Deux assaillants ont été tués et quatre soldats pakistanais blessés lors de cette attaque revendiquée par l’Armée de libération du Baloutchistan. Le consulat général de Chine a appelé le Pakistan à « prendre des mesures concrètes et efficaces pour assurer la sécurité des citoyens, des institutions et des projets chinois ». Cet assaut n’est pas le premier du genre.
Plusieurs attaques contre des projets liés au Corridor économique Chaine Pakistan (CPEC) ont été revendiquées ces dernières années par des groupes séparatistes baloutches. Selon un analyste cité par l’AFP, la sécurité serait d’ailleurs « la principale raison » du fait que ce méga plan économique « n’ait pas encore atteint son plein potentiel ».
Lancé il y a dix ans, le CPEC a permis d’injecter des milliards de dollars dans de colossaux projets de transport, d’énergie et autres infrastructures entre les deux voisins. Au total, Pékin doit dépenser plus de 50 milliards de dollars (soit 42 milliards d’euros) dans cette pierre angulaire de ses « nouvelles routes de la soie ». Objectif de l’Empire du milieu : se construire un accès à la mer d’Arabie.
Si le CPEC est parfois comparé à un « Plan Marshall », ces projets ont souvent créé un fort ressentiment au Baloutchistan, en particulier auprès des groupes séparatistes : ils estiment que la population locale n’en retire pas de bénéfice, la plupart des emplois revenant à de la main d’œuvre chinoise. Pour contrer les menaces contre les intérêts chinois, des milliers d’agents de sécurité pakistanais ont été déployés.
En mai 2019, un hôtel surplombant le port de Gwadar, au bord de la mer d’Arabie, avait déjà été attaqué et au moins huit personnes étaient décédées. En avril 2022, trois chercheurs chinois et leur chauffeur pakistanais ont été tués lorsqu’une femme s’est fait exploser alors qu’ils entraient en voiture dans l’Institut Confucius de l’Université de Karachi.