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Peine de mort : La messe n’a pas encore été dite

Le monde a célébré, lundi 12 octobre, la Journée mondiale contre la peine de mort. Une 20e célébration qui se tient, cette année, sous le thème «La peine de mort, un chemin pavé de torture».

Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), en partenariat avec plusieurs institutions et associations, a organisé mercredi une conférence de presse à l’occasion de cette journée.

Intervenant à cette occasion, Amina Bouayach, présidente du CNDH, a rappelé l’initiative du conseil visant à publier les témoignages de détenus condamnés à la peine capitale sur son site et sur sa page Facebook. Il s’agit, selon elle, d’une occasion pour leur «offrir l’opportunité de parler de leurs vies, de leurs arrestations à leur condamnation à la peine de mort», a-t-elle expliqué. «Ce traitement permet de présenter le point de vue des détenus condamnés et leurs droits dans l’institution pénitentiaire, leurs conditions de détentions…Il a permis de souligner l’importance du suivi psychologiques des détenus en général, et de la prévention du suicide en particulier», a-t-elle noté.

A. Bouayach s’est dite «soulagée» d’apprendre la libération du Marocain Brahim Saadoun, condamné à la peine de mort par un tribunal du Donetsk autoproclamée dans l’est de l’Ukraine.  «J’ai vécu ce moment comme un triomphe de la détermination des abolitionnistes», a-t-elle assuré.

Si la présidente du CNDH a appelé à «rompre cette année avec l’hésitation» en votant en faveur de la résolution «Moratoire sur l’application de la peine de mort» à l’Assemblée générale des Nations unies, Abderrahim Jamaï, bâtonnier et Coordinateur du Coalition marocaine contre la peine de mort (CMCPM), a loué les actions du front des abolitionnistes, rappelant que sa mobilisation a notamment permis au sujet de faire son entrée au Parlement. A. Jamaï a estimé que le maintien de cette peine dans le système juridique marocain consacre la torture, qui est interdite par la Constitution et par les lois nationale et internationale. «La peine de mort est une peine violant les droits humains et la Constitution marocaine», a-t-il insisté.
Le Coordinateur du CMCPM a appelé le gouvernement à «écouter les voix des abolitionnistes et prendre la décision de voter en faveur d’une abolition de la peine de mort et en faveur du moratoire en décembre prochain ». «S’il vous plaît, ne soyez pas plus royalistes que le Roi», a-t-il conclu en rappelant que les décisions de grâce du souverain pour les détenus condamnés à cette peine.

Abdellah Mesdad, secrétaire général de l’Observatoire marocain des prisons (OMP), a dit espérer la publication d’une résolution «forte» du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies en novembre prochain, qui «renforcera les efforts des abolitionnistes». Il a assuré la poursuite de la lutte jusqu’à ce que le Maroc ratifie le Deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine capitale, le Statut de Rome de la Cour pénale internationale et le Moratoire sur l’application de la peine de mort, entre autres.

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