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V. Poutine invité à Pyongyang : Une alliance stratégique qui ne fait que des heureux

Au lendemain de la rencontre officielle entre Kim Jong-un et Vladimir Poutine en Russie, l’agence de presse nord-coréenne a annoncé que le maitre du Kremlin avait accepté de se rendre en Corée du Nord sur invitation de son dirigeant. Un rapprochement qui suscite l'inquiétude à l'ONU et au Japon.
V. Poutine invité à Pyongyang : Une alliance stratégique qui ne fait que des heureux

C’est la première rencontre des deux dirigeants depuis un précédent voyage de Kim Jong-un à Vladivostok en 2019. À l’issue de cette rencontre, le président russe a accepté de se rendre en Corée du Nord sur invitation de son dirigeant en déplacement en Russie afin de renforcer les liens entre Moscou et Pyongyang, notamment militaires.

« Kim Jong-un a invité avec courtoisie Poutine à visiter la RPDC [République populaire démocratique de Corée, NDLR] quand cela lui conviendra », a rapporté jeudi l’agence de presse d’État nord-coréenne KCNA, utilisant le nom officiel de la Corée du Nord. « Poutine a accepté avec plaisir l’invitation et réaffirmé son invariable volonté de continuer à faire avancer l’histoire et la tradition de l’amitié Russie-RPDC », a ajouté l’agence.

Le Rodong Sinmun, journal officiel du parti, assure que c’est durant le banquet que V. Poutine a été invité à Pyongyang. Le Kremlin a confirmé que le président russe avait accepté « avec plaisir » l’invitation de son homologue à se rendre prochainement en Corée du Nord. Ce sera son deuxième déplacement en Corée du Nord. Il avait rencontré le père de l’actuel leader en 2000.

« M.Poutine a offert à Kim un gant provenant d’une combinaison spatiale, qui a voyagé plusieurs fois dans l’espace. Il a aussi offert à Kim une carabine de production russe de la plus haute qualité. En retour, il a également reçu une carabine fabriquée en Corée du Nord », a indiqué à la presse Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin. Ces cadeaux ont valeur de symbole au moment où les États-Unis soupçonnent la Russie de vouloir parvenir à un accord avec Pyongyang pour des livraisons de matériel militaire nord-coréen pour soutenir son assaut en Ukraine.

Signe du renforcement de leurs liens, Moscou a proposé à Pyongyang d’envoyer un cosmonaute nord-coréen dans l’espace, selon les agences russes. Il s’agirait du premier nord-coréen à accéder à l’orbite terrestre, alors que le pays reclus cherche à développer ses programmes spatiaux. Le numéro un nord-coréen a assuré à V. Poutine que Moscou remporterait une « grande victoire » sur ses ennemis.

Le président russe a, lui, trinqué au « renforcement futur de la coopération » avec Pyongyang, parlant devant la presse de « perspectives » de coopération militaire malgré les sanctions internationales visant la Corée du Nord à cause de ses programmes nucléaires et de ses missiles en développement. Le dirigeant nord-coréen s’est dit également prêt à élaborer avec son hôte russe un « plan pour les 100 prochaines années » afin d’établir des relations stables et « tournées vers l’avenir », a rapporté jeudi KCNA.

Si, pour l’heure, rien n’a toutefois été communiqué officiellement concernant un éventuel accord pour des livraisons de matériel militaire à la Russie afin de soutenir son offensive en Ukraine, ce rapprochement est scruté avec attention à l’ONU. La Corée du Nord fait l’objet de sanctions imposées par le Conseil de sécurité et tout échange d’armes est, sur le papier, interdit. Mais Washington en est persuadée : cette visite en Russie de Kim Jung-un n’est pas un simple passage en revue des forces spatiales russes en vue d’une potentielle future coopération entre les deux pays.

Alors, tout en restant précautionneux, lorsque la presse lui a demandé sa réaction, le secrétaire général Antonio Guterres a mis en garde Moscou : « Toute forme de coopération de n’importe quel pays avec la Corée du Nord doit respecter le régime de sanctions imposé par le Conseil de sécurité de l’ONU. » Des munitions fournies par Pyongyang auraient un impact significatif sur le conflit en Ukraine.

Le Japon aussi a souligné jeudi un risque de « violation » des sanctions des Nations unies sur l’armement de la Corée du Nord. « Nous surveillons [les discussions entre Moscou et Pyongyang, NDLR] avec inquiétude », notamment parce qu’il y a « la possibilité que cela aboutisse à une violation de l’interdiction par le Conseil de sécurité des Nations unies de transactions liées aux armes avec la Corée du Nord », a déclaré Yoko Kamikawa, ministre japonaise des Affaires étrangères fraîchement nommée.

La visite du dirigeant nord-coréen en Russie « se poursuit encore quelques jours », a précisé D. Peskov, sans donner plus de détails sur le programme. Mais l’épisode présidentiel de la visite de Kim Jong-un semble en tout cas clos. V. Poutine, ont fait savoir les médias russes, travaille aujourd’hui dans sa datcha dans la région de Moscou et sera vendredi 15 septembre à Sotchi où il y recevra Alexandre Loukachenko, dirigeant biélorusse.

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