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Les réseaux électriques US visés : Les « accélérationnistes » dans le radar du FBI

Brandon Russel, 27 ans, et Sarah Clendaniel, 34 ans, risquent jusqu’à 20 ans de prison s’ils sont reconnus coupables. Présentés vendredi devant la justice américaine, ils comparaissent pour avoir planifié des attaques d’installations électriques autour de la ville de Baltimore, dans le Maryland.
Les réseaux électriques US visés

Ils ont, tous deux, plaidé non coupable. Pourtant, le dossier que possède le FBI sur eux est plutôt lourd. Des messages que se sont envoyés B. Russel et S. Clendaniel ont déjà été révélés : la jeune femme parlait d’une attaque « légendaire », et espérait « détruire complètement toute la ville de Baltimore ». Et même s’ils ont été arrêtés avant de mettre leur plan à exécution, tous les deux risquent bien de retourner en prison.

C’est d’ailleurs là qu’ils se sont connus : B. Russel était sous les barreaux pour maniement d’explosifs, S. Clendaniel pour vol à main armée. Une fois relâchés, tous deux ont commencé à organiser l’attaque de cinq stations électriques autour de Baltimore, une ville de 500 000 habitants. Ils cherchaient à se procurer des armes et des informations sur le réseau électrique. C’est l’un de leurs amis, qui était en fait une source du FBI, qui les a dénoncés.

Les autorités US sont particulièrement vigilantes, car les attaques physiques contre le réseau électrique américain ont largement augmenté ces dernières années, notamment en 2022 où on a vu une accélération nette de 71% par rapport à l’année précédente. Or, les attaques avaient déjà augmenté de 20% en 2021 par rapport à 2020 malgré les confinements dus au Covid-19. Et une analyse confidentielle révélée par CBS News révèle que cette augmentation devrait se poursuivre cette année, compte tenu du climat actuel, qui est une vraie menace. Les experts entendent par-là la montée de l’extrême droite.

Les attaques sont de plus en plus souvent liées à des revendications politiques. B. Russel est d’ailleurs à la tête d’un groupe néonazi. Mais surtout, leur cas a braqué la lumière sur les adeptes de l’« accélérationnisme ». Car S. Clendaniel ne se cachait pas sur les réseaux d’être adepte de théories racistes et aussi de l’« accélérationnisme », c’est-à-dire l’idée que la société tomberait en plein chaos si elle était privée d’électricité. Et que cet effondrement pourrait permettre à un gouvernement blanc nationaliste de prendre le relais de l’administration actuelle.

C’est une idée qu’on retrouve souvent parmi les groupes de suprématie blanche. Leurs membres partagent des cartes des réseaux électriques en open source sur Telegram… et un petit ouvrage explicatif aussi. Les enquêteurs constatent également que c’est un sujet de plus en plus discuté sur les forums de discussion d’extrême droite.

D’ailleurs, des voix s’élèvent pour que ces attaques contre des infrastructures essentielles soient traitées légalement comme des attaques terroristes intérieurs, ce qui n’est pas encore le cas. Les enquêteurs sont en train de vérifier en tout cas que les attaques récentes dans l’État de Washington, en Oregon et en Caroline du Nord sont liées à ce mouvement. L’attaque en Caroline du Nord, début décembre, avait privé 35 000 personnes d’électricité pendant plusieurs jours.

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