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Les limites de la neutralité israélienne : Des commandos israéliens encadrent l’armée de Kiev

Le journal israélien Yediot Aharonot a révélé, vendredi 25 mars, qu’un service de formation secret israélien « constitué de diplômés d’unités d’élite » participe à l’entrainement d’Ukrainiens pour combattre l’armée russe.

Dans un article intitulé « Chaos en Ukraine », le journal israélien explique que les formateurs sont « des officiers de réserve de l’armée israélienne et des diplômés de l’unité d’état-major Siirt Matkal », qui est l’une des unités militaires spéciales les plus importantes de l’armée. L’article précise que le service avait entraîné des civils ukrainiens à utiliser l’arme israélienne « Tavor », afin de participer à des combats contre les soldats du président russe Vladimir Poutine.

Le journal a ajouté que le lieu où se déroule ces entrainements est « ultra secret », faisant état « d’une immense installation qui comprend plusieurs bâtiments industriels dans l’ouest de l’Ukraine ». et de souligner que « les conditions secrètes dans lesquelles ce reportage, et cette publication ont été réalisés, sont intervenues à la demande de la partie ukrainienne », notant que les exercices militaires secrets pour les civils interviennent à un moment où Israël annonce au niveau officiel qu’il interdit tout aide militaire à l’Ukraine.

Le journal a souligné que « les conditions secrètes dans lesquelles ce reportage, et cette publication ont été réalisés, sont intervenues à la demande de la partie ukrainienne ».

Dimanche dernier, dans un discours devant la Knesset israélienne, le président ukrainien a demandé le soutien militaire d’Israël face à la Russie.

Yaïr Lapid, ministre israélien des Affaires étrangères, a déclaré que son pays adoptait une position neutre dans la crise ukrainienne, craignant que ses pilotes ne tombent captifs en Syrie. Selon Y. Lapid, la position de son gouvernement sur l’Ukraine est basée sur ses intérêts auprès de toutes les parties et sur ce qui sert la sécurité en Syrie. « Nous devions maintenir notre position entre l’attaque en Ukraine et nos intérêts en Syrie », a-t-il déclaré lors d’un discours prononcé à l’Université Reichman à Herzliya, jeudi 24 mars, a rapporté le journal israélien Maariv. « Nous devons empêcher la possibilité d’abattre tout pilote israélien en Syrie et l’éventualité qu’il soit capturé », faisant référence selon le médias russe RT à la possibilité que la Russie utilise un armement avancé pour abattre des avions israéliens qui lancent des attaques contre des sites en Syrie, où la Russie n’interfère pas et laisse la riposte aux défenses syriennes.

Y. Lapid répondait au président ukrainien qui a demandé à Israël de faire une choix en soutenant concretement l’Ukraine face à la Russie. «L’Ukraine a fait son choix il y a 80 ans et nous avons des Justes qui ont caché des juifs, il est temps pour Israël de faire son choix (…) l’indifférence tue, les calculs tuent», a déclaré V. Zelensky, dans une allocution en ukrainien, traduite en hébreu.

Peu après le début de l’invasion, le Premier ministre israélien Naftali Bennett a tenté de lancer une médiation entre l’Ukraine et la Russie, se rendant à Moscou pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine, et multipliant les entretiens téléphoniques avec V. Zelensky. Selon les médias israéliens, N. Bennett a rejeté à plusieurs reprises les demandes d’assistance militaire de Kiev.

Dans sa quête d’équilibre entre l’Occident et la Russie, Israël n’a pas aussi rejoint le train des sanctions occidentales à l’encontre de la Russie et d’oligarques jugés proches du président Poutine, dont certains ont aussi la nationalité israélienne, à l’instar de Roman Abramovitch, propriétaire du club anglais de football de Chelsea.

Dans ce discours également retransmis sur grand écran dans la métropole israélienne Tel-Aviv, le président ukrainien a encore estimé que l’invasion russe de l’Ukraine était une tragédie pour «les Juifs et le monde entier», en traçant des parallèles avec la Shoah, le génocide juif par l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. «Le Kremlin utilise la terminologie nazie, les nazis parlaient de solution finale pour la question juive, vous ne l’oublierez jamais et maintenant Moscou parle de solution finale pour l’Ukraine», a-t-il martelé.

Mais ce parallèle a été violemment critiqué par le ministre israélien des Communications. «On ne peut pas réécrire l’histoire de la Shoah, ce génocide qui a été aussi commis sur la terre ukrainienne. La guerre est terrible mais la comparer aux horreurs de la Shoah et à la solution finale est révoltante», a réagi sur Twitter Yoaz Hendel.

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