« Les forces américaines ne prennent pas au sérieux la mise en œuvre de la demande du peuple irakien, qui est liée à la mise en œuvre de la décision du parlement de quitter l’Irak », a déclaré ce comité dans un communiqué.
Après l’assassinat dans un raid américain du numéro deux du Hachd al-Chaabi, Abou Mahdi al-Mohandes aux côtés du commandant de la force al-Qods du CGRI, le général Qassem Soleimani, le parlement irakien a voté à la majorité une résolution exigeant le retrait d’Irak des forces étrangères de la coalition international. Cette demande a été par la suite réclamée dans deux messages adressés par le Premier ministre irakien qui était alors Adel Abdel Mahdi au CENTCOM et au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Avec l’avènement d’un nouveau Premier ministre à la tête d’un nouveau gouvernement, ce dernier a annoncé en juillet 2021 qu’un accord a été conclu sur un retrait des forces de la coalition fin 2021. Or il s’avère que les 2.500 militaires US et les 1.000 autres de la coalition vont rester en Irak mais verront seulement leur mission changer : de mission de combat à celle de soutien logistique, d’entrainement et de soutien aérien aux Forces armées irakiennes.
« La résistance irakienne a fait preuve de la plus grande discipline et patience tout au long de la période qui avait été accordée aux forces américaines », fait remarquer le Comité de coordination de la résistance irakienne, ajoutant « qu’il observe une insistance de la part de l’administration du mal à maintenir ses forces d’occupation dans les mêmes bases », en allusion à l’administration américaine. « Le rêve des Etats-Unis que leurs soldats de l’occupation jouiront de tranquillité et leurs bases de paix, ne se réalisera jamais », a-t-il affirmé, mettant en garde que « ces forces arrogantes seront amenées à sortir malgré elles et vaincues ». Une déclaration qui s’apparente à une déclaration de guerre aux forces étrangères dans ce pays.
« L’occupation n’existera pas au pays des martyrs et des sacro-saints… La défense des peuples de leur patrie est un droit incontestable, un devoir moral et national », a conclu le Comité dans son texte.
Cette déclaration a été précédée par celle de la coalition d’al-Fateh, qui représente le Hachd al-Chaabi au parlement irakien. Son chef Hadi al-Ameri a affirmé le rejet de « toute présence au combat sous quelque nom que ce soit et sous quelque prétexte que ce soit ».
Les forces et partis irakiens se méfient de l’annonce de la coalition internationale et du gouvernement irakien que les forces vont quitter complètement le pays d’ici la fin de cette année. Certains la considèrent comme une simple « annonce formelle » destinée à alléger la pression sur le gouvernement et à fourvoyer les factions pour les dissuader de lancer des opérations de résistance contre les forces américaines. Selon la déclaration gouvernementale, ces dernières devraient être sous la protection des forces armées irakiennes.
Brett McGurk, conseiller de la politique de la Maison-Blanche au Moyen-Orient et coordinateur pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord au Conseil de sécurité nationale, a déclaré après sa visite en Irak, il y a deux semaines, que « les forces de la coalition restantes en Irak seront présentes à l’invitation du gouvernement, avec une mission limitée à fournir des conseils et de l’aide ». Une information confirmée par le New York Times selon lequel «l’annonce qui fait référence au changement de mission, ne réduit pas le nombre de forces américaines dans le pays qui garderont le même nombre de soldats, soit environ 2 500 sur le terrain dans des rôles de soutien ».
Il a également précisé que les négociations seraient menées par une délégation interministérielle incluant le ministère des Affaires étrangères et des militaires «à un haut niveau». Si, «en ce qui concerne les Etats-Unis, tout est clair» sur ce point, les responsables de l’OTAN ont été avertis de l’opinion russe selon laquelle «les discussions ne feraient sens qu’en cas de participation directe des militaires».
«Nous leur avons demandé de confirmer si nous avions bien compris et s’ils comptaient bien faire la même chose» que la Russie, à savoir envoyer des militaires de haut rang à ces négociations, a indiqué le diplomate, se disant dans l’attente d’une réponse de l’autre partie.