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73 jours d’enfer à Gaza : Le seuil des 20.000 civils palestiniens tués se rapproche

Un premier convoi d’aide humanitaire est entré dimanche dans la bande de Gaza par le point de passage israélien Kerem Shalom, selon une source du Croissant-Rouge égyptien. Au total, « 79 camions ont commencé à entrer aujourd’hui [dimanche] », a déclaré cette source sous couvert d’anonymat. Selon le ministère de la santé du Hamas, les opérations militaires israéliennes dans l’enclave ont tué 19 453 personnes depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Le bilan fait également état de 52 286 blessés, en majorité des femmes et des enfants. Le dernier bilan diffusé vendredi recensait 18 800 morts.
73 jours d’enfer à Gaza : Le seuil des 20.000 civils palestiniens tués se rapproche

Israël avait annoncé vendredi avoir approuvé « temporairement » l’entrée d’aide humanitaire dans la bande de Gaza par un de ses points de passage, afin de décongestionner celui de Rafah entre le territoire palestinien et l’Egypte, qui était depuis le début de la guerre l’unique point d’entrée des camions de vivres et médicaments dans Gaza. Cette annonce a été faite après la visite de Jake Sullivan, conseiller américain à la sécurité nationale, en Israël.

L’organisme du ministère israélien de la défense chargé des affaires civiles palestiniennes, dit Cogat, a confirmé qu’« à partir d’aujourd’hui [dimanche], les camions d’aide de l’ONU seront soumis à des contrôles de sécurité et transférés directement à Gaza via Kerem Shalom, conformément à l’accord conclu avec les Etats-Unis ». « Cela permettra d’augmenter le volume quotidien de l’aide humanitaire entrant et distribuée à la population de Gaza », selon la même source.

Catherine Colonna, également en visite en Israël, s’est dite préoccupée « au plus haut point » par la situation à Gaza et a appelé à « une nouvelle trêve immédiate et durable ». Eli Cohen, son homologue israélien, a martelé la position du gouvernement israélien selon laquelle un appel au cessez-le-feu est une « erreur », un « cadeau pour le Hamas ». La France peut par ailleurs jouer un rôle « important » au Liban pour éviter un embrasement des tensions régionales, a déclaré le chef de la diplomatie israélienne. Sur une base militaire située près de Tel-Aviv, C. Colonna a averti que les appels à la « désescalade » à la frontière entre Israël et le Liban valaient pour toutes les parties, y compris Israël.

« S’il y avait un engrenage, un embrasement, je crois que personne n’en bénéficierait, et je le dis aussi à Israël », a affirmé C. Colonna en présence d’un haut responsable de l’armée israélienne. La France, notamment, « passe les messages nécessaires » aux autorités libanaises et au Hezbollah libanais, mais « cet appel à la prudence et à la désescalade vaut pour tous », a-t-elle insisté.

Ces déclarations intervenaient alors quela bande de Gaza était toujours dimanche matin sous le feu israélien. Au moins douze personnes ont été tuées par des frappes israéliennes dans la ville de Deir Al-Balah, dans le centre de l’enclave. Des témoins ont aussi rapporté un bombardement israélien sur la ville méridionale de Bani Suheila.

« La bande de Gaza connaît une coupure prolongée des communications, qui a commencé jeudi soir et s’est poursuivie au cours des dernières quarante-huit heures », a déclaré sur X, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), samedi soir. Ajoutant que le nombre des enfants et des femmes tués dans la bande de Gaza est supérieur aux tués en Ukraine. La situation à Gaza est sans précédent et choquante. Le porte-parole du Croissant-Rouge palestinien a relevé de son côté que plus de 300 travailleurs médicaux sont tombés en martyrs à Gaza.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, l’enclave est régulièrement touchée par des coupures de communications ou d’électricité pour empêcher toute communication…

L’armée israélienne a annoncé, dimanche matin, la mort de deux de ses soldats, portant à 121 le nombre total de militaires israéliens tués depuis le début de l’offensive à Gaza, à la fin d’octobre.

La résistance handicape l’armée sioniste

L’armée israélienne a annoncé, samedi, avoir « terminé son opération » dans le secteur de l’hôpital Kamal Adwan, dans le nord de la bande de Gaza. « Les soldats ont interpellé environ 90 terroristes », « détruit des infrastructures terroristes et localisé de nombreuses armes », a affirmé l’armée, qui a précisé que du personnel médical avait été « interrogé ». « Le personnel a admis que des armes étaient cachées dans des couveuses censées être utilisées pour des bébés prématurés », selon l’armée. Le Hamas a, de son côté, dénoncé un « massacre horrible » dans l’hôpital, l’armée ayant « détruit avec des bulldozers les tentes des déplacés » qui s’y étaient réfugiés, provoquant « un certain nombre de décès ».

« Trop de civils sont morts à Gaza, comme l’ont souligné entre autres les ministres des affaires étrangères de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni », a souligné le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. « Nous assistons à un affligeant manque de discernement dans les opérations militaires d’Israël à Gaza », déplore-t-il.

Le responsable a également renouvelé, sur X, son appel à une pause humanitaire « urgente », déplorant par ailleurs la mort de « fidèles, de trois otages et de centaines d’autres civils » lors des dernières opérations militaires israéliennes. « Cela doit s’arrêter, une pause humanitaire urgente est nécessaire », a-t-il affirmé.

