Réalisée en partenariat avec ONU-Femmes et avec l’appui de l’Agence française de développement (AFD) et de l’Union européenne (UE), cette étude indique que l’analyse par genre et par âge de la contribution des composantes de l’utilisation de la main d’œuvre (UMO) à l’évolution du niveau de vie de 2014 à 2019 a mis en lumière plusieurs constats, dont une contribution négative et décroissante de l’activité féminine (toutes tranches d’âge confondues) de -52% en 2014-2016 et de -56,8% en 2017-2019, contre une contribution de -26,1% et +39,3% respectivement pour l’activité des hommes.
Intitulée « Analyse genre de la contribution de l’UMO à l’amélioration du niveau de vie : Analyse rétrospective et prospective à la lumière des recommandations du Nouveau Modèle de Développement (NMD) », l’étude fait aussi état d’une contraction amplifiée de la contribution de l’UMO féminine à l’évolution du niveau de vie en 2020 sous l’effet de la crise liée à la pandémie du covid-19. En 2020, le produit intérieur brut par habitant (PIBH) a accusé un repli de 7,1% par rapport à l’année 2019. L’activité et le chômage des femmes ont amplifié cette contraction du PIBH à hauteur respectivement de 30,3% et 8,5% contre 1,2% et 33,9% pour les hommes et ce, au regard des effets de la crise pandémique qui ont amplifié la fragilité déjà bien existante de la situation de la femme sur le marché du travail.
Ainsi, l’étude révèle des implications contraignantes du chômage des femmes sur la croissance du PIBH. En effet, la dégradation du taux de chômage des femmes, toutes tranches d’âge confondues, a impacté négativement à l’évolution du PIBH entre 2014-2016 et 2017-2019. Quant à la contribution du chômage des hommes, elle demeure positive et en amélioration durant les mêmes périodes, exception faite de la tranche d’âge 25-44 ans, dont la contribution, quoi que positive, a accusé une légère dégradation.
En outre, l’étude fait ressortir des contributions positives, bien qu’en décélération, de la démographie sur l’évolution du PIBH. La population féminine en âge d’activité contribue plus que celle des hommes à l’accroissement du PIBH, avec une contribution totale de 10,6% contre 6,7% pour la population masculine. Ladite étude s’est appuyée sur un cadre d’analyse fondé sur la décomposition du PIBH en deux effets, à savoir un effet productivité qui correspond à l’efficacité avec laquelle les facteurs de production sont conjointement mobilisés dans le processus de production et un effet UMO, qui renseigne sur l’intensité avec laquelle la main d’œuvre est mobilisée dans le processus de production.
Des lors, sur la base de ladite décomposition, plusieurs simulations ont été effectuées, fondées sur 5 scénarios, afin d’approcher les gains économiques potentiels que pourrait induire l’accroissement du taux d’activité des femmes selon la trajectoire préconisée par le NMD. Il en ressort que la concrétisation des objectifs et des cibles fixées par le NMD en matière de promotion de l’égalité de genre et de l’accès renforcé des femmes aux opportunités économiques pourrait contribuer à un gain en termes de croissance du PIB par habitant allant jusqu’à +5% par an en moyenne entre 2022 et 2035. Ce résultat reste tributaire de l’activation de plusieurs leviers d’actions recommandés par le Rapport sur le NMD au service de la promotion de l’autonomisation économique des femmes et du renforcement de leur capital humain.
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