Cherchant à combler leur retard sur la Russie et la Chine en matière d’armements hypersoniques, les États-Unis ont essuyé un nouvel échec lors des tests de leur missile, indique The Drive en se référant à un haut gradé de l’US Air Force.
Un prototype du missile AGM-183A Air-Launched Rapid Response Weapon (ARRW) n’a pas réussi à se détacher d’un B-52 Stratofortress, le 15 décembre, a fait savoir auprès du média le général Heath Collins, responsable du programme.
Le lancement a été interrompu suite à un problème inconnu, a-t-il expliqué. Le missile retournera à l’usine pour subir des examens sur sa télémétrie et ses données embarquées. Le programme cherchera à reprendre les tests en vol le plus rapidement possible, a noté le général.
Réalisé en juillet dernier, un précédent test du missile avait échoué après une défaillance du moteur bien que l’arme ait réussi à se détacher de son avion porteur, a fait savoir l’armée de l’air américaine dans un communiqué. Une première tentative de tests avait avorté en avril. Le problème venait alors du porte-missiles.
En octobre, le Pentagone a constaté un énième échec des tests de cette arme qui devait être lancée depuis le Pacific Spaceport Complex-Alaska sur l’île de Kodiak. La Défense américaine a pourtant souligné que la faille était due au propulseur du missile, lequel ne faisait pourtant pas partie du programme des armements hypersoniques, et était utilisé uniquement pour ces essais.
Ces faits avaient eu lieu au lendemain de trois essais réussis de prototypes d’armements hypersoniques depuis l’installation de vol Wallops de la NASA en Virginie. Selon le Pentagone, ce succès devait mener au développement de nouvelles armes.
L’ARRW se compose d’une fusée propulsant l’ensemble à la vitesse et à l’altitude désignées, après quoi le nez se désagrège pour libérer un véhicule hypersonique non motorisé. L’engin glisse ensuite vers sa cible à une vitesse hypersonique, définie comme supérieure à Mach 5, tout en suivant une trajectoire de vol atmosphérique peu profonde, rapporte The Drive. Il est censé avoir un niveau élevé de maniabilité, lui permettant d’effectuer des changements de cap erratiques et d’être difficilement repérable.
L’armée et la marine US travaillent ensemble sur une arme hypersonique depuis 2017 dans le but de pouvoir la tirer à partir de lanceurs au sol et de navires et sous-marins. Certains hauts fonctionnaires américains ont à de nombreuses reprises pointé l’absence d’armes hypersoniques susceptibles de faire face aux missiles russes ou chinois.
En décembre 2019, Mark Esper, chef du Pentagone à l’époque, avait estimé que Washington devait s’efforcer de rattraper Moscou et Pékin en déployant toutes les ressources financières possibles. Environ deux ans plus tard, Joe Biden s’est dit préoccupé par l’avancée chinoise dans ce domaine après que les médias avaient annoncé les essais d’une arme hypersonique chinoise à capacité nucléaire. Pékin, quant à lui, a nié ces informations.
En Russie, c’est le missile hypersonique Zirkon qui a subi de nombreux tests. En novembre, Vladimir Poutine a déclaré qu’il sera mis en service dans la marine à partir de 2022. Sa production en série a déjà été lancée.
Entre-temps, les États-Unis envisagent de développer un système d’interception des missiles hypersoniques. Selon le Pentagone, 60 millions de dollars ont été débloqués pour trois contrats destinés aux entreprises Raytheon, Northrop Grummum et Lockheed Martin.
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