Le quotidien turc Sabah, proche du président Recep Tayyip Erdogan, a vu en cet incident « une razzia de la police organisée par l’Allemagne qui protège les terroristes ». Les perquisitions ont visé deux collaborateurs du journal près de Francfort. La justice allemande leur reprochait d’avoir publié en Une, l’an dernier, l’adresse d’un opposant turc installé en Allemagne et dont le canal YouTube est très suivi.
Ankara reproche à l’homme sous protection judiciaire de soutenir le prédicateur Fethullah Gulen, accusé par la Turquie d’avoir fomenté la tentative de coup d’État manqué de l’été 2016.
La nervosité liée à la campagne électorale et la présence de 1,5 million d’électeurs turcs en Allemagne expliquent que les perquisitions aient eu des conséquences diplomatiques. Ankara avait convoqué la semaine dernière l’ambassadeur allemand pour dénoncer « une intimidation de la presse turque ». Lundi 21 mai, c’est le représentant de la Turquie en Allemagne qui a dû se rendre au ministère des Affaires étrangères, à Berlin, qui a rejeté les accusations d’Ankara.