#Libération_Palestine

Logo Perspectives med
Previous slide
Next slide

Situation explosive au Pérou : Une enquête pour « génocide » ouverte contre la présidente

Previous slide
Next slide
La présidente du Pérou affronte, avec plusieurs hauts responsables, une enquête pour « génocide », a annoncé le parquet mardi 10 janvier, après la répression des manifestations antigouvernementales qui ont fait 40 morts depuis décembre dans le pays andin. Au moins 40 personnes sont mortes dans des manifestations depuis la destitution du président socialiste Pedro Castillo.
Une enquête pour « génocide » ouverte contre la présidente

La procureure de l’État Patricia Benavides « a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire contre la présidente Dina Boluarte, le président du Conseil des ministres Alberto Otarola, le ministre de l’Intérieur Victor Rojas, le ministre de la Défense Jorge Chavez », a annoncé mardi le parquet sur Twitter.

Cette enquête concerne des faits de « génocide, homicide qualifié et blessures graves, commis pendant les manifestations des mois de décembre 2022 et janvier 2023 dans les régions d’Apurimac, La Libertad, Punon, Junin, Arequipa et Ayacucho », a-t-il ajouté. L’enquête vise également l’ex-président du Conseil des ministres Pedro Angulo et l’ex-ministre de l’Intérieur César Cervantes, qui avaient fait partie du gouvernement de D. Boluarte du 7 au 21 décembre. Un total de 22 personnes étaient mortes dans des manifestations durant ces deux semaines.

Depuis la destitution et l’arrestation le 7 décembre du président socialiste Pedro Castillo, au moins 40 personnes sont mortes et plus de 600 ont été blessées dans les manifestations qui ont suivi. Il avait été accusé de tentative de coup d’État pour avoir voulu dissoudre le Parlement qui s’apprêtait à le chasser du pouvoir.

Les manifestants réclament entre autres le départ de D. Boularte, qui a succédé à P. Castillo dans des conditions rocambolesques, et l’organisation immédiate d’élections anticipées avancées déjà de 2026 à avril 2024. Bien qu’issue du même parti d’inspiration marxiste (Peru Libre) de P. Castillo, D. Boluarte est considérée comme une « traîtresse » par les protestataires.

L’épicentre de la contestation se trouve dansla région aymara (peuple amérindien) de Puno, à la frontière avec la Bolivie et sur les rives du lac Titicaca, où une grève illimitée est en vigueur depuis le 4 janvier et où ont eu lieu de graves affrontements, saccages et pillages.

Les autorités ont décrété mardi dans cette région un couvre-feu de trois jours, après la mort de 18 personnes lors de manifestations depuis lundi 9 janvier. À Juliaca, à 1 300 km au sud de Lima, des dizaines de familles de victimes vêtues de noir faisaient la queue à la morgue pour recevoir le corps d’un proche, après des affrontements meurtriers près de l’aéroport de cette ville de la région de Puno.

En dépit de cette crise violente, le gouvernement péruvien a obtenu mardi soir la confiance du Parlement avec 73 voix pour, 43 voix contre et six abstentions. Il aurait dû démissionner s’il avait perdu ce vote, imposé par la Constitution.

Le Pérou doit recevoir ce mercredi une mission de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH), dépêchée dans le pays pour enquêter sur les manifestations et la réponse des forces de l’ordre.

Les manifestations se sont poursuivies mardi avec des blocages de routes dans six régions du pays. Dans la région d’Ayacucho, dans le sud des Andes, des milliers de personnes ont défilé dans les rues de la ville de Huamanga.

Dans un communiqué mardi, le Bureau des droits de l’homme de l’ONU s’est dit « très préoccupé par la montée de la violence au Pérou ». Il a appelé « les manifestants à faire preuve de retenue » et la police à « veiller à ce que la force ne soit utilisée que lorsqu’elle est strictement nécessaire ». « Nous sommes entre les mains de la barbarie », a dénoncé le cardinal et archevêque de Huancayo, Pedro Barreto, à la radio RPP, tandis que la médiatrice du peuple, Eliana Revollar, a estimé que « la violence atteint vraiment des niveaux insoupçonnés ».

Recommandé pour vous