#Libération_Palestine

Logo Perspectives med
Previous slide
Next slide

Pas de normalisation entre Riyad et Tel-Aviv : L’Etat palestinien comme pierre d’achoppement

Previous slide
Next slide
L'Arabie saoudite ne normalisera pas ses relations avec Israël sans l'établissement d'un État palestinien, a déclaré, vendredi, Fayçal ben Farhane, ministre des Affaires étrangères de la puissante monarchie du Golfe.
Pas de normalisation entre Riyad et Tel-Aviv, l’Etat palestinien comme pierre d’achoppement

Benyamin Netanyahu, Premier ministre israélien, et Jake Sullivan, conseiller américain à la sécurité nationale, ont discuté jeudi de la possibilité d’« élargir » les accords d’Abraham, lesquels ont officialisé les relations entre Israël et plusieurs pays arabes.  Allusion est ainsi faite à l’Arabie saoudite dont Tel-Aviv convoite officiellement la sympathie. Sauf qu’au niveau de Riyad, une réserve de taille est émise à ce projet.

« Une vraie normalisation et une vraie stabilité ne viendront qu’en donnant aux Palestiniens de l’espoir et de la dignité, ce qui nécessite de leur donner un État », a déclaré le chef de la diplomatie saoudienne, dans une vidéo publiée sur Twitter vendredi. Premier exportateur de pétrole brut au monde et plus grande économie arabe, le royaume du Golfe est un très proche partenaire des États-Unis, mais a toujours refusé de normaliser ses liens avec Israël en raison de l’occupation et la colonisation par l’État hébreu des territoires palestiniens.

Israël occupe les territoires palestiniens depuis 1967 et poursuit sa politique de colonisation de peuplement juive, dénoncée par l’ONU, les ONG et la communauté internationale, y compris les plus proches partenaires de l’État hébreu.

Riyad réaffirme aujourd’hui sa ligne historique, une position souvent associée au vieux roi Salman et dont on peut se demander combien de temps elle perdurera lorsque son fils, le prince héritier Mohammed ben Salman, lui aura succédé.

Rappelons que l’Arabie saoudite, il y a deux décennies, avait mis sur la table la proposition d’une normalisation simultanée de tous les pays de la Ligue arabe avec Israël, en contrepartie de l’établissement d’un État palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale. Une « Initiative arabe de paix » remise en cause par les Accords d’Abraham qui n’incluent aucune avancée vers un État palestinien.

La Maison Blanche a précisé jeudi que J. Sullivan avait fait part de l’opposition de Washington à tout ce qui mettrait en cause « la viabilité » d’un futur État palestinien.

Riyad ne s’est pas opposé aux accords d’Abraham signés sous l’égide de Washington fin 2020 par Israël et plusieurs pays arabes, dont certains du Golfe proches de l’Arabie saoudite, comme Bahreïn et les Emirats arabes unis. Mais le royaume a répété, à plusieurs reprises, qu’il faisait du respect des droits des Palestiniens une condition sine qua non pour signer un tel accord avec les Israéliens, même si l’Arabie saoudite et Israël entretiennent une coopération sécuritaire à peine voilée face à un ennemi commun : l’Iran.

B. Netanyahu estime, de son côté, que la normalisation avec l’Arabie saoudite permettrait de faciliter un accord israélo-palestinien, bien que les bonnes relations avec les Émirats arabes unis n’aient pas réussi la moindre percée du processus de paix.

A rappeler que Mahmoud Daifallah Hmoud, envoyé jordanien au Conseil de sécurité de l’ONU a averti jeudi qu’Israël veut déclencher une guerre de religion sur l’esplanade des Mosquées d’AlAqsa. « Israël continue de susciter la colère de milliers de musulmans en raison de ses attaques contre la mosquée d’AlAqsa qui est une zone de prière pour les musulmans. Nous allons vers un conflit religieux qui aura de graves répercussions », a prévenu l’ambassadeur, ont rapporté les médias israéliens.

M. D. Hmoud s’était exprimé, la veille, lors de la réunion mensuelle du conseil de sécurité sur le conflit israélo-palestinien à New York. Il a fait référence à un incident survenu mardi, au cours duquel la police d’occupation israélienne a refusé l’entrée de l‘ambassadeur jordanien sur l’esplanade des mosquées, selon i24.

Après l’incident, le ministère jordanien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur israélien pour condamner les actions de la police et souligner sa conviction que le site devrait être sous la gestion pleine et entière du Wakf (leg) islamique.

Riyad Mansour, ambassadeur de l’Autorité palestinienne, a de son côté exhorté le conseil de sécurité de l’Onu à changer le statut de l’Autorité palestinienne aux Nations Unies d’État non membre à celui d’État membre. Il a aussi contesté la décision du gouvernement israélien d’interdire les drapeaux palestiniens dans les espaces publics. « Ce gouvernement dit ouvertement ce qu’il a l’intention de faire et agit en conséquence. Son programme est de faire avancer les colonies et l’annexion, la discrimination systémique et l’oppression. Il ne reconnaît nos droits nulle part et proclame un droit pour ses colons partout », a soutenu R. Mansour. « Le drapeau palestinien flotte ici devant les Nations Unies. Il est élevé par des millions de personnes aux quatre coins du globe. Et il continuera à voler dans le ciel de la Palestine, quelles que soient les lois et les règles qu’Israël promulgue », a-t-il poursuivi avant de conclure que « la paix ne viendra pas de la négation de notre existence. Cela viendra de la reconnaissance de notre sort et de nos droits ».

Recommandé pour vous