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Solidarité avec la Palestine au Royaume-Uni : R. Sunak fait sauter le fusible S. Braveman

Suella Braverman a mis en cause, la semaine dernière, l'impartialité des forces de police. Elle leur reprochait d'avoir autorisé une gigantesque manifestation propalestinienne, provoquant une énième polémique depuis sa nomination. James Cleverly, actuel ministre des Affaires étrangères, la remplacera, a fait savoir Downing Street.
Solidarité avec la Palestine au Royaume-Uni : R. Sunak fait sauter le fusible S. Braveman

La rumeur enflait depuis des jours au Royaume-Uni : le remaniement ministériel a donc bien eu lieu. S. Braverman a été démise de ses fonctions et remplacée par J. Cleverly.  Jugée clivante, la ministre congédiée avait multiplié ses piques contre la gestion des manifestations propalestiniennes par la police londonienne. Au cours du week-end, des débordements se sont bien produits, mais en marge des commémorations du 11-Novembre et de la part de groupuscules d’extrême droite.

En dépit de ses débordements, Rishi Sunak l’avait maintenue à son poste pour se protéger de sa capacité de nuisance et en tant que caution envers la droite du Parti conservateur. Mais en multipliant les sorties offensives, la ministre est devenue plus dangereuse au sein du gouvernement qu’à l’extérieur. C’est la deuxième fois que S. Braverman est démise de ses fonctions à l’Intérieur : Liz Truss l’avait renvoyée en 2022 pour avoir enfreint le code ministériel. Lundi matin, elle a écrit que ce poste « avait été le plus grand honneur de sa vie » et qu’elle s’exprimerait davantage « en temps voulu ».

Poussé à la remplacer, J. Cleverly cède son poste à David Cameron qui fait son retour au gouvernement en prenant la tête de la diplomatie britannique. Un come-back inattendu pour celui qui avait déclenché le référendum sur le Brexit en 2016, a annoncé Downing Street. « Le pyromane est de retour », c’est ainsi que qualifie de nombreux internautes la nomination de D. Cameron. L’ancien Premier ministre qui, comme il le reconnait lui-même, faisait profil bas ces sept dernières années, se dit heureux de revenir au gouvernement sur proposition de R. Sunak.

Afin de pouvoir entrer au gouvernement alors qu’il n’était plus député, D. Cameron a été nommé à la Chambre haute du Parlement britannique, celle des Lords, toujours selon Downing Street, qui a, en outre, indiqué que Jeremy Hunt, ministre des Finances, serait maintenu à son poste.

  1. Cameron prend donc la tête de la diplomatie britannique dans un contexte très compliqué avec la guerre en Ukraine et celle entre Israël et le Hamas, mais aussi tout un tas de défis à relever comme le réchauffement climatique. Et comme il l’explique sur les réseaux sociaux, il compte sur son expérience – 11 ans à la tête du parti conservateur et 6 en tant que Premier ministre – pour relever ces défis.

Mais cette nomination va aussi permettre à sa formation politique d’affronter dans les meilleures conditions les prochaines élections législatives qui doivent se tenir au plus tard le 28 janvier 2025. Car actuellement, le Labor est actuellement à la traîne dans les sondages et en faisant revenir aux affaires D. Cameron, le Premier ministre cherche à séduire les électeurs les moins radicaux, c’est-à-dire ceux qui manquent au parti conservateur.

Le choix de David Cameron, ministre plutôt centriste, symbolise aussi une volonté de rassembler un parti très large mais aussi très fracturé. Il vient aussi contrebalancer la nomination de J. Cleverly, personnalité conservatrice visant à rassurer l’aile dure du parti.

Du côté de l’opposition, cette décision fait beaucoup parler. Chez les Verts, on voit dans le retour de D.Cameron un choix désespéré, « le signe que Rishi Sunak n’a plus aucune personne de talent disponible ». Pour les Travaillistes, cela montre que la volonté de R. Sunak de tourner la page de 13 ans d’échec des conservateurs est une « plaisanterie ».

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