La mobilisation s’est poursuivie dimanche, avec l’apparition de treize affiches grand format autour de l’aéroport et du centre de conférences appelant la Banque mondiale et le FMI à adopter des mesures énergiques sur le climat et la crise de la dette lors de leurs Assemblées annuelles.
Un code QR placé sur les affiches donne accès à plus d’informations sur les actions de Glasgow Actions Team, ainsi qu’à une plateforme de dons pour soutenir les Marocains durement frappés en septembre par un séisme de magnitude 6,8.
Grâce à ces mobilisations, les décideurs verront dès leur arrivée et pendant tout leur séjour des appels au désinvestissement des énergies fossiles, à l’annulation de la dette des pays pauvres, et à l’investissement dans les énergies renouvelables et la justice climatique.
Raouf Ben Mohamed, du mouvement Debt for Climate a signalé à ce sujet que « les pays du Sud sont ceux qui portent le moins de responsabilité dans le changement climatique mais ils sont en première ligne face aux politiques des institutions financières internationales. En tant que militant tunisien, je suis venu exprimer ma colère devant cette situation et demander que justice soit faite. »
De son côté, Andrew Nazdin, Directeur de Glasgow Actions Team, a assuré que « Tous les regards sont tournés vers Ajay Banga et vers Marrakech. Nous félicitons le président Banga pour ses déclarations visant à faire de la Banque mondiale un puissant vecteur de progrès ! Il doit maintenant joindre le geste à la parole, en engageant la sortie des énergies fossiles et en allégeant la dette souveraine. »
Les collectifs à l’origine de ces actions viennent à Marrakech avec réalisme, mais aussi avec espoir car cette édition des Assemblées sera la première d’Ajay Banga, nouveau président de la Banque mondiale choisi pour sa capacité à mobiliser des ressources contre le changement climatique. À de nombreuses reprises, il a appelé de ses vœux une redéfinition des missions de la Banque mondiale qu’il chapeaute désormais, afin d’y intégrer la question climatique.
Ces Assemblées annuelles offrent à A. Banga une première grande opportunité de donner à la Banque mondiale un rôle moteur sur le climat. Tout au long de la semaine, des citoyens inquiets du monde entier soutiendront cette avancée nécessaire et exigeront la sortie du financement des énergies fossiles, ainsi que l’annulation des dettes injustes qui empêchent les pays les plus démunis d’investir dans des énergies propres et des solutions écologiques. Une récente étude a établi que la Banque mondiale pourrait débloquer près de 190 milliards de dollars de prêts supplémentaires en faveur des pays émergents sans affecter sa notation financière. Dans le même temps, Debt Justice relève que 54 pays sont confrontés à une crise de la dette qui met en péril le respect des droits humains, voire la vie même de leurs habitants.