 Le gouvernement israélien utilise la famine des civils comme technique de guerre dans la bande de Gaza occupée, ce qui constitue un crime de guerre », a signalé un rapport de l’ONG Human Rights Watch (HRW). « L’armée israélienne bloque délibérément l’accès à l’eau potable, à la nourriture et au carburant, tout en entravant intentionnellement l’aide humanitaire, en détruisant semble-t-il des zones agricoles et en privant la population civile de produits indispensables à sa survie », assure le document.

Le gouvernement israélien a réagi en qualifiant HRW d’« organisation antisémite et anti-israélienne ». « HRW n’a pas condamné l’attaque contre les citoyens israéliens et le massacre du 7 octobre », a rappelé à l’AFP Lior Haiat, porte-parole du ministère des affaires étrangères israélien. L’organisation « n’a donc aucune base morale pour parler de ce qui se passe à Gaza, si elle ferme les yeux sur les souffrances et les droits de l’homme des Israéliens », a-t-il ajouté.

L’armée israélienne a reconnu, vendredi, avoir tué par erreur trois otages détenus par le Hamas. Une mère et sa fille, toutes deux chrétiennes, ont été tuées par un soldat israélien sur le parvis de la seule église catholique de Gaza.

Face à l’agression israélienne disproportionnée, la résistance palestinienne ne baisse pas les bras. Les Brigades al-Qassam assurent avoir détruit, en ce début de semaine, un véhicule de transport des soldats et un bulldozer D9 à l’aide de deux obus al-Yassin 105 à Beit Lahia et fait exploser des engins anti personne contre des militaires de l’occupation qui tentaient de secourir les blessés. Le bras militaire du Hamas assure aussi avoir détruit un char Merkava à l’aide d’un obus tandem à l’est de Beit Lahia au nord de la bande de Gaza et fait exploser un engin anti personne télévisé contre une force d’infanterie israélienne à l’est de Khan Younes tuant et blessant ses éléments.

Al-Qassam a revendiqué un tir contre un jeep israélienne à l’aide d’un obus anti blindé dans l’entourage de la région des Tours al-Nada au nord de la bande de Gaza. Une vidéo publiée laisse voir que le véhicule, dernier d’un convoi militaire, a été complètement détruit… Les Brigades assurent aussi avoir soumis le site militaire de « Kissufim » à une salve de roquettes. Bien entendu, les autres composantes de la résistance sont, elles aussi, actives contre l’invasion terrestre des Israéliens dans divers axes de la bande de Gaza.

Moshe Kaplinsky, ancien chef de la brigade d’élite Golani a reconnu la bravoure de la résistance palestinienne en soulignant par devers lui que depuis le 7 octobre, la brigade a perdu le quart de ses effectifs, qui ont été tués ou blessés. Pas moins de 82 officiers et soldats ont été tués… Comme le confirme l’état-major israélien avare en chiffres réels. Dimanche, il a annoncé que 2 officiers et 9 soldats ont été grièvement blessés dans des combats au sud de la bande de Gaza. Alors que les données provenant des cimetières attestent de la mise d’au moins 20 soldats par jour depuis le 7 octobre.

Selon le ministère de la santé palestinien, un raid israélien dans un camp de réfugiés du nord de la Cisjordanie occupée a fait quatre morts. L’agence de presse palestinienne officielle Wafa a précisé que des soldats avaient « ouvert le feu sur des jeunes » lors d’un raid. Âgés de 17 à 24 ans, les quatre Palestiniens ont été tués par balle, dans la tête ou la poitrine, par l’armée israélienne dans le camp d’Al-Faraa, près de Tubas, a ajouté le ministère, sans plus de détails. Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas commenté dans l’immédiat.

Ailleurs en Cisjordanie, une femme de 27 ans, dont l’identité n’a pas été révélée « a été blessée modérément par balle lors d’une fusillade » près de la colonie israélienne d’Ateret dans la région de Ramallah, selon l’équivalent israélien de la Croix-Rouge.

A rappeler que cette liquidation extrajudiciaire s’ajoute au bilan précédent mortifère du raid israélien qui a fait cinq morts dans un camp de réfugiés à Tulkarem, selon le ministère de la santé palestinien. L’agence de presse palestinienne Wafa rapporte que les soldats étaient arrivés tard samedi soir et avaient imposé un siège du camp Nour Shams. L’armée israélienne a confirmé l’opération affirmant avoir arrêté quatre personnes et en avoir tué quatre autres. Le Croissant-Rouge palestinien a, lui, accusé les soldats israéliens d’empêcher les ambulances de pénétrer dans le camp pour porter secours aux blessés. L’un d’eux, présentant une blessure grave à la tête, est mort, faute de soins rapides, écrit l’organisme, en publiant une vidéo qui montre plusieurs ambulances à l’arrêt face à un barrage des militaires israéliens.

La communication israélienne affirme que ses forces armées ont répondu à des tirs, des lancers d’explosifs et de cocktails Molotov provenant des habitants du camp, et ont confisqué des armes et des bombes. Elle confirme également la mort de quatre Palestiniens pendant l’opération, et a affirmé que d’autres avaient été blessés. Le ministère de la santé palestinien a, de son côté, évoqué cinq morts.

Cinq Palestiniens sont morts dimanche matin au cours d’un raid israélien dans un camp de réfugiés à Tulkarem, en Cisjordanie occupée, a affirmé le ministère de la santé palestinien. Les habitants du camp ont déclaré que les forces israéliennes avaient quitté les lieux vers 9 h 30, rapporte Haaretz.

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