La loi en vertu de laquelle R. Medhurst a été détenu stipule que le fait d’exprimer des convictions ou de mener des actions qui « soutiennent une organisation proscrite » constitue une infraction pénale. R. Medhurst, qui a exprimé son soutien au Hamas dans le cadre de la guerre génocidaire menée actuellement par Israël dans la bande de Gaza, a déclaré sur Twitter qu’il pensait être « le premier journaliste à être arrêté en vertu de cette disposition ».
Six policiers l’ont arrêté à l’entrée de l’avion après son débarquement, a-t-il précisé.« J’ai le sentiment qu’il s’agit d’une persécution politique qui entrave ma capacité à travailler en tant que journaliste », ajoute-t-il.
R. Medhurst met régulièrement en doute le lien entre les Juifs et la Terre d’Israël et disculpe le Hamas d’avoir commis des violences sexuelles et liquidé froidement des Israéliens lors de l’Opération Déluge Al- Aqsa du 7 octobre dernier. En tant que journaliste indépendant, il a contribué au site d’information Al-Mayadeen, à la chaîne iranienne Press TV et à la chaîne de télévision russe RT.
Par ailleurs, un diplomate britannique en poste en Irlande a démissionné pour critiquer les ventes d’armes du Royaume-Uni à Israël, estimant que le ministère britannique des Affaires étrangères « pourrait être complice de crimes de guerre », a-t-on appris lundi. Il n’y a « aucune justification à la poursuite des ventes d’armes du Royaume-Uni à Israël », a écrit Mark Smith dans son mail de démission envoyé à des collègues et diffusé sur les réseaux sociaux.
En poste à l’ambassade britannique à Dublin, il était deuxième secrétaire spécialisé dans les questions de terrorisme, poste relativement subalterne au sein du ministère des Affaires étrangères. Il se décrit par ailleurs comme un expert en politique de vente d’armes.
M. Smith a expliqué dans un communiqué avoir « écrit au ministre des Affaires étrangères pour l’informer de (sa) démission et l’exhorter à revoir d’urgence l’approche britannique de la situation à Gaza », selon la BBC. « Chaque jour, nous sommes les témoins d’exemples clairs et incontestables de crimes de guerre et de violations du droit humanitaire international à Gaza perpétrés par l’État d’Israël », a écrit le diplomate dans son mail de démission.
Il a accusé le gouvernement britannique de ne pas disposer d’une licence d’autorisation d’exportations d’armes « solide et transparente ». Ses inquiétudes concernant la légalité des ventes d’armes à Israël qu’il a soulevées « à tous les niveaux » du ministère des Affaires étrangères ont été « ignorées », a-t-il affirmé.
Contacté par l’AFP, le ministère n’a pas souhaité commenter sa démission. « Le gouvernement s’est engagé » au respect du droit international, a dit un porte-parole. « Nous avons clairement dit que nous n’exporterons pas de pièces susceptibles d’être utilisées pour commettre ou faciliter une violation grave du droit humanitaire international », a ajouté le porte-parole.
Après avoir pris ses fonctions début juillet, David Lammy, chef de la diplomatie britannique, a demandé un examen pour déterminer si les licences d’exportation d’armes délivrées par le Royaume-Uni à Israël risquaient de faciliter des violations du droit humanitaire international. « Nous fournirons une mise à jour dès que ce processus d’examen sera terminé », a déclaré le ministère dans son communiqué. D. Lammy a déjà indiqué qu’il n’y aurait pas « d’interdiction générale » des ventes d’armes à Israël, mais qu’il « examinerait les questions relatives aux armes offensives à Gaza ».