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Arrivée au Caire d’I. Haniyeh et Z. Nakhala : Une trêve à Gaza se négocie au bord du Nil

Ismaël Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a quitté mercredi le Qatar pour l’Égypte afin de discuter d'une probable trêve avec Israël. Les négociations se sont également multipliées entre la CIA, le Mossad et le Premier ministre qatari, ont fait savoir plusieurs sources. Auparavant, le leader du Hamas avait rencontré Amir Abdollahian, chef de la diplomatie iranienne, pour lui assurer que la résistance est toujours ferme et forte après 75 jours de crimes israéliens.
Arrivée au Caire d’I. Haniyeh et Z. Nakhala : Une trêve à Gaza se négocie au bord du Nil

Plus de 19 667 Palestiniens ont été tués dans les frappes israéliennes sur Gaza depuis le début de l’opération israélienne, selon le gouvernement du Hamas. Plus de 52 586 personnes ont également été blessées. Selon le ministère de la Santé de l’enclave, 70% des victimes sont des femmes et des jeunes de moins de 18 ans. Dans un bilan provisoire établi mercredi, on signale 32 martyrs emmenés à l’hôpital Nasser à Khan Younes durant ces dernières heures. Cinq autres décès et 60 blessés est le bilan des raids sur Rafah au sud de la bande de Gaza. En outre, 20 autres Palestiniens ont succombé aux raids israéliens dans le nord de la bande de Gaza. Une frappe israélienne a touché la zone à proximité de l’hôpital Al-Kuwait, à Rafah, comme le rapporte Al-Jazeera et un des correspondants sur place, qui était en direct quand le bombardement a eu lieu. Un raid meurtrier qui intervenait alors que l’Administration civile israélienne dans les Territoires palestiniens (Cogat) indique sur X que l’armée israélienne a mis en place une pause tactique aux combats pour permettre aux civils de se ravitailler en stock de nourriture et d’eau, dans le quartier Al-Shaboura à Rafah, au sud de la bande de Gaza, de 10h à 14h. Les bombardements israéliens se poursuivaient à Gaza. Le Hamas a fait état de frappes israéliennes à Rafah et à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, à Deir Al-Balah, dans le centre, et dans le secteur nord de la ville de Gaza. Deux journalistes ont d’ailleurs été blessés dans un raid israélien sur les périphéries de l’hôpital koweitien à Rafah au sud de la bande de Gaza.

C’est dans cette lourde atmosphère chargée de mort que les médias israéliens ont rapporté que le gouvernement israélien a informé le Qatar qu’il était prêt à mener des tractations indirectes avec le Hamas pour conclure une nouvelle trêve provisoire en vue de relâcher 40 captifs israéliens. Selon le site d’information Walla, c’est la première proposition faite par Israël depuis la fin de la trêve provisoire.

David Barnea, chef du Mossad, avait été chargé la semaine passée par le cabinet israélien de relancer ces tractations. Il s’était rendu lundi à Varsovie et y a rencontré Bil Barnes, chef de la CIA, et le Premier ministre qatari pour discuter de ce dossier.

Cela explique les raisons du départ d’I. Haniyeh au Caire depuis le Qatar où il est basé, « pour des discussions avec les responsables égyptiens sur l’agression sioniste et d’autres dossiers », a affirmé le Hamas. Les dirigeants du Hamas ont plusieurs fois déclaré ces dernières semaines leur rejet de tout accord d’échange avant un cessez-le-feu israélien définitif, la fin de l’embargo et le retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza. Mardi, une source du Hamas a indiqué à l’AFP qu’I. Haniyeh devait discuter avec Abbas Kamel, chef du renseignement égyptien, « de l’arrêt de la guerre pour préparer un accord de libération de prisonniers et la fin du siège imposé à Gaza » par Israël.

