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Les Soudanais dénoncent la junte : Transition inachevée

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Le premier anniversaire du coup d'État qui a interrompu, le 25 octobre, la transition démocratique amorcée au Soudan s’est déroulé dans la violence. On déplore au moins un mort à Oum Darman alors que les manifestants ont essuyé, à Khartoum, la répression policière. Les Soudanais appellent les militaires à regagner les casernes.

La junte au pouvoir persiste à lambiner à nommer un Premier ministre plongeant le pays dans une spirale mortifère. Car à la panne politique s’ajoute une paralysie économique qui ne se nourrit qu’aux mamelons de la corruption. Dans l’impasse, le pays aspire à des élections démocratiques dont la junte le prive. Et c’est ce qui alimente l’esprit frondeur chez la population qui souscrit aux desiderata des forces du changement qui appellent l’armée à lever la main sur la scène politique et la sphère économique.

Ne vivant que des rares subsides provenant des pétromonarchies, le Soudan ne manque pourtant pas de ressources. Sauf que c’est la junte qui en tire profit, en arrosant ses relais, au grand dam de la majorité de population en proie à une misère rampante. Si les militaires refusent de quitter la scène politique, en bloquant tout processus de normalisation de la vie publique, c’est qu’ils y trouvent leur bonheur. Dupliquant ainsi ce qui s’est réalisé ailleurs dans des pays où l’armée s’est évertuée à tout mettre sous sa coupe : des élites politiques aux élites économiques. Tout en persistant dans la démonstration de force face à un peuple désarmé.

Une voie sans issue, comme le montre la montée en puissance de la contestation. En effet, la junte a échoué à avoir un semblant de légitimité auprès de la population. Pis, elle se révèle aussi dans l’incapacité de sécuriser des régions en périphérie de la capitale, en proie à des luttes et des affrontements tribaux très violents comme tout récemment au Nil Bleu.

Certes, les pressions de la communauté internationale exigeant le transfert du pouvoir aux civils ne faiblissent pas. Et dans cette dynamique, les bailleurs de fonds rechignent à libérer des subsides au Soudan tant que subsiste le blocage politico-institutionnel. Mais sur ce chapitre-là, il faut croire que l’unanimité est loin d’être garantie. La junte continue à bénéficier de l’appui de pays voisins, mais aussi de puissances régionales. Voilà pourquoi l’armée soudanaise s’emploie à préserver ses privilèges économiques et, chemin faisant, bloque tout processus politique porteur. Car l’alternative qui poigne à l’horizon ne s’accommoderait nullement d’un système économique inféodé aux militaires. Outre la mise en place d’une justice transitionnelle qui s’apparente à une épée de Damoclès dressée sur les têtes des galonnés. L’immunité n’étant pas garantie au bout d’un processus démocratique, les généraux s’accrochent donc au sacro-saint conseil des forces armées qui leur garantirait la paix avec, en prime, un contrôle sur les affaires militaires.

Si le régime d’Omar el-Béchir est tombé, il n’a pas complètement disparu. C’est la raison qui a poussé, à l’occasion du premier anniversaire du coup d’État, des dizaines de milliers de Soudanais à battre le pavé pour réclamer le retour au processus démocratique et un pouvoir civil.

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