque notamment les « diatribes récurrentes » visant « la France et ses autorités et dans lesquelles elle cautionne, voire encourage, le recours à la violence à l’encontre des symboles de la présence française en Afrique ».

La France accuse également l’activiste de 52 ans d’avoir tenu « des propos virulents à l’égard des positions françaises sur le continent africain susceptibles de favoriser l’entrisme des puissances étrangères hostiles à la France sur le continent africain et d’alimenter le développement d’un ressentiment populaire anti-français en Afrique, mais également parmi les diasporas africaines en France ».

La militante est suivie par plus de 200.000 abonnés sur Twitter comme sur sa chaîne YouTube. Sur son propre site internet, N. Yamb se positionne comme « experte des questions africaines et migratoires ». Elle y mentionne également son surnom, « la dame de Sotchi », en référence à sa prise de parole remarquée en marge du premier sommet Russie-Afrique en 2019.

Dans la vidéo qui l’incrimine, selon la France, elle avait exposé comment « la stratégie de la puce » a été infligée en Afrique francophone pour les soumettre à ses diktats.

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