Alan Duncan, qui a servi en tant que député pendant 27 ans et a occupé des rôles gouvernementaux à deux reprises, a critiqué le parti conservateur pour avoir ouvert une enquête sur les déclarations qu’il avait faites lors d’une interview sur la chaîne LBC, une enquête diligentée sans qu’aucune plainte officielle n’ait été déposée. Dans cette interview, il a critiqué le groupe parlementaire des Amis Conservateurs d’Israël (CFI) qui aurait exercé une influence indue sur la politique du gouvernement britannique. « Les Amis Conservateurs d’Israël ont fait les quatre volontés de Netanyahu, en contournant tous les processus gouvernementaux pertinents dans le but d’exercer une influence indue au sommet de l’État », a-t-il déclaré.
Le parti a réagi en ouvrant une enquête sur ces propos, accusant A. Duncan d’avoir utilisé des tropes antisémites en suggérant que les Juifs étaient plus loyaux envers Israël qu’envers leur propre pays. L’ancien Ministre d’État a révélé qu’il avait été disculpé par l’enquête interne, ce qui n’a guère apaisé son indignation face à l’ouverture de l’enquête par le parti sans qu’aucune plainte officielle n’ait été formulée, suggérant qu’il s’agissait d’une tentative montée de toutes pièces pour le faire taire. « Il est assez scandaleux qu’un parti ait décidé d’ouvrir une enquête alors qu’il n’y avait pas eu de plainte. Ils ont donc inventé une plainte afin d’essayer de me faire taire », a relevé A. Duncan dans une interview accordée à Anadolu.
La carrière politique d’A. Duncan au sein du parti conservateur a été marquée par de fréquents conflits avec son parti, notamment en raison de ses opinions tranchées sur le Moyen-Orient et de ses critiques à l’égard d’Israël. Selon lui, l’antisémitisme est utilisé à mauvais escient dans les milieux politiques britanniques pour faire taire la dissidence, et il incombe aux médias de vérifier les motivations de ces accusations et de distinguer le véritable antisémitisme des allégations motivées par des considérations politiques. « Si une accusation d’antisémitisme n’est pas justifiée mais est utilisée comme une arme pour tenter de réduire quelqu’un au silence ou de l’intimider, cela est inacceptable », a-t-il encore affirmé.
Selon l’ancien ministre d’État pour l’Europe et les Amériques au Foreign Office, il est essentiel que les politiques israéliennes à l’égard des Palestiniens et les actions menées dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie occupée restent au centre de l’attention, et ce, quelles qu’en soient les implications politiques. Il a condamné la riposte d’Israël à l’attaque menée, le 7 octobre 2023, par le mouvement de résistance palestinien Hamas, appelant la communauté internationale à se pencher sur les mesures disproportionnées prises par le pays, qui constituent, selon lui, un « nettoyage ethnique ».
Israël est poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice en raison de la guerre qu’il mène actuellement contre la Bande de Gaza. « Près de 40 000 personnes ont été tuées, et il y a clairement une tentative de déplacement abusif des populations. Il s’agit d’un nettoyage ethnique. Gaza devient inhabitable », a déclaré l’élu britannique. Il a également critiqué la réaction de la communauté internationale à la suite de l’attaque israélienne. « Nous devons prendre position contre les colonies israéliennes, l’activité croissante des colons et les démolitions de maisons palestiniennes », a ajouté A ? Duncan, soulignant la nécessité de donner la priorité au droit international et aux droits de l’homme.
« J’espère que la presse et les médias recentreront leur attention sur ce point et soutiendront le droit international, les Nations unies et les droits des Palestiniens », a-t-il ajouté.
Le membre du parti Conservateur britannique a appelé à un retour à un dialogue modéré entre Israéliens et Palestiniens, soulignant les dommages causés par l’extrémisme israélien. « Aussi longtemps que Netanyahu restera influent, Israël sera et restera un État voyou », a-t-il déclaré. « Nous devons revenir à une situation où des Israéliens décents et modérés discutent avec des Palestiniens décents et modérés », a-t-il enfin conclu.
