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Présidentielle en Turquie : L’éclatement de la coalition d’opposition renforce R.T. Erdogan

En Turquie, à dix semaines de l'élection présidentielle, Recep Tayyip Erdogan peut souffler. Le président turc sera certainement avantagé par l'explosion de l'opposition qui, vendredi, a échoué à choisir un candidat commun pour lui faire face.
L’éclatement de la coalition d’opposition renforce R.T. Erdogan

L’alliance de six partis de l’opposition turque s’est fracturée vendredi sur le choix d’un candidat commun pour affronter le chef de l’État sortant à la présidentielle du 14 mai. R.T. Erdogan, au pouvoir depuis vingt ans et candidat à sa propre succession, a annoncé mercredi maintenir les élections présidentielle et législatives à la date prévue, malgré le séisme dévastateur du 6 février qui a fait plus de 45 000 morts.

Le Bon Parti (nationaliste), la deuxième plus importante formation de l’alliance de l’opposition, a refusé de se ranger derrière la candidature de Kemal Kiliçdaroglu, chef du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), principale formation d’opposition.

Dans une allocution télévisée, Meral Aksener, fondatrice et présidente du Bon Parti, a déploré le choix de K. Kiliçdaroglu, estimant qu’il résultait de « petits calculs » contraires à l’intérêt général des Turcs. « Depuis hier, la Table des Six a perdu sa capacité à refléter la volonté de la nation », a déclaré la seule figure féminine de l’opposition. « Cette alliance n’est plus une plateforme de bon sens où l’on peut discuter des candidats potentiels : elle est devenue un bureau de notaires travaillant à l’approbation d’un seul candidat », a-t-elle dénoncé.

C’est un revirement de situation inattendu. Il existait bien des tensions entre le CHP, parti kémaliste, et le Bon parti (nationaliste). Mais la nécessité de faire front contre R.T. Erdogan permettait jusqu’à présent de dépasser les différends… Pas pour longtemps, cependant. Pourtant, la coalition était bien avantagée dans le sillage des critiques formulées à l’encontre des autorités pour la gestion de la catastrophe sismique du 6 février.  Mais c’est sur le choix du candidat commun à la présidentielle que l’unité de façade a éclaté.

À la tête du principal parti d’opposition, K. Kiliçdaroglu pourrait faire figure de candidat naturel, mais les sondages ne lui sont pas aussi favorables qu’à d’autres. Le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu et le maire d’Ankara Mansur Yavas sont régulièrement donnés gagnants contre R.T. Erdogan. Mais le départ de M. Aksener peut constituer une opportunité pour la coalition d’opposition qui pourrait se rapprocher de l’autre coalition d’extrême gauche, constituée autour du parti pro-kurde du HDP. Avec environ 12% des intentions de vote, une alliance pourrait permettre de compenser la perte du vote nationaliste du Bon parti.

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