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Après des jours de bombardement, Israël veut marcher sur Rafah : L’ONU brandit la carte de « crime de guerre »

Alors que les responsables israéliens réaffirment leur volonté d'étendre leurs opérations à Rafah, l'ONU a prévenu mardi qu'une « invasion terrestre » pourrait « constituer un crime de guerre », car cela provoquerait « de très nombreux morts civils », la ville du sud de l'enclave étant « densément peuplée ». Rafah a fait l’objet de bombardements israéliens. Le dernier bilan du ministère de la Santé à Gaza fait état de 27 585 martyrs et 66 978 blessés.
Après des jours de bombardement, Israël veut marcher sur Rafah : L’ONU brandit la carte de « crime de guerre »

Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, poursuit sa tournée au Moyen-Orient pour tenter d’imposer une trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas, qui s’apprête à entrer dans son cinquième mois. À la frontière avec l’Égypte, la ville de Rafah concentre désormais la moitié de la population palestinienne, venue se réfugier des bombardements, suivant notamment des instructions israéliennes. L’armée israélienne y projette une opération d’envergure pour contrôler, notamment, le corridor de Philadelphie, alias Salaheddine. Une telle offensive risque de provoquer « de très nombreux morts civils », la ville étant « densément peuplée », a prévenu Jens Laerke, porte-parole des affaires humanitaires de l’ONU. Des frappes aériennes ont pourtant visé cette ville, touchant un jardin d’enfants, d’après le Hamas. Plus d’un million de déplacés palestiniens, menacés par les pénuries et les épidémies, s’entassent désormais dans des abris et des campements de fortune.

L’armée sioniste a de nouveau bombardé Khan Younès, dans le sud du territoire, où selon elle se cachent des responsables du mouvement islamiste palestinien qui se terrent « de cachette en cachette ».

Environ 8 000 personnes ont été évacuées lundi de l’hôpital al-Amal dans le sud de la bande Gaza, encerclé par les combats, mais environ 300 autres s’y trouvent encore, dont des personnes âgées, a indiqué mardi la Croix-Rouge. Peu avant, le Croissant-Rouge avait fait état de bombardements et tirs intenses autour de cet hôpital, qui avait également été touché par des éclats d’obus. « La situation humanitaire dans la bande de Gaza est plus que catastrophique », a déclaré Tommaso Della Longa, porte-parole de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), lors d’un point de presse à Genève. « 8 000 personnes déplacées qui avaient trouvé refuge dans notre hôpital du Croissant-Rouge palestinien à Khan Younès, Al-Amal, ont quitté l’hôpital » lundi, a-t-il indiqué. « Il y a encore actuellement une centaine de personnes âgées et de personnes handicapées qui n’ont pas pu quitter l’hôpital, 80 patients et 100 membres du personnel et bénévoles. Ils sont toujours à l’intérieur », a-t-il dit.

La situation humanitaire est catastrophique dans la bande de Gaza. Aux intempéries, la pluie se mélangeants aux eaux usées rendant l’air irrespirable, la faim fait des ravages parmi les civils, particulièrement les enfants. Une réalité qui doit déciller et les pays limitrophes et la communauté internationale. L’Unrwa se retrouve paralysée depuis l’annonce de la suspension de l’aide US à cette organisation qui vient en aide aux réfugiés palestiniens. Les pays européens ont suivi dans un seul élan la décision US qui vise à sanctionner cet instrument humanitaire de l’ONU au seul motif que des soupçons pèseraient sur quelques-uns de ses membres qu’Israël taxe d’être des agents du Hamas. Si le secteur de la santé a payé un très lourd tribut depuis l’invasion de la soldatesque israélienne dans la bande de Gaza, pratiquement 34 unités hospitalières étant hors service, il en va de même, ou presque, de l’enseignement. Le ministère de l’Education à Gaza assure que depuis le 7 octobre, 4.895 étudiants sont tombés en martyrs dans l’offensive israélienne. Dont 44 en Cisjordanie occupée. Et 8.514 étudiants ont été blessés dont 283 en Cisjordanie.

Les Brigades Al-Qods, branche armée du Jihad islamique, affirment avoir participé à des « affrontements violents » avec des soldats et des véhicules militaires israéliens dans la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, rapporte la chaîne qatarie Al Jazeera, citant le groupe palestinien. Les combattants ont utilisé des roquettes antichars et des armes légères au cours des affrontements dans le centre, l’ouest et le sud de la deuxième ville de Gaza, a indiqué le groupe dans un communiqué publié sur Telegram. Les Brigades al-Qassam, du Hamas, assurent de leur côté avoir détruit 5 chars israéliens et deux transport de troupe, outre d’autres opérations de combat, dont le ciblage par sniper d’un officier israélien.

Déclarée « zone de sécurité » par l’armée israélienne, Khan Younès a été le théâtre d’affrontements ces derniers jours, alors que les troupes israéliennes étendent leurs opérations dans le sud de la bande de Gaza. Mais là où l’armée sioniste bouge, les opérations de la résistance la ciblent.

Les colons en colère

Les médias israéliens ont rapporté que les colons de l’enveloppe de Gaza ont adressé une lettre à Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances, dans laquelle ils affirment leur refus de retourner dans une zone de guerre « tant que la menace n’est pas écartée ».

Les résidents du Forum de l’enveloppe « d’Israël » ont adressé des lettres de protestation à Smotrich, avant la réunion des chefs des conseils de l’enveloppe de Gaza avec le chef du bureau du Premier ministre, dans lesquelles ils lui affirment que gouvernement les a abandonnés le 7 octobre. En foi de quoi, « nous ne sommes pas prêts à retourner dans une zone de guerre, et nous ne sommes pas prêts à y retourner, tant que la menace n’a pas été écartée », protestent-ils.  Ils ont également demandé  « de permettre à ceux qui souhaitent puissent poursuivre le plan d’évacuation de le faire jusqu’à la fin de l’année ».

En parallèle, les chefs des colonies de la frontière nord ont adressé une lettre au Premier ministre et au ministre de la Guerre Yoav Galant, exigeant que la réduction des forces militaires dans la région soit empêchée. Parmi les colonies au nom desquelles la lettre a été envoyée figuraient Hanita, Shumira, Natoa, Zarait et Shtula .

 « Nous souhaitons informer et alerter les décideurs, menés par le Premier ministre et le ministre de la Sécurité, que nous ne permettrons pas à Israël de transformer nos villes évacuées en un système d’alerte et de leurre pour les combattants d’Al-Radwan et les forces du Hezbollah », ont-ils ajouté. Ils ont poursuivi que « dans une telle action, les groupes de mobilisation, composés d’habitants des villages coopératifs et des kibboutzim, seront obligés de se battre sans assistance militaire, et de ce fait, ils se transformeront en cible dans le champ de tir sans capacité en terme de nombres ».

Les médias israéliens ont rapporté plus tôt que des dizaines de milliers de colons, évacués des colonies entourant la bande de Gaza et des colonies du nord de la Palestine, n’étaient pas disposés à y retourner.

De même, les médias israéliens ont noté que « les colons du nord ne retourneraient pas chez eux si la dissuasion était rétablie avec le Hezbollah, et ils ont également indiqué qu’il existait un état de frustration dans les colonies du nord, en raison de la poursuite de la résistance islamique de ses opérations au Liban ».

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