Dans une déclaration à RIA Novosti, D. Peskov a annoncé la tenue le 30 décembre d’un entretien par téléphone entre Vladimir Poutine et Joe Biden, confirmant les propos d’une porte-parole de la Maison Blanche chargée des questions de sécurité. Selon Washington, le président US présentera à son homologue russe «une voie diplomatique» sur les tensions en Ukraine.
L’entretien entre les présidents russe et américain survient à quelques jours des négociations entre les deux pays, prévues le 10 janvier, à Genève, afin notamment pour apaiser les tensions autour de l’Ukraine. Ces dernières semaines, Kiev, les Etats-Unis et certains de leurs alliés se sont déclarés inquiets d’une potentielle invasion de l’Ukraine par les forces russes. Allégations que Moscou a systématiquement balayées depuis des semaines. La Russie, qui affirme de son côté vouloir assurer sa sécurité face à des «provocations» de Kiev et des Occidentaux, a présenté le 17 décembre deux projets de traités, l’un destiné aux Etats-Unis et l’autre à l’OTAN, résumant ses exigences pour une désescalade.
Dans ces textes, la Russie propose un engagement de l’OTAN à ne pas s’étendre davantage à l’est aux frontières de la Fédération. Washington, qui les a reçus dès le 15 décembre, s’est dit « prêt à discuter » de ce dossier, soulignant comprendre «certaines choses que les Russes savent inacceptables». D’autres dossiers seront également abordés à l’instar des traités sur le contrôle des armements nucléaires.
Dans un entretien accordé à l’émission Soloviev Live le 27 décembre, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a évoqué le rôle de l’OTAN en tant que bloc géopolitique, ainsi que les négociations à venir, tant avec les Etats-Unis qu’avec l’OTAN, visant à mettre un terme à des tensions diplomatiques et sécuritaires récurrentes
Il a estimé que l’Alliance atlantique s’apparentait désormais à «un projet purement géopolitique d’assimilation d’un territoire qui s’était retrouvé délaissé après la disparition du Pacte de Varsovie [en 1991] et l’effondrement de l’Union soviétique», faisant référence à à la perspective d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Ce qui reste une ligne rouge pour Moscou. «Le fait qu’ils s’approchent, comme l’a dit Poutine, du seuil de notre maison, ne peut bien sûr pas nous laisser indifférents», a indiqué le chef de la diplomatie russe.
S. Lavrov a évoqué les négociations à venir, espérant qu’elles pourraient permettre des avancées, même si la partie russe n’est selon lui pas dupe de «la capacité des Occidentaux à passer à la trappe toutes les questions qui leur semblent inconfortables». Les prochains rendez-vous prévus étant d’abord des discussions bilatérales russo-américaine à Genève, suivies le 12 janvier d’un échange OTAN-Russie.
Le ministre des Affaires étrangères a rappelé que des négociations honnêtes consistent à réunir les parties et à échanger des propositions, avant d’«élaborer une sorte de base commune», mais à la condition que «les deux parties manifestent une volonté de négocier». Or, S.Lavrov a fait part de «sérieux doutes quant au fait que la plus importante des propositions [russes], à savoir l’exigence inconditionnelle de non-extension de l’OTAN vers l’est, ne passera pas à la trappe».
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