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Pollution ravageuse au Maroc : Le surcoût induit représente au moins 3,5% du PIB !

La dégradation environnementale engendre une perte de 32,5 milliards de dirhams par an, soit environ 3,52 % du produit intérieur brut (PIB) marocain. C’est ce qu’a révélé récemment Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable.
Le surcoût induit représente au moins 3,5% du PIB !

Devant la Commission des infrastructures, de l’énergie, des mines et de l’environnement à la Chambre des représentants, L. Benali a souligné qu’entre 2000 et 2014, il y a eu une diminution de 20 % de la détérioration environnementale, passant de 590 dirhams par habitant en 2000 à 450 dirhams par habitant en 2014.

Dans le cadre de la stratégie gouvernementale visant à préserver l’environnement, à promouvoir l’économie verte et à gérer les déchets, la responsable a présenté le Plan National de l’Air (PNAir). Ce plan vise à réduire la pollution générée par les industries et les moyens de transport, à renforcer le cadre juridique pour lutter contre la pollution de l’air et à intensifier les efforts des parties prenantes pour résoudre les problèmes de pollution atmosphérique. Le PNAir, qui s’étend jusqu’en 2030, comprend diverses mesures techniques, incitatives et légales, ainsi que des initiatives de sensibilisation et de communication. Il a été élaboré en partenariat avec toutes les parties concernées, y compris l’Intérieur, l’Industrie, les Transports, l’Énergie, l’Artisanat et la Santé, ainsi qu’avec la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement.

La ministre a également annoncé la mise en place d’une taxe environnementale sur le plastique afin de promouvoir le recyclage et la valorisation des déchets plastiques. Des campagnes de collecte du plastique ont été lancées dans différentes régions du pays, permettant de collecter et de valoriser plus de 7.000 tonnes de plastique. De plus, un programme appelé « Plages sans plastique » a été mis en place pour réduire la pollution marine causée par les déchets plastiques, a-t-elle souligné. En ce qui concerne les déchets plastiques agricoles, un système de gestion a été lancé dans la région de Souss-Massa, avec un projet pilote de collecte, de traitement et de recyclage en partenariat avec des coopératives locales. Cette expérience sera étendue à d’autres régions du pays, a-t-elle indiqué.

Le gouvernement prévoit également de réviser le cadre juridique relatif à la gestion des déchets, en mettant l’accent sur la réduction de leur production à la source, la collecte sélective, le tri et la valorisation, ainsi que le principe de responsabilité élargie.

Pour ce qui est de la pollution industrielle, des mesures sont prises pour accompagner les entreprises industrielles dans leur transition vers une économie verte. La ministre a souligné l’importance de soutenir les entreprises dans leur démarche de qualification environnementale en leur accordant un soutien financier. Cela permettra de réduire la pollution en mettant en place des équipements de traitement et de réduction des déchets liquides, solides et gazeux.

L. Benali a révélé qu’un soutien a été accordé pour la réalisation de 96 projets visant à traiter les déchets liquides, gazeux et solides, ainsi que d’autres projets visant à préserver les ressources en eau et en énergie, avec une contribution de 240 millions de dirhams du Fonds de lutte contre la pollution industrielle. Elle a souligné que 29 projets répartis dans différentes régions ont été financés par le Fonds « Mécanisme volontaire de de dépollution  industrielle » , mis en place dans le cadre de la coopération maroco-européenne, afin de fournir une enveloppe financière de 100 MDH pour lutter contre la pollution industrielle liquide.

La ministre a également évoqué des initiatives spécifiques pour réduire la pollution dans certains secteurs. Par exemple, un soutien financier de 40% est accordé à l’industrie de la poterie pour remplacer les fours traditionnels par des fours à gaz modernes. De même, les moulins à huile bénéficient d’un soutien financier de 40% pour l’acquisition de systèmes écologiques modernes et de séchoirs à olives, afin de lutter contre la pollution causée par les margines, un sous-produit de ce secteur.

Le gouvernement marocain affirme que ces programmes seront suivis et renforcés, et que le cadre juridique relatif à la gestion des déchets sera révisé pour mettre en place les mesures nécessaires à leur réduction à la source, à la collecte sélective, au tri et à la valorisation, ainsi qu’à l’intégration du principe de responsabilité élargie.

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