Mais selon l’AFP, une source proche du Hamas lui a indiqué que les discussions porteraient sur « de nombreuses propositions dont celle d’une trêve provisoire d’une semaine en échange de la libération par le Hamas de 40 prisonniers israéliens, des femmes, des enfants et des hommes ». Seuls des civils seraient libérés et non des militaires pris en otage, a-t-elle précisé, ajoutant que cette trêve serait « susceptible d’être renouvelée ». Une source au Jihad islamique a assuré pour l’agence que son chef Ziyed Nakhala devrait également se rendre au Caire au début de la semaine prochaine.

Côté israélien, le président Isaac Herzog a déclaré mardi qu’Israël était « prêt à une nouvelle pause humanitaire et à une aide humanitaire supplémentaire pour permettre la libération des otages ».

Lors d’une rencontre avec les familles des otages mardi, Benjamin Netanyahu a indiqué avoir récemment envoyé « deux fois le chef du Mossad en Europe pour promouvoir un processus de libération ».

L’Egypte et le Qatar, principaux médiateurs dans la guerre, avaient participé aux négociations ayant abouti à une trêve d’une semaine fin novembre au cours de laquelle 240 Palestiniens qui croupissaient dans les prisons israéliennes avaient été échangés contre 105 captifs israéliens qui étaient retenus à Gaza. 129 sont encore à Gaza, dont certains pourraient être morts, d’après l’armée d’occupation. Lundi, trois d’entre eux ont envoyé un message vidéo à Netanyahu, le sollicitant d’œuvrer pour les relâcher, assurant qu’ils ne voudraient pas mourir dans les raids israéliens, ni vieillir loin des leurs. Samedi 16 décembre, l’armée israélienne a reconnu avoir tué par erreur trois d’entre eux dans les rues de Choujaaiya, alors qu’ils hissaient le drapeau blanc et leur assuraient en hébreux qu’ils étaient des otages.

Les discussions en cours sur une possible nouvelle pause dans les hostilités entre Israël et le Hamas sont « très sérieuses », a affirmé mercredi un porte-parole de la Maison Blanche. « Nous espérons qu’elles aboutiront », a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, en ajoutant: « C’est quelque chose à quoi nous travaillons depuis que la précédente pause s’est achevée ».

B. Netanyahu a exclu mercredi tout cessez-le-feu dans la guerre contre le Hamas avant « l’élimination» du mouvement islamiste palestinien qui exige l’arrêt des combats pour libérer des otages. « Nous continuons la guerre jusqu’au bout. Elle se poursuivra jusqu’à l’élimination du Hamas, jusqu’à la victoire. Ceux qui pensent que nous allons nous arrêter sont déconnectés de la réalité », a déclaré B. Netanyahu dans une vidéo diffusée par son bureau.

L’armée israélienne a de son côté annoncé la mort d’un nouveau soldat. Au total, 133 militaires israéliens ont été tués depuis le début de son offensive terrestre à Gaza, le 27 octobre, rappelle-t-on. Mais il faut croire que le bilan reste largement en-deçà de qui est officiellement annoncé. La résistance palestinienne s’ingéniant à alourdir le bilan des pertes israéliennes au fil des jours.

En attendant, de violents combats se déroulaient mercredi dans la région al-Meghraqa, au nord du camp de Nusseirat, et dans le centre de Khan Younes au sud de la bande de Gaza. Les Brigades al-Qassam ont révélé avoir fait exploser l’ouverture d’un tunnel à l’est de Khan Younes pendant qu’une force israélienne avançait dans sa direction.  Les brigades al-Qods ont signalé de leur côté avoir visé deux véhicules israéliens à l’aide d’obus Tandem dans la région al-Meghraqa au centre de la bande de Gaza.

L’Institute for the Study of War (ISW), centre de recherche US, explique via des cartes que l’armée sioniste a déployé une brigade supplémentaire à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

Le Croissant-Rouge palestinien a montré des images de la nuit de mardi à mercredi, où des équipes de l’ONG évacuent huit personnes tuées et 34 personnes blessées à cause de bombardements israéliens dans le centre de la ville de Deir al-Balah. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU en Palestine a indiqué que neuf des 36 hôpitaux de Gaza fonctionnent partiellement, « au triple de leur capacité en lits, faisant face au manque d’électricité, de fuel pour les générateurs, et d’équipements médicaux ».

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