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Rejetant les médiations qui jouent le jeu israélien, H. Nasrallah l’affirme : Pas d’arrêt des opérations anti-israélienne sans trêve à Gaza

Alors que les combats font rage à la frontière libano-israélienne depuis le 8 octobre, Stéphane Séjourné, nouveau chef de la diplomatie française, a remis une proposition écrite aux autorités libanaises, notamment à Najib Mikati, Premier ministre, visant à mettre un terme aux hostilités entre le Hezbollah et l'armée israélienne, a rapporté mardi Reuters. Le jour même, le leader du Hezbollah a répondu qu’il n'arrêtera le ciblage d’Israël qu'avec un cessez-le-feu à Gaza, accusant les médiateurs étrangers cherchant à apaiser les tensions dans le sud du Liban de servir les intérêts d'Israël.
Rejetant les médiations qui jouent le jeu israélien, H. Nasrallah l’affirme : Pas d’arrêt des opérations anti-israélienne sans trêve à Gaza

« Lorsque l’agression à Gaza s’arrêtera et qu’il y aura un cessez-le-feu, les tirs s’arrêteront également dans le sud » du Liban, a déclaré Sayeh Hassan Nasrallah dans un discours télévisé. « S’ils élargissent la confrontation, nous le ferons aussi », a affirmé le chef du mouvement islamiste libanais, en réponse aux menaces répétées des responsables israéliens de déclencher une guerre contre le Liban.

Au lendemain de l’attaque singulière du Hamas en Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah vise des positions militaires israéliennes à la frontière en soutien à ses alliés de la résistance palestinienne. Israël, de son côté, bombarde régulièrement le sud du Liban et mène des attaques ciblées contre des responsables et du Hamas et du Hezbollah.

La tension à la frontière libano-palestinienne a provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes de part et d’autre de la frontière. Le chef du Hezbollah a averti que si Israël provoquait une guerre contre le Liban, les déplacés du nord du territoire israélien « ne reviendraient pas » et que les responsables devraient dans ce cas s’affairer à « préparer les abris, les hôtels, les écoles et les tentes pour deux millions de déplacés du nord » d’Israël. Il a par ailleurs critiqué les émissaires étrangers qui se succèdent à Beyrouth pour tenter une désescalade des tensions. « Toutes les délégations qui sont venues au Liban au cours des quatre derniers mois (…) ont un seul objectif: protéger Israël », a affirmé H. Nasrallah.

Ce que Paris suggère

La note du ministre français des Affaires étrangères suggère le retrait des forces de la milice chiite à plus de dix kilomètres de la frontière avec l’État hébreu. La proposition française semble avoir déjà été rejetée par le Hezbollah, selon Reuters qui a interrogé « l’un de ses politiciens ». Le parti chiite refuse toute négociation tant que la guerre à Gaza continuera.

La demande française est également différente des vœux du gouvernement israélien. Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense, déclarait en décembre dernier vouloir rétablir « la sécurité de la population grâce à un arrangement politique international visant à repousser le Hezbollah au-delà du Litani, sur la base de la résolution 1701 de l’ONU ». Cette résolution datant de 2006 après le conflit entre le Hezbollah et l’armée israélienne exigeait le retrait du Hezbollah au nord du fleuve Litani, à 30 kilomètres de la frontière, et le respect par Israël de la souveraineté libanaise.

D’après des informations rapportées par L’Orient-Le Jour du 13 février, la proposition française compte s’appuyer sur « une commission quadripartite chargée de négocier la résolution des différends », inspirée du règlement du conflit de 1996 lors de l’opération israélienne « Raisins de la colère » au Sud-Liban. Lors de son voyage à Beyrouth le 6 février, le nouveau ministre français des Affaires étrangères avait transmis un message israélien au gouvernement libanais pour mettre un terme aux affrontements frontaliers, prévenant que Tsahal pourrait intervenir au Sud-Liban pour permettre le retour de ses populations au nord d’Israël.  Dans une interview accordée à L’Orient-Le Jour et publiée le 8 février, S. Séjourné a précisé que le rôle de la France était d’« éviter ce scénario ».

Malgré les efforts diplomatiques de la France, les deux ennemis continuent les échanges de tirs, faisant craindre la menace d’une escalade. Mardi, le Hezbollah a annoncé la mort de cinq nouveaux combattants. Le parti chiite a ainsi perdu plus de 190 hommes depuis le 8 octobre. L’organisation de résistance a également revendiqué le ciblage d’« un rassemblement de soldats ennemis israéliens au château de Honin », tout en affirmant avoir fait des victimes. La veille, la branche libanaise du Jihad islamique avait annoncé la mort de deux de ses combattants dans une frappe israélienne.

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